RECHERCHEZ
Les parents de René se marient à Valleraugue (Gard) le 5 novembre 1921. Son père, Léopold Fialon, né à Rauret (Haute-Loire) le 20 octobre 1895 est chaudronnier, il habite Nîmes. Sa mère, Jeanne Berthézène, est née le 1er août 1899 à Valleraugue et y réside. Le couple s’installe chez Léopold, 11 rue Rangueil, où naît René, le 6 décembre 1922. Durant les années 1920, le père de René, alors employé comme ajusteur mécanicien, adhère au Parti Socialiste Communiste. Début 1935, la famille déménage au 5 rue Dumas, à Nîmes, avant de s’établir au 6 rue Titus, cinq ans plus tard. C’est à cette époque que René apprend le métier de pâtissier. Célibataire, René entre au maquis d’Aigoual-Cévennes à Aire-de-Côte en mai 1943 quelques mois après sa création en mars. Il fait partie des FFI et prend comme pseudo « Aubert ». Ce maquis, constitué d’abord de réfractaires au STO est soutenu par le maire de Saumane, Fernand Borgne. Les résistants se cachent dans la « baraque du Bidil » près de la maison forestière d’Aire-de-Côte à 1.330 m d’altitude. Le 1er juillet 1943, vers 21 heures de nombreux parachutistes allemands (de 250 à 300) attaquent le camp suite à la trahison d’un maquisard belge qui a été chassé du groupe. Plus tôt dans l’après-midi ces soldats avaient arrêté le maire de Saumane et ses amis, les empêchant ainsi de prévenir leurs camarades. Les Allemands ont la supériorité de l’armement, tandis que les maquisards attendent tous les jours une livraison qui n’arrive pas. Le bilan est lourd. L’attaque fait trois morts, plusieurs blessés et une quarantaine de prisonniers. Quelques maquisards réussissent à s’échapper et se réfugient dans des fermes voisines. Les autres sont arrêtés et seront déportés en Allemagne. Les prisonniers sont interrogés à Alès (Gard) du 2 au 14 juillet puis transférés à l’école Grézan de Nîmes. René Fialon passe aussi par la caserne du quartier Vallongue de cette ville, puis est envoyé le 18 septembre 1943 à Compiègne où il reçoit le matricule 18572. Le 28 octobre 1943 il est déporté dans le quatrième grand convoi d’un millier d’hommes par le transport l.145 vers Weimar-Buchenwald où il arrive deux jours plus tard. Il y est inscrit comme boulanger et reçoit le matricule 31143. Le 10 novembre 1943 il est dirigé vers le Kommando de Dora avec 298 hommes dont au moins 210 disparaîtront. Les conditions de leur détention sont déplorables. Les aménagements extérieurs ne sont pas terminés et les prisonniers dorment dans les déblais humides des tunnels en construction. René Fialon survit de longs mois à cet « enfer » évoqué par André Sellier dans son ouvrage sur Dora. Il est évacué le 28 mars 1945 vers Bergen-Belsen où on l’installe au « camp des casernes ». Il est libéré le 15 avril 1945 par l’avance alliée des Anglais et rapatrié le 4 juin suivant par le Centre de Lille (Nord).
En 1952 il exerce la profession de surveillant pénitentiaire à Marseille et réside au 10 avenue des Rosiers à Mazargues, quartier rattaché à la ville. Il se marie avec Janine Laporte le 5 septembre 1959 à Valleraugue, et décède le 5 février 2013, dans la commune du Vigan (Gard).
En 1950 sont établies des attestations de son appartenance aux FFI par Messieurs Rascalon, (chef du maquis de l’Aigoual-Cévennes, chevalier de la légion d’Honneur), Masneuf et Montjardin, arrêtés avec lui. Sa période d’internement est prise en compte du 1er juillet 1943 au 22 octobre 1943 et celle de sa déportation du 23 octobre 1943 au 3 juin 1945. Sa carte de déporté résistant attribuée en 1952 porte le N° 1.013.12274.
Rédacteurs : Georges Muller et Gérard Krebs
Sources :
Dossier de Caen 21 P 627 503
Biographie en grande partie reprise de celle de Lionel Roux in « Le livre des 9 000 déportés de France à Mittelbau-Dora » Le Cherche-Midi 2020
Site Gallica-BNF (« Le Républicain du Gard » du 6 mai 1929)
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Les parents de René se marient à Valleraugue (Gard) le 5 novembre 1921. Son père, Léopold Fialon, né à Rauret (Haute-Loire) le 20 octobre 1895 est chaudronnier, il habite Nîmes. Sa mère, Jeanne Berthézène, est née le 1er août 1899 à Valleraugue et y réside. Le couple s’installe chez Léopold, 11 rue Rangueil, où naît René, le 6 décembre 1922. Durant les années 1920, le père de René, alors employé comme ajusteur mécanicien, adhère au Parti Socialiste Communiste. Début 1935, la famille déménage au 5 rue Dumas, à Nîmes, avant de s’établir au 6 rue Titus, cinq ans plus tard. C’est à cette époque que René apprend le métier de pâtissier. Célibataire, René entre au maquis d’Aigoual-Cévennes à Aire-de-Côte en mai 1943 quelques mois après sa création en mars. Il fait partie des FFI et prend comme pseudo « Aubert ». Ce maquis, constitué d’abord de réfractaires au STO est soutenu par le maire de Saumane, Fernand Borgne. Les résistants se cachent dans la « baraque du Bidil » près de la maison forestière d’Aire-de-Côte à 1.330 m d’altitude. Le 1er juillet 1943, vers 21 heures de nombreux parachutistes allemands (de 250 à 300) attaquent le camp suite à la trahison d’un maquisard belge qui a été chassé du groupe. Plus tôt dans l’après-midi ces soldats avaient arrêté le maire de Saumane et ses amis, les empêchant ainsi de prévenir leurs camarades. Les Allemands ont la supériorité de l’armement, tandis que les maquisards attendent tous les jours une livraison qui n’arrive pas. Le bilan est lourd. L’attaque fait trois morts, plusieurs blessés et une quarantaine de prisonniers. Quelques maquisards réussissent à s’échapper et se réfugient dans des fermes voisines. Les autres sont arrêtés et seront déportés en Allemagne. Les prisonniers sont interrogés à Alès (Gard) du 2 au 14 juillet puis transférés à l’école Grézan de Nîmes. René Fialon passe aussi par la caserne du quartier Vallongue de cette ville, puis est envoyé le 18 septembre 1943 à Compiègne où il reçoit le matricule 18572. Le 28 octobre 1943 il est déporté dans le quatrième grand convoi d’un millier d’hommes par le transport l.145 vers Weimar-Buchenwald où il arrive deux jours plus tard. Il y est inscrit comme boulanger et reçoit le matricule 31143. Le 10 novembre 1943 il est dirigé vers le Kommando de Dora avec 298 hommes dont au moins 210 disparaîtront. Les conditions de leur détention sont déplorables. Les aménagements extérieurs ne sont pas terminés et les prisonniers dorment dans les déblais humides des tunnels en construction. René Fialon survit de longs mois à cet « enfer » évoqué par André Sellier dans son ouvrage sur Dora. Il est évacué le 28 mars 1945 vers Bergen-Belsen où on l’installe au « camp des casernes ». Il est libéré le 15 avril 1945 par l’avance alliée des Anglais et rapatrié le 4 juin suivant par le Centre de Lille (Nord).
En 1952 il exerce la profession de surveillant pénitentiaire à Marseille et réside au 10 avenue des Rosiers à Mazargues, quartier rattaché à la ville. Il se marie avec Janine Laporte le 5 septembre 1959 à Valleraugue, et décède le 5 février 2013, dans la commune du Vigan (Gard).
En 1950 sont établies des attestations de son appartenance aux FFI par Messieurs Rascalon, (chef du maquis de l’Aigoual-Cévennes, chevalier de la légion d’Honneur), Masneuf et Montjardin, arrêtés avec lui. Sa période d’internement est prise en compte du 1er juillet 1943 au 22 octobre 1943 et celle de sa déportation du 23 octobre 1943 au 3 juin 1945. Sa carte de déporté résistant attribuée en 1952 porte le N° 1.013.12274.
Rédacteurs : Georges Muller et Gérard Krebs
Sources :
Dossier de Caen 21 P 627 503
Biographie en grande partie reprise de celle de Lionel Roux in « Le livre des 9 000 déportés de France à Mittelbau-Dora » Le Cherche-Midi 2020
Site Gallica-BNF (« Le Républicain du Gard » du 6 mai 1929)