RECHERCHEZ
Raoul Floris est le fils de Fernand, tonnelier, et de Juliette Eze, sans profession.
Très jeune, il rentre à la SNCF et débute sa carrière professionnelle à Chagny, en Saône et Loire.
Il entre dans le réseau de résistance avec des camarades et adhère au mouvement de résistance intérieure, le Front National de lutte pour la libération et l’indépendance de la France.[1] A Chagny, il est membre du groupe FTPF « Pierre Semard ». Il participe à divers sabotages sur le matériel et à des déraillements …
Il se marie, père d’un enfant.
Raoul Floris est arrêté le 13 décembre 1943. La rafle touche le milieu cheminot du dépôt : Champale, Charbonnier, Maronat, Boulicault. D’abord incarcéré à la prison de Chalon-sur-Saône, il est transféré au camp de Royallieu-Compiègne le 17 janvier 1944 et déporté vers Buchenwald le 27 janvier 1944. Bien que déclaré comme cheminot, il est considéré comme employé de bureau et affecté à la Gustloff puis, en septembre 1944, à la serrurerie. Il est logé au block 39 où sont regroupés, par les détenus allemands responsables de la résistance clandestine, des détenus « sûrs » d’autres nationalités, et où s’impose une discipline de fer. Il participe à la libération du camp le 11 avril 1945, aux côtés de Charles Roth [2], et figure dans la liste des membres de la « Brigade française d’action libératrice ». Il fait partie, avec d’autres détenus du block 39, de la section d’assaut qui, avec en mains une mitrailleuse lourde, prendra position, une fois franchi les barbelés, face aux casernes SS. Il rentre de déportation le 26 avril 1945 et s’installe à Nîmes.
Alors qu’il veut reprendre sa carte du PCF chez les cheminots, celle-ci lui est refusée, car il est accusé, malgré de nombreux témoignages en sa faveur, d’avoir « craqué » sous la torture de la Gestapo et entrainé l’arrestation de plusieurs de ses camarades du groupe FTP dont il faisait partie.[3] Le PCF acceptera son adhésion 18 ans plus tard, sur demande de Robert Jonis[4], et avec l’appui de Gaston Plissonnier, responsable national du Parti communiste français, au cours d’une cérémonie officielle à Nîmes. Jean Chaulet, secrétaire du PC de Nîmes était présent et a participé à cette juste réhabilitation[5]. Raoul Floris devient alors adhérent de la cellule Jean Chauvet[6] du PCF à Nîmes qui regroupe les adhérents de son quartier. Il fut un militant de toute première importance dont le souvenir est encore vibrant à Nîmes.
Il milite également dans le milieu des anciens combattants et devient secrétaire de l’Union des Résistants au sein de l’Association nationale des cheminots anciens combattants, lors du congrès national de l’ANCAC à Nîmes.
Aux élections municipales de 1989, il figure symboliquement en dernière position sur la liste conduite par Alain Clary[7].
Il est promu dans l’Ordre de la Légion d’Honneur
Il décède le 23 septembre 1993 à Nîmes.
Jean-Paul Boré
[1]https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/arkotheque/client/mdh/base_resistants/ detail fiche.php?ref=2753342
[2] Source ; Lucien Chapelain Le Serment N° 234, janvier/février 1994, p 20
[3] Source Livre Souvenirs, André Boulicault, 2003, p 25
[4] Secrétaire fédéral du PCF Gard
[5] Témoignage de Jean Chaulet le 23 octobre 2022 et Livre Souvenirs, André Boulicault, 2003, p 25
[6] Jean Chauvet fusillé à la centrale d’Eysses le 23 février 1944
[7] Alain Clary Maire de Nîmes de 1995 à 2001
Sources :
-Fondation pour la Mémoire de la Déportation : www.bbdm.org
-Dossier SHD Caen
-Archives départementales du Gard
RECHERCHEZ
Raoul Floris est le fils de Fernand, tonnelier, et de Juliette Eze, sans profession.
Très jeune, il rentre à la SNCF et débute sa carrière professionnelle à Chagny, en Saône et Loire.
Il entre dans le réseau de résistance avec des camarades et adhère au mouvement de résistance intérieure, le Front National de lutte pour la libération et l’indépendance de la France.[1] A Chagny, il est membre du groupe FTPF « Pierre Semard ». Il participe à divers sabotages sur le matériel et à des déraillements …
Il se marie, père d’un enfant.
Raoul Floris est arrêté le 13 décembre 1943. La rafle touche le milieu cheminot du dépôt : Champale, Charbonnier, Maronat, Boulicault. D’abord incarcéré à la prison de Chalon-sur-Saône, il est transféré au camp de Royallieu-Compiègne le 17 janvier 1944 et déporté vers Buchenwald le 27 janvier 1944. Bien que déclaré comme cheminot, il est considéré comme employé de bureau et affecté à la Gustloff puis, en septembre 1944, à la serrurerie. Il est logé au block 39 où sont regroupés, par les détenus allemands responsables de la résistance clandestine, des détenus « sûrs » d’autres nationalités, et où s’impose une discipline de fer. Il participe à la libération du camp le 11 avril 1945, aux côtés de Charles Roth [2], et figure dans la liste des membres de la « Brigade française d’action libératrice ». Il fait partie, avec d’autres détenus du block 39, de la section d’assaut qui, avec en mains une mitrailleuse lourde, prendra position, une fois franchi les barbelés, face aux casernes SS. Il rentre de déportation le 26 avril 1945 et s’installe à Nîmes.
Alors qu’il veut reprendre sa carte du PCF chez les cheminots, celle-ci lui est refusée, car il est accusé, malgré de nombreux témoignages en sa faveur, d’avoir « craqué » sous la torture de la Gestapo et entrainé l’arrestation de plusieurs de ses camarades du groupe FTP dont il faisait partie.[3] Le PCF acceptera son adhésion 18 ans plus tard, sur demande de Robert Jonis[4], et avec l’appui de Gaston Plissonnier, responsable national du Parti communiste français, au cours d’une cérémonie officielle à Nîmes. Jean Chaulet, secrétaire du PC de Nîmes était présent et a participé à cette juste réhabilitation[5]. Raoul Floris devient alors adhérent de la cellule Jean Chauvet[6] du PCF à Nîmes qui regroupe les adhérents de son quartier. Il fut un militant de toute première importance dont le souvenir est encore vibrant à Nîmes.
Il milite également dans le milieu des anciens combattants et devient secrétaire de l’Union des Résistants au sein de l’Association nationale des cheminots anciens combattants, lors du congrès national de l’ANCAC à Nîmes.
Aux élections municipales de 1989, il figure symboliquement en dernière position sur la liste conduite par Alain Clary[7].
Il est promu dans l’Ordre de la Légion d’Honneur
Il décède le 23 septembre 1993 à Nîmes.
Jean-Paul Boré
[1]https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/arkotheque/client/mdh/base_resistants/ detail fiche.php?ref=2753342
[2] Source ; Lucien Chapelain Le Serment N° 234, janvier/février 1994, p 20
[3] Source Livre Souvenirs, André Boulicault, 2003, p 25
[4] Secrétaire fédéral du PCF Gard
[5] Témoignage de Jean Chaulet le 23 octobre 2022 et Livre Souvenirs, André Boulicault, 2003, p 25
[6] Jean Chauvet fusillé à la centrale d’Eysses le 23 février 1944
[7] Alain Clary Maire de Nîmes de 1995 à 2001
Sources :
-Fondation pour la Mémoire de la Déportation : www.bbdm.org
-Dossier SHD Caen
-Archives départementales du Gard