RECHERCHEZ
Erna Henzinski naît le 11 janvier 1922 à Sprendlingen (Allemagne) de parents juifs polonais, mariés dans cette ville deux ans plus tôt. Son père, Moïse, né à Lodz (Pologne) le 30 mai 1897, avait émigré en Allemagne sans doute peu après la première guerre mondiale. Sa mère, Hilda Finkelstein, née le 15 février 1897 à Gabin (Gombin, Pologne), était arrivée à Sprendlingen vers l’âge de 3 ans. Le 7 juillet 1926, la famille s’agrandit avec la naissance d’un garçon : Charles.
Devant la montée du nazisme, les Henzinski quittent l’Allemagne pour la France, probablement au début des années 1930. Ils se fixent à Nîmes où Moïse exerce le métier de tailleur, pendant qu’Erna et son frère vont poursuivre leur scolarité[i].
Au début de la guerre, il est possible que leur père Moise soit affecté à un Groupement de Travailleur Etrangers (GTE), le 805°, à La Favède, dans la commune des Salles-du-Gardon (Gard). C’est probablement durant l’été 1942 qu’il est arrêté avec sa femme et sa fille, à leur domicile du 3 rue de l’Hôtel de Ville. Leur fils Charles, apprenti, échappe à la rafle. Après être passés par le camp des Milles, Moïse, Hilda et Erna sont incarcérés au camp de regroupement de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), le 11 septembre 1942. Deux jours plus tard, ils sont envoyés à Drancy puis déportés à Auschwitz le 16 septembre, par le convoi 33[ii]. Erna, 20 ans, et ses parents sont exterminés le jour même.
Le nom de Moïse, Erna et Hilda Henzinski figurent sur une plaque commémorative dans le cimetière juif de Sprendlingen situé juste à côté du cimetière général. Ce mémorial, inauguré en 1988 est dédié aux habitants de cette localité qui ont été déportés et assassinés à l’époque du national-socialisme. En 2010 Hans Günter Thorwarth écrit à ce propos un article illustré de trois photos[iii].
Comme celui de ses parents, le nom d’Erna Henzinski est inscrit sur le mur des noms du Mémorial de la Shoah : dalle 45, colonne 15, rangée 3,
Georges Muller et Gérard Krebs
[i] Le « Républicain du Gard » du 18 juin 1936 indique qu’Ema Henzenski (sic) a réussi le certificat d’études, examen qui se passait à l’âge de 14 ans. Il s’agit très vraisemblablement d’Erna Henzinski qui avait bien cet âge-là en 1936. Le même journal, du 30 juin 1938, annonce que Charles Henzinski est admis en classe de 6° à l’école de la rue St Charles à Nîmes.
[ii] Convoi 33 du 16 septembre 1942 : on dénombre dans ce convoi 586 hommes et 407 femmes, la plupart âgés de 40 à 55 ans, qui proviennent de deux groupes. Le premier comprend 571 déportés acheminés la veille du camp de Rivesaltes dans la zone non occupée. Le deuxième est composé de 422 déportés dont des Juifs arrêtés dans la région parisienne, en particulier lors de la rafle du 14 septembre pendant laquelle les Juifs des Pays Baltes, de Bulgarie, des Pays-Bas et de Yougoslavie sont ciblés. A leur arrivée à Auschwitz, 147 femmes sont sélectionnées pour des travaux forcés et sont tatouées des numéros 19980 à 20126. Environ 300 hommes ont été sélectionnés avant l’arrivée à Auschwitz. Les autres sont gazés à leur arrivée au camp. On dénombre 38 rescapés de ce convoi en 1945, dont seulement une femme.
[iii] Base des données centrales des victimes de la Shoah – Article par : Hans Günter Thorwarth
http://www.denkmalprojekt.org/2011/dreieich_sprendlingen_jued_friedhof.html
Sources :
Archives de Caen
Le Mémorial de la déportation des juifs de France, Béate et Serge Klarsfeld, Paris 1978
Archives départementales des Pyrénées-Orientales : https://www.ledepartement66.fr/les-ressources-sur-les-camps-dinternement/
Gallica-BNF,
MyHeritage
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Erna Henzinski naît le 11 janvier 1922 à Sprendlingen (Allemagne) de parents juifs polonais, mariés dans cette ville deux ans plus tôt. Son père, Moïse, né à Lodz (Pologne) le 30 mai 1897, avait émigré en Allemagne sans doute peu après la première guerre mondiale. Sa mère, Hilda Finkelstein, née le 15 février 1897 à Gabin (Gombin, Pologne), était arrivée à Sprendlingen vers l’âge de 3 ans. Le 7 juillet 1926, la famille s’agrandit avec la naissance d’un garçon : Charles.
Devant la montée du nazisme, les Henzinski quittent l’Allemagne pour la France, probablement au début des années 1930. Ils se fixent à Nîmes où Moïse exerce le métier de tailleur, pendant qu’Erna et son frère vont poursuivre leur scolarité[i].
Au début de la guerre, il est possible que leur père Moise soit affecté à un Groupement de Travailleur Etrangers (GTE), le 805°, à La Favède, dans la commune des Salles-du-Gardon (Gard). C’est probablement durant l’été 1942 qu’il est arrêté avec sa femme et sa fille, à leur domicile du 3 rue de l’Hôtel de Ville. Leur fils Charles, apprenti, échappe à la rafle. Après être passés par le camp des Milles, Moïse, Hilda et Erna sont incarcérés au camp de regroupement de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), le 11 septembre 1942. Deux jours plus tard, ils sont envoyés à Drancy puis déportés à Auschwitz le 16 septembre, par le convoi 33[ii]. Erna, 20 ans, et ses parents sont exterminés le jour même.
Le nom de Moïse, Erna et Hilda Henzinski figurent sur une plaque commémorative dans le cimetière juif de Sprendlingen situé juste à côté du cimetière général. Ce mémorial, inauguré en 1988 est dédié aux habitants de cette localité qui ont été déportés et assassinés à l’époque du national-socialisme. En 2010 Hans Günter Thorwarth écrit à ce propos un article illustré de trois photos[iii].
Comme celui de ses parents, le nom d’Erna Henzinski est inscrit sur le mur des noms du Mémorial de la Shoah : dalle 45, colonne 15, rangée 3,
Georges Muller et Gérard Krebs
[i] Le « Républicain du Gard » du 18 juin 1936 indique qu’Ema Henzenski (sic) a réussi le certificat d’études, examen qui se passait à l’âge de 14 ans. Il s’agit très vraisemblablement d’Erna Henzinski qui avait bien cet âge-là en 1936. Le même journal, du 30 juin 1938, annonce que Charles Henzinski est admis en classe de 6° à l’école de la rue St Charles à Nîmes.
[ii] Convoi 33 du 16 septembre 1942 : on dénombre dans ce convoi 586 hommes et 407 femmes, la plupart âgés de 40 à 55 ans, qui proviennent de deux groupes. Le premier comprend 571 déportés acheminés la veille du camp de Rivesaltes dans la zone non occupée. Le deuxième est composé de 422 déportés dont des Juifs arrêtés dans la région parisienne, en particulier lors de la rafle du 14 septembre pendant laquelle les Juifs des Pays Baltes, de Bulgarie, des Pays-Bas et de Yougoslavie sont ciblés. A leur arrivée à Auschwitz, 147 femmes sont sélectionnées pour des travaux forcés et sont tatouées des numéros 19980 à 20126. Environ 300 hommes ont été sélectionnés avant l’arrivée à Auschwitz. Les autres sont gazés à leur arrivée au camp. On dénombre 38 rescapés de ce convoi en 1945, dont seulement une femme.
[iii] Base des données centrales des victimes de la Shoah – Article par : Hans Günter Thorwarth
http://www.denkmalprojekt.org/2011/dreieich_sprendlingen_jued_friedhof.html
Sources :
Archives de Caen
Le Mémorial de la déportation des juifs de France, Béate et Serge Klarsfeld, Paris 1978
Archives départementales des Pyrénées-Orientales : https://www.ledepartement66.fr/les-ressources-sur-les-camps-dinternement/
Gallica-BNF,
MyHeritage