GASCON Paul

  • 30611 Buchenwald Dora

  • Né le 28 octobre 1891 au Martinet (Gard)

  • Décédé le 12 février 1944 à Dora

    Son père Paul, Clément Gascon est ouvrier mineur. Sa mère se nomme Marie, Delphine née Roussel. Lors de son mariage, le 22 décembre 1917 à Paris dans le XIIIe arrondissement, avec Cécile Thibon, Paul Gascon déclare habiter Tunis et exercer la profession de secrétaire du gouvernement tunisien[1]. Ancien combattant de la Guerre 14-18, il est titulaire de la Médaille Interalliée.

    En septembre 1940, Paul Gascon, chef comptable aux Établissements Clément-Bayard, s’installe avec sa famille en Isère, l’invasion allemande du mois de mai ayant entraîné l’évacuation de l’usine de Mézières (Ardennes) à Grenoble. Ils habitent 11 rue Gabriel Péri avec leur fils Pierre, né en 1921, qui est alors étudiant à l’Institut Polytechnique de Grenoble. Contacté en 1942 par l’organisation Combat, Paul, chargé de collecter armes et outillages, devient chef du service des renseignements industriels des MUR (Mouvements Unis de Résistance). En septembre 1942, sur ses conseils, son fils Pierre s’engage dans les Chantiers de Jeunesse « Jeunesse et montagne » qu’il déserte en avril 1943 pour entrer au maquis-école de l’Isère, « maquis du Louvre ».

    En septembre 1943 les troupes d’occupation italiennes quittent Grenoble et sont remplacées par les troupes allemandes. Aussitôt les forces de répression se mettent à l’œuvre ; en cinq jours seulement, vingt-neuf personnes suspectées d’appartenir à la résistance sont interpellées, dont dix immédiatement abattues[2]. Paul Gascon et son fils Pierre sont arrêtés par la Gestapo le 23 septembre. Incarcérés à Grenoble puis transférés à Lyon à la prison de Montluc, ils sont ensuite conduits au camp de rassemblement de Compiègne (Paul est enregistré sous le numéro 19207). Tous deux sont déportés dans le convoi I.145 parti de Compiègne le 28 octobre, qui arrive au KL Buchenwald le 30 octobre 1943. À l’arrivée au camp, Pierre reçoit le matricule 30610 et son père Paul le 30611. Après avoir subi la période de quarantaine, en novembre, Paul est affecté au Kommando de Dora, où il connaît l’enfer du tunnel. Il décède de « pneumonie » le 12 février 1944[3].

    Pierre reste à Buchenwald jusqu’à son évacuation le 8 avril 1945. Rapatrié le 21 mai 1945 il reprend ses études, obtient le diplôme d’ingénieur de l’École supérieure d’Électricité de Grenoble. Sa vie durant, il témoigne dans les collèges et lycées du département de l’Isère, dans le cadre du Concours national de la Résistance et de la Déportation[4].

    Monique Vézilier


    [1] DAVCC Caen dossier de déporté de Gascon Paul, Philibert 21P 453 926

    [2] https://www.vercors-resistance.fr/1943-la-saint-barthelemy-grenobloise-dix-sept-martyrs-en-cinq-jours/

    [3] Arolsen Doc ID 528 2658

    [4] https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes et
    https://asso-buchenwald-dora.com/gascon-pierre-1921

    Sources :

    Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

    GASCON Paul

    • 30611 Buchenwald Dora

    • Né le 28 octobre 1891 au Martinet (Gard)

    • Décédé le 12 février 1944 à Dora

      Son père Paul, Clément Gascon est ouvrier mineur. Sa mère se nomme Marie, Delphine née Roussel. Lors de son mariage, le 22 décembre 1917 à Paris dans le XIIIe arrondissement, avec Cécile Thibon, Paul Gascon déclare habiter Tunis et exercer la profession de secrétaire du gouvernement tunisien[1]. Ancien combattant de la Guerre 14-18, il est titulaire de la Médaille Interalliée.

      En septembre 1940, Paul Gascon, chef comptable aux Établissements Clément-Bayard, s’installe avec sa famille en Isère, l’invasion allemande du mois de mai ayant entraîné l’évacuation de l’usine de Mézières (Ardennes) à Grenoble. Ils habitent 11 rue Gabriel Péri avec leur fils Pierre, né en 1921, qui est alors étudiant à l’Institut Polytechnique de Grenoble. Contacté en 1942 par l’organisation Combat, Paul, chargé de collecter armes et outillages, devient chef du service des renseignements industriels des MUR (Mouvements Unis de Résistance). En septembre 1942, sur ses conseils, son fils Pierre s’engage dans les Chantiers de Jeunesse « Jeunesse et montagne » qu’il déserte en avril 1943 pour entrer au maquis-école de l’Isère, « maquis du Louvre ».

      En septembre 1943 les troupes d’occupation italiennes quittent Grenoble et sont remplacées par les troupes allemandes. Aussitôt les forces de répression se mettent à l’œuvre ; en cinq jours seulement, vingt-neuf personnes suspectées d’appartenir à la résistance sont interpellées, dont dix immédiatement abattues[2]. Paul Gascon et son fils Pierre sont arrêtés par la Gestapo le 23 septembre. Incarcérés à Grenoble puis transférés à Lyon à la prison de Montluc, ils sont ensuite conduits au camp de rassemblement de Compiègne (Paul est enregistré sous le numéro 19207). Tous deux sont déportés dans le convoi I.145 parti de Compiègne le 28 octobre, qui arrive au KL Buchenwald le 30 octobre 1943. À l’arrivée au camp, Pierre reçoit le matricule 30610 et son père Paul le 30611. Après avoir subi la période de quarantaine, en novembre, Paul est affecté au Kommando de Dora, où il connaît l’enfer du tunnel. Il décède de « pneumonie » le 12 février 1944[3].

      Pierre reste à Buchenwald jusqu’à son évacuation le 8 avril 1945. Rapatrié le 21 mai 1945 il reprend ses études, obtient le diplôme d’ingénieur de l’École supérieure d’Électricité de Grenoble. Sa vie durant, il témoigne dans les collèges et lycées du département de l’Isère, dans le cadre du Concours national de la Résistance et de la Déportation[4].

      Monique Vézilier


      [1] DAVCC Caen dossier de déporté de Gascon Paul, Philibert 21P 453 926

      [2] https://www.vercors-resistance.fr/1943-la-saint-barthelemy-grenobloise-dix-sept-martyrs-en-cinq-jours/

      [3] Arolsen Doc ID 528 2658

      [4] https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes et
      https://asso-buchenwald-dora.com/gascon-pierre-1921

      Sources :

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