RECHERCHEZ
Dernière enfant d’une fratrie de six, Jana (Johanna) Ehrenwald naît à Vienne le 15 septembre 1906. Son père Max Miksa Ehrenwald est tailleur et originaire de Trenčín[1] où il est né en 1869. Sa mère, Karolina Abelsz, née également en 1869 et native de Tyrnau en Hongrie, est sans profession. Peu après leur mariage le 15 avril 1897 en Hongrie, ils s’installent à Vienne au cours de l’année 1898, rejoignant ainsi l’importante communauté juive de la capitale autrichienne. Jana passe probablement son enfance et son adolescence avec ses frères et sœurs à Vienne. Avec les membres de sa famille, elle réside dans le deuxième arrondissement au 8/21 Franzensbrückenstrasse, à proximité du Prater et du canal du Danube. A la suite de l’Anschluss[2] avec l’Allemagne le 12 mars 1938, les mesures et les actes de violence antisémites se multiplient considérablement : humiliations publiques, pillages, expropriations avec aryanisations des biens juifs et expulsions. Comme tous les juifs d’Autriche, Jana et les siens se voient privés de tous leurs droits dont celui de travailler et ainsi de disposer de ressources pour subvenir à leurs besoins. En juillet 1939, Jana, son père et quatre de ses frères et sœurs ont déjà quitté le pays[3]. Leur mère est probablement décédée avant cette date. Le parcours de Jana jusqu’à son arrivée à Nîmes avec ses sœurs Marketa et Ruzena, n’est pas connu. Lors du recensement de 1941 des juifs demeurant à Nîmes, toutes les trois habitent au 19 de la rue de Combret et sont déclarées de nationalité tchécoslovaque. Menées par les gendarmes français, les premières rafles de juifs étrangers dans le Gard débutent au mois d’août 1942. Cet été-là, elles ignorent que leur père Max alors résidant à Zilina[4] a déjà été déporté et assassiné à Auschwitz-Birkenau le 7 juillet 1942. Jana et ses sœurs sont arrêtées, probablement fin août 1942, et internées au camp des Milles avant d’être transférées à Drancy. Elles en repartent le 11 septembre 1942 avec le convoi n° 31[5] à destination d’Auschwitz où elles arrivent le 13 septembre. A l’arrivée du convoi, seules 78 femmes sur les 409 déportées sont sélectionnées et reçoivent les matricules 19530 à 19607. Le sort réservé à Jana et à ses sœurs n’est pas connu. Il en est de même pour leurs dates et lieux de décès.
Éric BERNARD
[1] ville de l’empire Austro-hongrois devenue tchécoslovaque après la première guerre mondiale
[2] L’annexion de l’Autriche à l’Allemagne nazie
[3] Si l’on se réfère à la demande d’immigration pour Shanghai d’Alfred Ehrenwald, frère aîné de Jana, datée du 11 juillet 1939.
[4] Ville de l’Etat slovaque, allié de l’Allemagne nazie de 1939 à 1945. Point de rassemblement des convois en direction d’Auschwitz et d’autres camps.
[5] Convoi de 1009 personnes dont 80 Autrichiens. Seuls 13 survivants en 1945, tous des hommes.
Sources :
- Fondation pour la Mémoire de la Déportation
- Archives départementales du Gard : fiches individuelles de recensement juif de Jana Ehrenwald, cote 1 W 139
- Registre de l’état civil juif de Vienne de 1835 à 1938
- Site internet du Mémorial de la Shoah
- Site Internet de l’institut international pour la mémoire de la shoah Yad Vashem : https://deportation.yadvashem.org
- Site de généalogie MyHeritage : https://www.myheritage.fr
- Archives des demandes d’émigration juive de Vienne pour 1938-1939
- KLARSFELD, Serge. Mémorial de la Déportation des juifs de France, notices des convois. Edition de 1978 mise à jour septembre 2022, 246 p.
- PINOL, Jean-Luc. Convois La déportation des Juifs de France. Paris : éd. Du Détour, septembre 2019, 319 p.
RECHERCHEZ
Dernière enfant d’une fratrie de six, Jana (Johanna) Ehrenwald naît à Vienne le 15 septembre 1906. Son père Max Miksa Ehrenwald est tailleur et originaire de Trenčín[1] où il est né en 1869. Sa mère, Karolina Abelsz, née également en 1869 et native de Tyrnau en Hongrie, est sans profession. Peu après leur mariage le 15 avril 1897 en Hongrie, ils s’installent à Vienne au cours de l’année 1898, rejoignant ainsi l’importante communauté juive de la capitale autrichienne. Jana passe probablement son enfance et son adolescence avec ses frères et sœurs à Vienne. Avec les membres de sa famille, elle réside dans le deuxième arrondissement au 8/21 Franzensbrückenstrasse, à proximité du Prater et du canal du Danube. A la suite de l’Anschluss[2] avec l’Allemagne le 12 mars 1938, les mesures et les actes de violence antisémites se multiplient considérablement : humiliations publiques, pillages, expropriations avec aryanisations des biens juifs et expulsions. Comme tous les juifs d’Autriche, Jana et les siens se voient privés de tous leurs droits dont celui de travailler et ainsi de disposer de ressources pour subvenir à leurs besoins. En juillet 1939, Jana, son père et quatre de ses frères et sœurs ont déjà quitté le pays[3]. Leur mère est probablement décédée avant cette date. Le parcours de Jana jusqu’à son arrivée à Nîmes avec ses sœurs Marketa et Ruzena, n’est pas connu. Lors du recensement de 1941 des juifs demeurant à Nîmes, toutes les trois habitent au 19 de la rue de Combret et sont déclarées de nationalité tchécoslovaque. Menées par les gendarmes français, les premières rafles de juifs étrangers dans le Gard débutent au mois d’août 1942. Cet été-là, elles ignorent que leur père Max alors résidant à Zilina[4] a déjà été déporté et assassiné à Auschwitz-Birkenau le 7 juillet 1942. Jana et ses sœurs sont arrêtées, probablement fin août 1942, et internées au camp des Milles avant d’être transférées à Drancy. Elles en repartent le 11 septembre 1942 avec le convoi n° 31[5] à destination d’Auschwitz où elles arrivent le 13 septembre. A l’arrivée du convoi, seules 78 femmes sur les 409 déportées sont sélectionnées et reçoivent les matricules 19530 à 19607. Le sort réservé à Jana et à ses sœurs n’est pas connu. Il en est de même pour leurs dates et lieux de décès.
Éric BERNARD
[1] ville de l’empire Austro-hongrois devenue tchécoslovaque après la première guerre mondiale
[2] L’annexion de l’Autriche à l’Allemagne nazie
[3] Si l’on se réfère à la demande d’immigration pour Shanghai d’Alfred Ehrenwald, frère aîné de Jana, datée du 11 juillet 1939.
[4] Ville de l’Etat slovaque, allié de l’Allemagne nazie de 1939 à 1945. Point de rassemblement des convois en direction d’Auschwitz et d’autres camps.
[5] Convoi de 1009 personnes dont 80 Autrichiens. Seuls 13 survivants en 1945, tous des hommes.
Sources :
- Fondation pour la Mémoire de la Déportation
- Archives départementales du Gard : fiches individuelles de recensement juif de Jana Ehrenwald, cote 1 W 139
- Registre de l’état civil juif de Vienne de 1835 à 1938
- Site internet du Mémorial de la Shoah
- Site Internet de l’institut international pour la mémoire de la shoah Yad Vashem : https://deportation.yadvashem.org
- Site de généalogie MyHeritage : https://www.myheritage.fr
- Archives des demandes d’émigration juive de Vienne pour 1938-1939
- KLARSFELD, Serge. Mémorial de la Déportation des juifs de France, notices des convois. Edition de 1978 mise à jour septembre 2022, 246 p.
- PINOL, Jean-Luc. Convois La déportation des Juifs de France. Paris : éd. Du Détour, septembre 2019, 319 p.




