RECHERCHEZ
Il est le fils d’Auguste Marius Ferrier, marchand ambulant, et de Marie Alphonsine Mollard, sans profession. Il est de religion protestante. Pendant la guerre, il est célibataire. Il s’engage dans la résistance à partir du 5 juin 1942, dans le réseau Armée des Volontaires en tant qu’agent P1, comme agent de renseignements ; ses services sont homologués avec le grade fictif de sous-lieutenant. Ouvrier agricole à Saint-André-de-Valborgne, il est incorporé aux chantiers de la jeunesse dans le groupe 23 dans l’Hérault. Lors d’une permission, il rejoint le maquis d’Aire-de-Côte sur la commune de Bassurels, à la limite entre la Lozère et le Gard, près de Saint-André-de-Valborgne.
Le 30 juin, le maquis est en alerte. Il a été averti que des groupes mobiles de réserve (GMR) sont venus en renfort à la gendarmerie du Pompidou pour traquer les maquisards. Le 1er juillet, la menace se précise. A 16 h, la Wehrmacht est à Saumane et se dirige vers Aire-de-Côte. Un ancien maquisard a dénoncé le maquis et il guide les Allemands. A Saumane, le maire, Fernand Borgne, et l’agent de liaison, Eugène Masneuf, sont arrêtés. Henri Bourelly qui aide le maquis est appréhendé à Pomaret sur la commune de Saint-André-de-Valborgne. Le garde forestier, Emile Berrière, et le maquisard Marcel Adam sont interpellés dans la maison forestière. Le maquis est attaqué vers 21 h alors qu’il se prépare à partir. 67 maquisards sont présents au camp, retardés dans leur fuite par l’orage qui vient de finir au moment de l’arrivée de l’ennemi. Ils sont attaqués par surprise car avec le bruit de l’orage, ils n’ont pas entendu les camions arriver. Ils ne peuvent pas riposter puisqu’ils n’ont que quelques vieux fusils et quatre ou cinq revolvers. Dans la panique générale, les soldats allemands tirent sur tout ce qui bouge. Peu de résistants parviennent à prendre la fuite. L’assaut dure 20 à 25 minutes. La répression est sanglante : trois morts (Henri Aguilera, Louis Chamboredon et Jean Cazes), trois disparus (Marcel Loubier, Louis Pongibaud et Gilbert Roche)et une quarantaine de prisonniers dont deux blessés décédés en route et laissés à Saint-Jean-du-Gard (Jean Boissel et Emile Filiol), deux blessés décédés des suites de leurs blessures aux Fumades (Robert Parisot et Jean Canaguier), deux maquisards fusillés ensuite à Paris (Kurt Druckner et Henri Schumacher) et 37 sont déportés et parmi eux, 16 sont morts en déportation et deux autres peu après leur libération (Fernand Borgne et Emile Berrière).
Paul Ferrier fait partie des prisonniers. Blessé à la jambe gauche, il est soigné aux Fumades puisà l’hôpital de Nîmes en août. Il rejoint ensuite ses camarades à la caserne Vallongue à Nîmes jusqu’au 17 septembre avant son transfert à Compiègne. Avec 934 personnes, il est déporté le 28 octobre à Buchenwald, où il arrive le 30. Dans son convoi, on retrouve 33 autres maquisards d’Aire-de-Côte : Marcel Adam (matricule 31281),André Audemard (matricule 31150†), Germain Berrard (matricule 31059), Charles Besson (matricule 30815), Henri Bourelly (matricule 30585†), Jean Bourquin (matricule 31210†), Marius Brot (matricule 30586†), André Castellarnau (matricule 30922†), Marcel Cazalet (matricule 31242†), Charles Chapelier (matricule 30618), Albin Croutier (matricule 31019), Jean Delacourt (matricule 31258), André Deleuze (matricule 31275†), Henri Evrard (matricule 31238†), René Fialon (matricule 31143), Marcel Fistié (matricule 31302†), Denis Galinier (matricule 30989), Louis Gerbier (matricule 30915), Paul Gilbin (matricule 30583†), Jacques Guigon (matricule 30498), Raymond Laget (matricule 31032), Claudius Lavazeur (matricule 30637†), Raymond Louche (matricule 31284†), Eugène Masneuf (matricule 30617), Henri Montjardin (matricule 31260), Joseph Nanni (matricule 30809), René Otge (matricule 31020†), Charles Pialat (matricule 30917), Raymond Prouhèze (matricule 31050), Emile Reynal (matricule 31236†), Albert Servajean (matricule 31018), Lucien Simon (matricule 30624†) et Aimé Souchon (matricule 30914†). D’autres Gardois figurent aussi dans ce convoi comme Bernard Bordu (matricule 30864), Jean Boré (matricule 30830), Paul Gascon (matricule 30611†), Olive Jean (matricule 31245) et Julien Rigal (matricule 30561†). Seuls Fernand Borgne, Emile Berrière et Charles Rogier (arrêté le 2 juillet) transférés à Paris avant le 17 septembre sont déportés ensemble dans un autre convoi. René Rascalon cite un autre maquisard déporté, Michel Balog, mais aucune information n’a été retrouvée.
De Buchenwald, Paul Ferrier part ensuite à Dora en décembre 1943. Ayant été évacué de Dora, il est libéré par l’avance alliée à Parchim le 11 avril 1945. Il est rapatrié le 8 juin via le Lutetia.
Il se retire à Ners puis à Nîmes et se marie à Ravensbourg dans le Wurtemberg, le 18 mai 1949, avec Ida Augusta Dieterle. Il se remarie le 18 février 1955 à Castillon-du-Gard, où il habite, avec Gilberte Liane Jaujou. Il a un enfant.
Il est décédé le 18 mai 2003 à Nîmes à l’âge de 80 ans. Il est inhumé au cimetière de Remoulins.
Marilyne Andréo
Sources :
1 446 W 36, AD Gard, Dossier de demande de la carte de CVRde Paul Ferrier.
21 P 659 530, DAVCC Caen, Dossier de déporté de Paul Ferrier.
Dossier Arolsen.
René Rascalon, Résistance et Maquis FFI. Aigoual-Cévennes, p.25-42.
Robert Poujol, Aigoual 44, p.29-34.
Aimé Vielzeuf, On les appelait « les bandits », p.15-85.
http://www.cevennesresistance.fr/aire-de-cote.html
https://www.cimetieres-de-france.fr/defunt/ferrier-paul-1175
RECHERCHEZ
Il est le fils d’Auguste Marius Ferrier, marchand ambulant, et de Marie Alphonsine Mollard, sans profession. Il est de religion protestante. Pendant la guerre, il est célibataire. Il s’engage dans la résistance à partir du 5 juin 1942, dans le réseau Armée des Volontaires en tant qu’agent P1, comme agent de renseignements ; ses services sont homologués avec le grade fictif de sous-lieutenant. Ouvrier agricole à Saint-André-de-Valborgne, il est incorporé aux chantiers de la jeunesse dans le groupe 23 dans l’Hérault. Lors d’une permission, il rejoint le maquis d’Aire-de-Côte sur la commune de Bassurels, à la limite entre la Lozère et le Gard, près de Saint-André-de-Valborgne.
Le 30 juin, le maquis est en alerte. Il a été averti que des groupes mobiles de réserve (GMR) sont venus en renfort à la gendarmerie du Pompidou pour traquer les maquisards. Le 1er juillet, la menace se précise. A 16 h, la Wehrmacht est à Saumane et se dirige vers Aire-de-Côte. Un ancien maquisard a dénoncé le maquis et il guide les Allemands. A Saumane, le maire, Fernand Borgne, et l’agent de liaison, Eugène Masneuf, sont arrêtés. Henri Bourelly qui aide le maquis est appréhendé à Pomaret sur la commune de Saint-André-de-Valborgne. Le garde forestier, Emile Berrière, et le maquisard Marcel Adam sont interpellés dans la maison forestière. Le maquis est attaqué vers 21 h alors qu’il se prépare à partir. 67 maquisards sont présents au camp, retardés dans leur fuite par l’orage qui vient de finir au moment de l’arrivée de l’ennemi. Ils sont attaqués par surprise car avec le bruit de l’orage, ils n’ont pas entendu les camions arriver. Ils ne peuvent pas riposter puisqu’ils n’ont que quelques vieux fusils et quatre ou cinq revolvers. Dans la panique générale, les soldats allemands tirent sur tout ce qui bouge. Peu de résistants parviennent à prendre la fuite. L’assaut dure 20 à 25 minutes. La répression est sanglante : trois morts (Henri Aguilera, Louis Chamboredon et Jean Cazes), trois disparus (Marcel Loubier, Louis Pongibaud et Gilbert Roche)et une quarantaine de prisonniers dont deux blessés décédés en route et laissés à Saint-Jean-du-Gard (Jean Boissel et Emile Filiol), deux blessés décédés des suites de leurs blessures aux Fumades (Robert Parisot et Jean Canaguier), deux maquisards fusillés ensuite à Paris (Kurt Druckner et Henri Schumacher) et 37 sont déportés et parmi eux, 16 sont morts en déportation et deux autres peu après leur libération (Fernand Borgne et Emile Berrière).
Paul Ferrier fait partie des prisonniers. Blessé à la jambe gauche, il est soigné aux Fumades puisà l’hôpital de Nîmes en août. Il rejoint ensuite ses camarades à la caserne Vallongue à Nîmes jusqu’au 17 septembre avant son transfert à Compiègne. Avec 934 personnes, il est déporté le 28 octobre à Buchenwald, où il arrive le 30. Dans son convoi, on retrouve 33 autres maquisards d’Aire-de-Côte : Marcel Adam (matricule 31281),André Audemard (matricule 31150†), Germain Berrard (matricule 31059), Charles Besson (matricule 30815), Henri Bourelly (matricule 30585†), Jean Bourquin (matricule 31210†), Marius Brot (matricule 30586†), André Castellarnau (matricule 30922†), Marcel Cazalet (matricule 31242†), Charles Chapelier (matricule 30618), Albin Croutier (matricule 31019), Jean Delacourt (matricule 31258), André Deleuze (matricule 31275†), Henri Evrard (matricule 31238†), René Fialon (matricule 31143), Marcel Fistié (matricule 31302†), Denis Galinier (matricule 30989), Louis Gerbier (matricule 30915), Paul Gilbin (matricule 30583†), Jacques Guigon (matricule 30498), Raymond Laget (matricule 31032), Claudius Lavazeur (matricule 30637†), Raymond Louche (matricule 31284†), Eugène Masneuf (matricule 30617), Henri Montjardin (matricule 31260), Joseph Nanni (matricule 30809), René Otge (matricule 31020†), Charles Pialat (matricule 30917), Raymond Prouhèze (matricule 31050), Emile Reynal (matricule 31236†), Albert Servajean (matricule 31018), Lucien Simon (matricule 30624†) et Aimé Souchon (matricule 30914†). D’autres Gardois figurent aussi dans ce convoi comme Bernard Bordu (matricule 30864), Jean Boré (matricule 30830), Paul Gascon (matricule 30611†), Olive Jean (matricule 31245) et Julien Rigal (matricule 30561†). Seuls Fernand Borgne, Emile Berrière et Charles Rogier (arrêté le 2 juillet) transférés à Paris avant le 17 septembre sont déportés ensemble dans un autre convoi. René Rascalon cite un autre maquisard déporté, Michel Balog, mais aucune information n’a été retrouvée.
De Buchenwald, Paul Ferrier part ensuite à Dora en décembre 1943. Ayant été évacué de Dora, il est libéré par l’avance alliée à Parchim le 11 avril 1945. Il est rapatrié le 8 juin via le Lutetia.
Il se retire à Ners puis à Nîmes et se marie à Ravensbourg dans le Wurtemberg, le 18 mai 1949, avec Ida Augusta Dieterle. Il se remarie le 18 février 1955 à Castillon-du-Gard, où il habite, avec Gilberte Liane Jaujou. Il a un enfant.
Il est décédé le 18 mai 2003 à Nîmes à l’âge de 80 ans. Il est inhumé au cimetière de Remoulins.
Marilyne Andréo
Sources :
1 446 W 36, AD Gard, Dossier de demande de la carte de CVRde Paul Ferrier.
21 P 659 530, DAVCC Caen, Dossier de déporté de Paul Ferrier.
Dossier Arolsen.
René Rascalon, Résistance et Maquis FFI. Aigoual-Cévennes, p.25-42.
Robert Poujol, Aigoual 44, p.29-34.
Aimé Vielzeuf, On les appelait « les bandits », p.15-85.
http://www.cevennesresistance.fr/aire-de-cote.html
https://www.cimetieres-de-france.fr/defunt/ferrier-paul-1175