GUIN André

  • 69866 Buchenwald

  • Né le 26 août 1900 à Aigaliers (Gard)

  • Décédé le 28 février 1978 à Alès

    André Albert Jean Guin est né le 26 août 1900 à Aigaliers dans le Gard. Il est le fils de François Ernest Guin, cultivateur, et de Rachel Sophie Roques, sans profession, mariés en 1899 à Chamborigaud. Lors du recensement de 1906, la famille habite dans cette commune. Il a au moins deux sœurs, Juliette et Albertine. Il est de religion protestante. Au moment de son recensement militaire, il est domicilié à Chamborigaud et il est ouvrier mineur. Il fait son service militaire du 6 octobre 1920 au 26 septembre 1921. Il participe à la campagne du Levant du 1er mars au 30 août 1921. Il s’installe à Nantes en 1927. Il y est employé de commerce. En 1938, il est chauffeur de taxi. Il est mobilisé en septembre 1939. Lors de sa démobilisation, il ne peut pas retourner à Nantes et il revient dans le Gard. Son père décède le 19 janvier 1941 à Chamborigaud. André Guin y est restaurateur puis il travaille aux Forges de Tamaris à Alès. Une attestation d’Alban Bernat (matricule 59767 à Mauthausen) stipule qu’il est membre du mouvement Combat depuis le mois de juin 1942. Il diffuse des tracts et des journaux clandestins. Cet été-là, il héberge Lucien Schlienger alias « Pierre Sylvaner », membre de Combat et du réseau Goélette (matricule 69901 à Buchenwald, arrêté au moment de l’évasion réussie de Lucette Choisy née Vigne à l’hôpital de la Conception à Marseille). Il est en relation avec un mineur de Saint-Martin-de-Valgalgues qui doit dérober des cartouches de dynamite pour de futurs sabotages. A la sortie de son travail, celui-ci est fouillé et les cartouches sont entourées par un tract que lui a remis André Guin. Il avoue qui lui a donné ce tract. Le 16 novembre, une perquisition est menée au domicile d’André Guin. Des tracts y sont découverts. Il est arrêté à Alès par les gendarmes à la descente du train après être allé voir sa famille à Chamborigaud. Transféré à Marseille pour comparaître devant le juge d’instruction militaire, il est remis en liberté sous condition de se tenir à la disposition de la justice. Le 26 novembre, les gendarmes de La Vernarède l’interpellent en vertu d’un arrêt d’internement émis par le préfet du Gard, Angelo Chiappe, pour « activité communiste ». Il est interné au fort Vauban d’Alès puis au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe à partir du 4 janvier 1943. Il loge dans la baraque n°9 dite des gaullistes. Le 30 juillet 1944, il appartient à un convoi comprenant 1 191 détenus qui part de Toulouse et qui arrive le 6 août 1944 à Buchenwald. D’autres Gardois sont présents dans ce train : Jean Barailler (matricule 75397), René Bascou (matricule 69243), Marcel Chauvet (matricule 75421), Joseph Coutaud (matricule 69249), Gaston Domergue (matricule 69014), Paul Dupont (matricule 69879†), Ferdinand Jolbert (matricule 69321), Raymond Lacroix (matricule 69013), André Lafont (matricule 75388), René Mazoyer (matricule 69530), Raymond Monzat (matricule 69259), Robert Moureau (matricule 69012), Josef Pomo (matricule 69982) et Roger Roux (matricule 75415). A la fin du mois de septembre, il est transféré au Kommando de Plömnitz-Leau (ouvert le 22 août) pour travailler dans les mines de sel où se cache une usine souterraine fabricant des pièces d’avions Junkers. Les conditions de vie y sont particulièrement difficiles en raison du manque d’hygiène et de nourriture et parce que les prisonniers dorment dans des tentes de « cirque » avant l’achèvement des baraquements en janvier 1945. D’autres détenus sont chargés d’aménager les salles de travail pour l’usine. Ils doivent extraire le sel dans des puits de mines très profonds et pousser les wagonnets sur une distance d’un kilomètre. Certains dorment dans la mine mal aérée, d’autres font l’aller-retour quotidiennement entre le camp et la mine soit huit kilomètres au total. L’épuisement par le travail et le non renouvellement de l’habillement notamment des chaussures renforcent la mortalité déjà élevée. Le Kommando est évacué à pied du 8 au 12 avril 1945. Les survivants des marches de la mort sont libérés le 14 avril par l’armée américaine. André Guin est rapatrié le 24 mai. Après la guerre, il se marie le 18 septembre 1947 à Alès avec Marcelle Eliane Brès. Lors de démarches administratives en 1951, il est débitant de boissons à Saint-Martin-de-Valgalgues. En 1966, il vit à Alès. Il est décédé le 28 février 1978 dans cette cité cévenole à l’âge de 77 ans.

    Marilyne Andréo

    Sources :

    EC Aigaliers, (en ligne sur le site internet des Archives départementales du Gard).

    Recensement de population de Chamborigaud en 1921, p.3, Site internet des Archives départementales du Gard.

    1 446 W 43, AD Gard, Dossier de demande de la carte de combattant volontaire de la Résistance de Guin André.

    1 W 302, AD Gard, Dossier d’interné de Guin André.

    21 P 622 147, DAVCC Caen, Dossier de déporté de Guin André Albert.

    DAVCC Caen, Dossier de déporté de Schlienger Lucien.

    AD Gard, Registres matricules, classe 1920, bureau de recrutement de Nîmes, fiche n°892 [en ligne].

    AD Gard, Tables des successions et absences de La Grand-Combe, 1933- ?, p.88 [en ligne].

    Dossier Arolsen.

    « Le Kommando de Plömnitz-Leau » sur le site internet de l’Association française Buchenwald Dora et kommandos. https://asso-buchenwald-dora.com/le-kommando-de-plomnitz-leau/

    Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

    GUIN André

    • 69866 Buchenwald

    • Né le 26 août 1900 à Aigaliers (Gard)

    • Décédé le 28 février 1978 à Alès

      André Albert Jean Guin est né le 26 août 1900 à Aigaliers dans le Gard. Il est le fils de François Ernest Guin, cultivateur, et de Rachel Sophie Roques, sans profession, mariés en 1899 à Chamborigaud. Lors du recensement de 1906, la famille habite dans cette commune. Il a au moins deux sœurs, Juliette et Albertine. Il est de religion protestante. Au moment de son recensement militaire, il est domicilié à Chamborigaud et il est ouvrier mineur. Il fait son service militaire du 6 octobre 1920 au 26 septembre 1921. Il participe à la campagne du Levant du 1er mars au 30 août 1921. Il s’installe à Nantes en 1927. Il y est employé de commerce. En 1938, il est chauffeur de taxi. Il est mobilisé en septembre 1939. Lors de sa démobilisation, il ne peut pas retourner à Nantes et il revient dans le Gard. Son père décède le 19 janvier 1941 à Chamborigaud. André Guin y est restaurateur puis il travaille aux Forges de Tamaris à Alès. Une attestation d’Alban Bernat (matricule 59767 à Mauthausen) stipule qu’il est membre du mouvement Combat depuis le mois de juin 1942. Il diffuse des tracts et des journaux clandestins. Cet été-là, il héberge Lucien Schlienger alias « Pierre Sylvaner », membre de Combat et du réseau Goélette (matricule 69901 à Buchenwald, arrêté au moment de l’évasion réussie de Lucette Choisy née Vigne à l’hôpital de la Conception à Marseille). Il est en relation avec un mineur de Saint-Martin-de-Valgalgues qui doit dérober des cartouches de dynamite pour de futurs sabotages. A la sortie de son travail, celui-ci est fouillé et les cartouches sont entourées par un tract que lui a remis André Guin. Il avoue qui lui a donné ce tract. Le 16 novembre, une perquisition est menée au domicile d’André Guin. Des tracts y sont découverts. Il est arrêté à Alès par les gendarmes à la descente du train après être allé voir sa famille à Chamborigaud. Transféré à Marseille pour comparaître devant le juge d’instruction militaire, il est remis en liberté sous condition de se tenir à la disposition de la justice. Le 26 novembre, les gendarmes de La Vernarède l’interpellent en vertu d’un arrêt d’internement émis par le préfet du Gard, Angelo Chiappe, pour « activité communiste ». Il est interné au fort Vauban d’Alès puis au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe à partir du 4 janvier 1943. Il loge dans la baraque n°9 dite des gaullistes. Le 30 juillet 1944, il appartient à un convoi comprenant 1 191 détenus qui part de Toulouse et qui arrive le 6 août 1944 à Buchenwald. D’autres Gardois sont présents dans ce train : Jean Barailler (matricule 75397), René Bascou (matricule 69243), Marcel Chauvet (matricule 75421), Joseph Coutaud (matricule 69249), Gaston Domergue (matricule 69014), Paul Dupont (matricule 69879†), Ferdinand Jolbert (matricule 69321), Raymond Lacroix (matricule 69013), André Lafont (matricule 75388), René Mazoyer (matricule 69530), Raymond Monzat (matricule 69259), Robert Moureau (matricule 69012), Josef Pomo (matricule 69982) et Roger Roux (matricule 75415). A la fin du mois de septembre, il est transféré au Kommando de Plömnitz-Leau (ouvert le 22 août) pour travailler dans les mines de sel où se cache une usine souterraine fabricant des pièces d’avions Junkers. Les conditions de vie y sont particulièrement difficiles en raison du manque d’hygiène et de nourriture et parce que les prisonniers dorment dans des tentes de « cirque » avant l’achèvement des baraquements en janvier 1945. D’autres détenus sont chargés d’aménager les salles de travail pour l’usine. Ils doivent extraire le sel dans des puits de mines très profonds et pousser les wagonnets sur une distance d’un kilomètre. Certains dorment dans la mine mal aérée, d’autres font l’aller-retour quotidiennement entre le camp et la mine soit huit kilomètres au total. L’épuisement par le travail et le non renouvellement de l’habillement notamment des chaussures renforcent la mortalité déjà élevée. Le Kommando est évacué à pied du 8 au 12 avril 1945. Les survivants des marches de la mort sont libérés le 14 avril par l’armée américaine. André Guin est rapatrié le 24 mai. Après la guerre, il se marie le 18 septembre 1947 à Alès avec Marcelle Eliane Brès. Lors de démarches administratives en 1951, il est débitant de boissons à Saint-Martin-de-Valgalgues. En 1966, il vit à Alès. Il est décédé le 28 février 1978 dans cette cité cévenole à l’âge de 77 ans.

      Marilyne Andréo

      Sources :

      EC Aigaliers, (en ligne sur le site internet des Archives départementales du Gard).

      Recensement de population de Chamborigaud en 1921, p.3, Site internet des Archives départementales du Gard.

      1 446 W 43, AD Gard, Dossier de demande de la carte de combattant volontaire de la Résistance de Guin André.

      1 W 302, AD Gard, Dossier d’interné de Guin André.

      21 P 622 147, DAVCC Caen, Dossier de déporté de Guin André Albert.

      DAVCC Caen, Dossier de déporté de Schlienger Lucien.

      AD Gard, Registres matricules, classe 1920, bureau de recrutement de Nîmes, fiche n°892 [en ligne].

      AD Gard, Tables des successions et absences de La Grand-Combe, 1933- ?, p.88 [en ligne].

      Dossier Arolsen.

      « Le Kommando de Plömnitz-Leau » sur le site internet de l’Association française Buchenwald Dora et kommandos. https://asso-buchenwald-dora.com/le-kommando-de-plomnitz-leau/

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