RECHERCHEZ
Il est le fils d’Etienne (décédé avant sa naissance, le 14 janvier 1871 à 26 ans) et de Mina Rouvière âgée de 25 ans. Alors qu’il est étudiant en théologie à la faculté de Genève, il est incorporé, mais ajourné en 1892 pour faiblesse, et dispensé d’armée pour myopie. Il termine ses études à Montauban et officie comme pasteur à St Hyppolite du fort (Gard). Suite au conflit 14-18, Il est appelé à la 15ème section d’infirmiers le 27 janvier 1915, et passe à la compagnie téléphonique du 8ème régiment du génie, le 26 octobre 1916. Il sera promu officier interprète en janvier 1917. Nommé en 1900, pasteur de l’Église wallonne (francophone) d’Amsterdam, il y reste jusqu’en 1920. Il fondera trois écoles françaises en Hollande et créera le journal « Le foyer Wallon ». Il quitte le ministère pastoral, et devient correspondant en France du journal hollandais « le Télégraaf ». Il épouse à Paris 14ème Claude Rocheblave, le 23 juillet 1919 : ils auront un fils, Olivier, né en 1920, à Sèvres (Hauts de Seine) et une fille, Claire. Il œuvre comme conférencier pour la lutte contre le défaitisme, et publiera récits de guerre et brochures de propagande anti-allemande, ce qui lui vaudra d’être nommé chevalier de la Légion d’honneur le 22 juillet 1922 « pour avoir exercé une énorme influence sur les populations par ses nombreux écrits ». En 1936, il prend vigoureusement parti contre la création de l’Église Réformée de France par la fusion de diverses Églises protestantes. Il redoute que les libéraux y soient étouffés et laminés, Il souhaite qu’ils restent indépendants et il devient secrétaire général de « l’Union de libres penseurs et de libres croyants pour la Culture morale » et écrira de nombreux ouvrages[i].
Il est arrêté une première fois le 31 août 1942, et incarcéré à la prison de Fresnes, la Santé puis Angers et libéré le 5 février 1943, suspecté d’activité politique. Il est en fait agent du réseau AGIR depuis février 1941.
Son fils Olivier, lui aussi agent de renseignement, sera capturé et fusillé à 23 ans, à Belle-Beille (Angers) le 16 avril 1943, avec quarante-trois autres camarades. Il remplace son fils dans la liaison avec la résistance néerlandaise, et il est arrêté une deuxième fois le 6 mai 1944 (âgé alors de 73 ans) à son domicile au 87 rue Denfert Rochereau. Il sera incarcéré à Fresnes puis Compiègne (matricule 46025), avant d’être déporté par transport I.265 du 17 août 1944, à destination de Buchenwald (matricule 78551). Il décédera peu de temps après, à Dora, le 14 septembre 1944.
Son grade de résistant sera celui de sous-lieutenant à la direction générale des études et recherches en tant qu’agent P2, en qualité de chargé de mission de 3° classe. Lui seront attribuées, la Croix de la résistance hollandaise et la Croix de guerre 1939/45. Une place de Vauvert porte son nom.
André Francisco
[i] Ses œuvres : De 1896 à sa disparition Etienne Giran a publié 12 ouvrages, dont la liste est disponible sur le site de la Bibliothèque Nationale de France : https://data.bnf.fr/documents-by-rdt/16531592/te/page1?type=work
Sources :
Archives Caen– dossier 21 P 455 764
Registre matricule classe 1891 n° 657 – archives départementales du Gard
https://www.evangile-et-liberte.net/2014/03/etienne-giran-1871-1944/
https://www.letempsarchives.ch/page/JDG_1945_09_20/1 : le journal de Genève n°222 du jeudi 20 septembre 1945
RECHERCHEZ
Il est le fils d’Etienne (décédé avant sa naissance, le 14 janvier 1871 à 26 ans) et de Mina Rouvière âgée de 25 ans. Alors qu’il est étudiant en théologie à la faculté de Genève, il est incorporé, mais ajourné en 1892 pour faiblesse, et dispensé d’armée pour myopie. Il termine ses études à Montauban et officie comme pasteur à St Hyppolite du fort (Gard). Suite au conflit 14-18, Il est appelé à la 15ème section d’infirmiers le 27 janvier 1915, et passe à la compagnie téléphonique du 8ème régiment du génie, le 26 octobre 1916. Il sera promu officier interprète en janvier 1917. Nommé en 1900, pasteur de l’Église wallonne (francophone) d’Amsterdam, il y reste jusqu’en 1920. Il fondera trois écoles françaises en Hollande et créera le journal « Le foyer Wallon ». Il quitte le ministère pastoral, et devient correspondant en France du journal hollandais « le Télégraaf ». Il épouse à Paris 14ème Claude Rocheblave, le 23 juillet 1919 : ils auront un fils, Olivier, né en 1920, à Sèvres (Hauts de Seine) et une fille, Claire. Il œuvre comme conférencier pour la lutte contre le défaitisme, et publiera récits de guerre et brochures de propagande anti-allemande, ce qui lui vaudra d’être nommé chevalier de la Légion d’honneur le 22 juillet 1922 « pour avoir exercé une énorme influence sur les populations par ses nombreux écrits ». En 1936, il prend vigoureusement parti contre la création de l’Église Réformée de France par la fusion de diverses Églises protestantes. Il redoute que les libéraux y soient étouffés et laminés, Il souhaite qu’ils restent indépendants et il devient secrétaire général de « l’Union de libres penseurs et de libres croyants pour la Culture morale » et écrira de nombreux ouvrages[i].
Il est arrêté une première fois le 31 août 1942, et incarcéré à la prison de Fresnes, la Santé puis Angers et libéré le 5 février 1943, suspecté d’activité politique. Il est en fait agent du réseau AGIR depuis février 1941.
Son fils Olivier, lui aussi agent de renseignement, sera capturé et fusillé à 23 ans, à Belle-Beille (Angers) le 16 avril 1943, avec quarante-trois autres camarades. Il remplace son fils dans la liaison avec la résistance néerlandaise, et il est arrêté une deuxième fois le 6 mai 1944 (âgé alors de 73 ans) à son domicile au 87 rue Denfert Rochereau. Il sera incarcéré à Fresnes puis Compiègne (matricule 46025), avant d’être déporté par transport I.265 du 17 août 1944, à destination de Buchenwald (matricule 78551). Il décédera peu de temps après, à Dora, le 14 septembre 1944.
Son grade de résistant sera celui de sous-lieutenant à la direction générale des études et recherches en tant qu’agent P2, en qualité de chargé de mission de 3° classe. Lui seront attribuées, la Croix de la résistance hollandaise et la Croix de guerre 1939/45. Une place de Vauvert porte son nom.
André Francisco
[i] Ses œuvres : De 1896 à sa disparition Etienne Giran a publié 12 ouvrages, dont la liste est disponible sur le site de la Bibliothèque Nationale de France : https://data.bnf.fr/documents-by-rdt/16531592/te/page1?type=work
Sources :
Archives Caen– dossier 21 P 455 764
Registre matricule classe 1891 n° 657 – archives départementales du Gard
https://www.evangile-et-liberte.net/2014/03/etienne-giran-1871-1944/
https://www.letempsarchives.ch/page/JDG_1945_09_20/1 : le journal de Genève n°222 du jeudi 20 septembre 1945