RECHERCHEZ
Lucie est née le 17 juillet 1873 à Boulay en Moselle, fille de Auguste Ach marchand de chevaux et de Ernestine Rosenwald son épouse. Lucie se marie avec M. Albert Fribourg né à Paris le 24 avril 1865, fils de Henri Caïn Fribourg et de Anna Segnitz. Leur mariage est célébré à La Ferté-Sous-Jouarre (Seine et Marne) le 26 janvier 1897. Ils ont un fils unique Jean, né le 16 septembre 1901 à Neuilly sur Seine ; un petit fils, Henry, naît en 1929. « Albert et Lucie Fribourg avait un très bel appartement au 6ème étage du 116 rue de la Folie Méricourt à Paris dans le 11ème. « Ma grand-mère Lucie, très jolie lors de sa jeunesse, était mince et toujours très bien habillée. La citoyenneté française de ma famille remonte à plusieurs siècles » (témoignage de leur petit fils Henry, marié et vivant aux Etats-Unis, décédé en 2020).
Lors de l’Occupation, Lucie se réfugie d’abord à Nîmes (Gard) au 19 bis rue de la Servie puis à Bugeat en Corrèze chez M. Roger Manchon. « Un des soldats allemands désignés pour arrêter des Juifs, guidé par le garde-champêtre de Bugeat, le Jeudi Saint de 1944, arrête ma grand-mère Lucie, âgée de soixante-et-onze ans, à la porte de la chambre qu’elle louait chez Mme Germaine Manchon à Bugeat, où elle s’était réfugiée après l’occupation totale de novembre 1942. Ensuite, ils l’emmènent debout avec d’autres malheureux, dans un camion à ciel ouvert jusqu’à Limoges, la jettent dans une prison pour trois jours, avant de l’expédier dans un wagon à bestiaux SNCF avec, pour destination, Drancy. Mon grand-père, ancien capitaine d’infanterie dans l’armée française est décédé de pneumonie en novembre 1943 »
Lucie est déportée à Auschwitz le 29 avril 1944 par le convoi 72 et meurt gazée le 15 mai 1944. Un document du 7 mai 1946 présente M. Oury Lucien, beau-père de Jean Fribourg, comme son fondé de pouvoir et par la suite Mme veuve Lucien Oury, belle-mère de Jean Fribourg, demeurant 2 rue Thimonnier à Paris 9ème comme sa mandataire par pouvoir notarié.
Une lettre-témoignage de Mme veuve Lucien Oury, née à Epernay (Marne) en avril 1885, réfugiée à Pau de 1940 à 1944 et restée en correspondance avec Mme Albert Fribourg, belle-mère de sa fille, confirme les circonstances de l’arrestation de Lucie.
Jean Fribourg (fils de Lucie et d’Albert), sa femme et son fils Henry quittent l’Europe pour les Etats-Unis en 1942, quelques jours avant la fermeture des frontières. Grâce à une fiche individuelle d’état civil signée par lui à Paris le 16 juillet 1954, on sait qu’il demeure alors au 2 rue Thimonnier comme ses beaux-parents.
Henry, le petit fils de Lucie et Albert déclare dans les années 2000 : « Je désire reconnaître l’initiative de MM. Jean-Marie Borzeix, auteur du livre « Jeudi Saint » et du Maire Pierre Fournet, tous les deux nés à Bugeat après la guerre qui, en 2003, firent ériger sur le mur extérieur de la Mairie de Bugeat, une plaque commémorative en souvenir des Israélites arrêtés dans leur ville natale pour être expédiés à Auschwitz-Birkenau. Mon épouse et moi, ainsi que les descendants d’autres personnes qui furent arrêtées, eurent donc le plaisir, le 13 juillet 2003, de participer au dévoilement de la plaque comme invités de la ville. Ce fut une bonne suite au cauchemar de cinquante ans plus tôt ! ».
Rédacteur : Georges Muller
Sources :
Archives de Caen et témoignage du petit-fils, Henry Fribourg, Professor Emeritus of Crop Ecology, University of Tennessee, USA.
Photo : site Yad Vashem
RECHERCHEZ
Lucie est née le 17 juillet 1873 à Boulay en Moselle, fille de Auguste Ach marchand de chevaux et de Ernestine Rosenwald son épouse. Lucie se marie avec M. Albert Fribourg né à Paris le 24 avril 1865, fils de Henri Caïn Fribourg et de Anna Segnitz. Leur mariage est célébré à La Ferté-Sous-Jouarre (Seine et Marne) le 26 janvier 1897. Ils ont un fils unique Jean, né le 16 septembre 1901 à Neuilly sur Seine ; un petit fils, Henry, naît en 1929. « Albert et Lucie Fribourg avait un très bel appartement au 6ème étage du 116 rue de la Folie Méricourt à Paris dans le 11ème. « Ma grand-mère Lucie, très jolie lors de sa jeunesse, était mince et toujours très bien habillée. La citoyenneté française de ma famille remonte à plusieurs siècles » (témoignage de leur petit fils Henry, marié et vivant aux Etats-Unis, décédé en 2020).
Lors de l’Occupation, Lucie se réfugie d’abord à Nîmes (Gard) au 19 bis rue de la Servie puis à Bugeat en Corrèze chez M. Roger Manchon. « Un des soldats allemands désignés pour arrêter des Juifs, guidé par le garde-champêtre de Bugeat, le Jeudi Saint de 1944, arrête ma grand-mère Lucie, âgée de soixante-et-onze ans, à la porte de la chambre qu’elle louait chez Mme Germaine Manchon à Bugeat, où elle s’était réfugiée après l’occupation totale de novembre 1942. Ensuite, ils l’emmènent debout avec d’autres malheureux, dans un camion à ciel ouvert jusqu’à Limoges, la jettent dans une prison pour trois jours, avant de l’expédier dans un wagon à bestiaux SNCF avec, pour destination, Drancy. Mon grand-père, ancien capitaine d’infanterie dans l’armée française est décédé de pneumonie en novembre 1943 »
Lucie est déportée à Auschwitz le 29 avril 1944 par le convoi 72 et meurt gazée le 15 mai 1944. Un document du 7 mai 1946 présente M. Oury Lucien, beau-père de Jean Fribourg, comme son fondé de pouvoir et par la suite Mme veuve Lucien Oury, belle-mère de Jean Fribourg, demeurant 2 rue Thimonnier à Paris 9ème comme sa mandataire par pouvoir notarié.
Une lettre-témoignage de Mme veuve Lucien Oury, née à Epernay (Marne) en avril 1885, réfugiée à Pau de 1940 à 1944 et restée en correspondance avec Mme Albert Fribourg, belle-mère de sa fille, confirme les circonstances de l’arrestation de Lucie.
Jean Fribourg (fils de Lucie et d’Albert), sa femme et son fils Henry quittent l’Europe pour les Etats-Unis en 1942, quelques jours avant la fermeture des frontières. Grâce à une fiche individuelle d’état civil signée par lui à Paris le 16 juillet 1954, on sait qu’il demeure alors au 2 rue Thimonnier comme ses beaux-parents.
Henry, le petit fils de Lucie et Albert déclare dans les années 2000 : « Je désire reconnaître l’initiative de MM. Jean-Marie Borzeix, auteur du livre « Jeudi Saint » et du Maire Pierre Fournet, tous les deux nés à Bugeat après la guerre qui, en 2003, firent ériger sur le mur extérieur de la Mairie de Bugeat, une plaque commémorative en souvenir des Israélites arrêtés dans leur ville natale pour être expédiés à Auschwitz-Birkenau. Mon épouse et moi, ainsi que les descendants d’autres personnes qui furent arrêtées, eurent donc le plaisir, le 13 juillet 2003, de participer au dévoilement de la plaque comme invités de la ville. Ce fut une bonne suite au cauchemar de cinquante ans plus tôt ! ».
Rédacteur : Georges Muller
Sources :
Archives de Caen et témoignage du petit-fils, Henry Fribourg, Professor Emeritus of Crop Ecology, University of Tennessee, USA.
Photo : site Yad Vashem