GRUSZOW Jeanne née SCHWOB

  • Auschwitz

  • Née le 10 février 1903 à Hirsingue (Haut-Rhin)

  • Décédée le 23 mai 1944 à Auschwitz

    Jeanne Schwob, est la fille d’Abraham Schwob, marchand de bestiaux, domicilié à Hirsingue, et de Fanny Lévy, son épouse qui mourra jeune, en 1919. Jeanne est de nationalité française. Une adresse à Paris 15ème, au 11 rue de Lourmel, est connue comme étant son domicile légal depuis 1936.  Jeanne se marie à Paris le 21 juin 1939 avec Ziessel, Simon Gruszow, né à Dombrowa en Pologne le 30 juillet 1898 et devenu français par décret de naturalisation du 11 décembre 1929.
    Ils exercent tous les deux le même métier de fourreur. Leur fille Fanny naît le 26 janvier 1922 à Paris dans le 12ème et travaillera, elle aussi, dans la fourrure. Un autre domicile parisien situé 53, rue Saint Denis est indiqué dans un document. Pensant fuir le danger de l’Occupation les Gruszow partent se réfugier dans le Sud de la France à Générac en 1941. Jeanne devient alors marchande foraine rue Dorée à Nîmes dans le Gard, Fanny, âgée de 19 ans, est célibataire. On retrouve une annonce dans « L’Echo des Réfugiés-organe d’entraide des Alsaciens et des Lorrains » du 6 avril 1941 dans laquelle Jeanne recherche ses frères et cousins. Un certificat de l’adjoint au maire de Générac, M. Jean Blanc atteste de l’arrestation de la famille Gruszow dans ce village du Gard. C’est la police-milice française et la Gestapo qui arrêtent Ziessel  le 4 avril 1944 à son domicile, un jour de rafle et de représailles, au motif de son origine israélite, avec des résistants et des réfractaires. Il aurait servi dans la Résistance mais aurait perdu sa carte. Sa femme et sa fille ne sont pas à Générac ce jour- là mais sont arrêtées à leur tour peu après. La famille est retenue à la prison de Nîmes pendant quelques jours, envoyée à Marseille et internée à Drancy le 30 avril avec le matricule 20822 pour Jeanne, 20821 pour son mari et 20823 pour leur fille.  Tous les trois sont déportés par le convoi 74 à Auschwitz le 20 mai 1944 où Ziessel seul reçoit le matricule 5182.
    Le décès de Jeanne et Fanny a lieu trois jours plus tard, selon l’acte officiel de décès établi en septembre 1948. Deux témoins de déportation, M. Berkhauer (45 rue de Paradis à Paris) et Mme Ernestine Herzog (90 rue de Provence à Paris), attestent avoir vu, dans le même wagon qu’eux Fanny et Jeanne Gruszow qui, dès leur arrivée, font partie des personnes sélectionnées et exterminées aussitôt. On ne sait comment son époux Ziessel a pu échapper à la mort. Libéré par les Russes, il est rapatrié le 11 mai 1945 par le centre de Marseille. Une fiche médicale dit qu’il a perdu 13 kg et qu’ayant servi de sujet d’expérience, son corps présente de nombreuses cicatrices. Il retourne à Générac où il séjourne peu de temps, puis se fixe à Paris, réintégrant son domicile d’avant la guerre. Aucune trace au nom de cette famille n’est trouvée dans les documents incomplets d’Auschwitz. Ernestine Herzog, (déjà citée) est libérée et rapatriée le 11 mai 1945 comme le mari de Jeanne.

    Le nom de Jeanne figure sur le mur du mémorial de la Shoah : dalle 16 – colonne 6 – rangée 1

    Georges Muller

    Sources :

    Archives de Caen
    Mémorial de la Shoah (photo de famille)
    Gallica

    Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

    GRUSZOW Jeanne née SCHWOB

    • Auschwitz

    • Née le 10 février 1903 à Hirsingue (Haut-Rhin)

    • Décédée le 23 mai 1944 à Auschwitz

      Jeanne Schwob, est la fille d’Abraham Schwob, marchand de bestiaux, domicilié à Hirsingue, et de Fanny Lévy, son épouse qui mourra jeune, en 1919. Jeanne est de nationalité française. Une adresse à Paris 15ème, au 11 rue de Lourmel, est connue comme étant son domicile légal depuis 1936.  Jeanne se marie à Paris le 21 juin 1939 avec Ziessel, Simon Gruszow, né à Dombrowa en Pologne le 30 juillet 1898 et devenu français par décret de naturalisation du 11 décembre 1929.
      Ils exercent tous les deux le même métier de fourreur. Leur fille Fanny naît le 26 janvier 1922 à Paris dans le 12ème et travaillera, elle aussi, dans la fourrure. Un autre domicile parisien situé 53, rue Saint Denis est indiqué dans un document. Pensant fuir le danger de l’Occupation les Gruszow partent se réfugier dans le Sud de la France à Générac en 1941. Jeanne devient alors marchande foraine rue Dorée à Nîmes dans le Gard, Fanny, âgée de 19 ans, est célibataire. On retrouve une annonce dans « L’Echo des Réfugiés-organe d’entraide des Alsaciens et des Lorrains » du 6 avril 1941 dans laquelle Jeanne recherche ses frères et cousins. Un certificat de l’adjoint au maire de Générac, M. Jean Blanc atteste de l’arrestation de la famille Gruszow dans ce village du Gard. C’est la police-milice française et la Gestapo qui arrêtent Ziessel  le 4 avril 1944 à son domicile, un jour de rafle et de représailles, au motif de son origine israélite, avec des résistants et des réfractaires. Il aurait servi dans la Résistance mais aurait perdu sa carte. Sa femme et sa fille ne sont pas à Générac ce jour- là mais sont arrêtées à leur tour peu après. La famille est retenue à la prison de Nîmes pendant quelques jours, envoyée à Marseille et internée à Drancy le 30 avril avec le matricule 20822 pour Jeanne, 20821 pour son mari et 20823 pour leur fille.  Tous les trois sont déportés par le convoi 74 à Auschwitz le 20 mai 1944 où Ziessel seul reçoit le matricule 5182.
      Le décès de Jeanne et Fanny a lieu trois jours plus tard, selon l’acte officiel de décès établi en septembre 1948. Deux témoins de déportation, M. Berkhauer (45 rue de Paradis à Paris) et Mme Ernestine Herzog (90 rue de Provence à Paris), attestent avoir vu, dans le même wagon qu’eux Fanny et Jeanne Gruszow qui, dès leur arrivée, font partie des personnes sélectionnées et exterminées aussitôt. On ne sait comment son époux Ziessel a pu échapper à la mort. Libéré par les Russes, il est rapatrié le 11 mai 1945 par le centre de Marseille. Une fiche médicale dit qu’il a perdu 13 kg et qu’ayant servi de sujet d’expérience, son corps présente de nombreuses cicatrices. Il retourne à Générac où il séjourne peu de temps, puis se fixe à Paris, réintégrant son domicile d’avant la guerre. Aucune trace au nom de cette famille n’est trouvée dans les documents incomplets d’Auschwitz. Ernestine Herzog, (déjà citée) est libérée et rapatriée le 11 mai 1945 comme le mari de Jeanne.

      Le nom de Jeanne figure sur le mur du mémorial de la Shoah : dalle 16 – colonne 6 – rangée 1

      Georges Muller

      Sources :

      Archives de Caen
      Mémorial de la Shoah (photo de famille)
      Gallica

      Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.