RECHERCHEZ
OBSERVATIONS :
« A ce jour aucun lien n’a été retrouvé avec le Gard hormis le nom dans la liste des déportés établie par Maitre Charles Bedos après-guerre. Nous faisons le choix par respect pour cette personne de publier sa biographie sous réserve d’informations complémentaires. »
Albert Dreyffus (ou Dreyfuss) naît le 17 juin 1915 à Strasbourg. Il est plombier.
Afin de fuir les persécutions antisémites, probablement réfugié de Strasbourg après l’évacuation du 2 septembre 1939[1], il se réfugie dans le sud de la France et il est signalé à Nîmes. On le retrouve à Marseille où il réside 68 rue Bernard Dubois et il y est arrêté lors de la grande rafle des israélites organisée à Marseille lors de l’opération Sultan[2] qui se voulait une opération punitive pour la ville.
Il est tout d’abord interné à Compiègne puis envoyé après le 10 mars au centre de regroupement des israélites à Drancy d’où il est déporté le 23 mars 1943 par convoi 52[3] à destination de Sobibor où il sera assassiné.
Son nom figure sur le mur des noms du mémorial de la shoah : dalle 12 – colonne 4 – rangée 3
André Francisco
[1] 2 septembre 1939 : l’ordre d’évacuation des communes frontalières avec l’Allemagne est donné à la suite de l’invasion de la Pologne par Hitler le 1er septembre 1939 et de la mobilisation générale en France. L’avis est rédigé en français et en allemand car à cette date beaucoup d’Alsaciens ne parlent pas français. Parmi les recommandations, il est stipulé que les Strasbourgeois sont invités à évacuer, soit par leur propre moyen de transport s’ils en disposent, soit par le train. Les personnes disposant de moyens de transport personnels peuvent se replier dans la région de leur choix, y compris les localités non évacuées d’Alsace et de Moselle. En quelques jours, plus de 300 000 Alsaciens sont conduits par train, dans des wagons à bestiaux vers le Sud-Ouest. Chacun peut emporter avec lui 30 kg de bagages. Le voyage en train dure plusieurs jours. Les évacués ne savent pas où ils se rendent. Ils sont installés sur de la paille fraiche. Le train s’arrête régulièrement pour les ravitailler et leur permettre de satisfaire leurs besoins naturels. C’est le premier voyage de certains Strasbourgeois qui n’ont pas l’habitude de se déplacer sur de longues distances.
L’évacuation est obligatoire mais ne concerne pas certains personnels municipaux dont on a encore besoin sur place, comme par exemple les balayeurs qui entretiennent la ville, les personnes chargées du démontage des entreprises repliées… Un certain nombre de services et de commerces restent ouverts. Le 3 septembre 1939 : La Grande-Bretagne et la France déclarent la guerre à l’Allemagne.
Les réfugiés reviennent un an après, entre août et octobre 1940, dans une Alsace devenue allemande en raison de l’Annexion de fait au 3e Reich.
[2] Opération Sultan : Entre le 22 et le 24 janvier 1943, la police française a incarcéré aux Baumettes et à l’Évêché près de 2500 personne. Du 1er au 17 février, 14 hectares d’un des plus vieux quartiers de la plus vieille ville de France, appelé par les nazis « la verrue de l’Europe », étaient rasés. En deux jours, une des plus vastes opérations de police sur le territoire français conduisit au contrôle de plusieurs dizaines de milliers de personnes. 6000 furent raflés et internés à Fréjus. 1642 Marseillais furent envoyés à Compiègne avant d’être déportés. Parmi eux, 782 juifs déportés au centre de mise à mort de Sobibor en Pologne. 20000 Marseillaises et Marseillais furent évacués des vieux quartiers. Début février les opérations de destruction commencent. 1494 bâtiments furent dynamités par les artificiers allemands. Ces destructions ne visaient non pas simplement un quartier mais l’identité même de la ville, populaire et résistante.
[3] Convoi n° 52 en date du 23 mars 1943
Les 22, 23 et 24 janvier furent arrêtés les Juifs étrangers déportables et les Juifs français à Marseille. Internés à Compiègne, ces Juifs sont transférés après le 10 mars de Compiègne à Drancy. Ce convoi emporte 639 hommes et 355 femmes. Il y a 15 enfants de moins de 12 ans, 140 enfants et adolescents entre 12 et 21 ans. Ce convoi est composé notamment de 214 personnes nées en Algérie, 207 en France, 149 en Pologne, 118en Grèce, 55 en Turquie, 44 en Ukraine, 31 en Allemagne, 22 en Roumanie et en Tunisie, 16 en Autriche, 12 au Maroc, 11 en Lituanie, 10 en Bulgarie, selon le découpage des frontières en 2021.
Sources :
Archives SHD Caen
Archives départementales de Gard : fichier des juifs du Gard (1941)
Memorbuch du Haut-Rhin (http://judaisme.sdv.fr/histoire/shh/htrhin/vct-ab.htm)
Etat Civil
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OBSERVATIONS :
« A ce jour aucun lien n’a été retrouvé avec le Gard hormis le nom dans la liste des déportés établie par Maitre Charles Bedos après-guerre. Nous faisons le choix par respect pour cette personne de publier sa biographie sous réserve d’informations complémentaires. »
Albert Dreyffus (ou Dreyfuss) naît le 17 juin 1915 à Strasbourg. Il est plombier.
Afin de fuir les persécutions antisémites, probablement réfugié de Strasbourg après l’évacuation du 2 septembre 1939[1], il se réfugie dans le sud de la France et il est signalé à Nîmes. On le retrouve à Marseille où il réside 68 rue Bernard Dubois et il y est arrêté lors de la grande rafle des israélites organisée à Marseille lors de l’opération Sultan[2] qui se voulait une opération punitive pour la ville.
Il est tout d’abord interné à Compiègne puis envoyé après le 10 mars au centre de regroupement des israélites à Drancy d’où il est déporté le 23 mars 1943 par convoi 52[3] à destination de Sobibor où il sera assassiné.
Son nom figure sur le mur des noms du mémorial de la shoah : dalle 12 – colonne 4 – rangée 3
André Francisco
[1] 2 septembre 1939 : l’ordre d’évacuation des communes frontalières avec l’Allemagne est donné à la suite de l’invasion de la Pologne par Hitler le 1er septembre 1939 et de la mobilisation générale en France. L’avis est rédigé en français et en allemand car à cette date beaucoup d’Alsaciens ne parlent pas français. Parmi les recommandations, il est stipulé que les Strasbourgeois sont invités à évacuer, soit par leur propre moyen de transport s’ils en disposent, soit par le train. Les personnes disposant de moyens de transport personnels peuvent se replier dans la région de leur choix, y compris les localités non évacuées d’Alsace et de Moselle. En quelques jours, plus de 300 000 Alsaciens sont conduits par train, dans des wagons à bestiaux vers le Sud-Ouest. Chacun peut emporter avec lui 30 kg de bagages. Le voyage en train dure plusieurs jours. Les évacués ne savent pas où ils se rendent. Ils sont installés sur de la paille fraiche. Le train s’arrête régulièrement pour les ravitailler et leur permettre de satisfaire leurs besoins naturels. C’est le premier voyage de certains Strasbourgeois qui n’ont pas l’habitude de se déplacer sur de longues distances.
L’évacuation est obligatoire mais ne concerne pas certains personnels municipaux dont on a encore besoin sur place, comme par exemple les balayeurs qui entretiennent la ville, les personnes chargées du démontage des entreprises repliées… Un certain nombre de services et de commerces restent ouverts. Le 3 septembre 1939 : La Grande-Bretagne et la France déclarent la guerre à l’Allemagne.
Les réfugiés reviennent un an après, entre août et octobre 1940, dans une Alsace devenue allemande en raison de l’Annexion de fait au 3e Reich.
[2] Opération Sultan : Entre le 22 et le 24 janvier 1943, la police française a incarcéré aux Baumettes et à l’Évêché près de 2500 personne. Du 1er au 17 février, 14 hectares d’un des plus vieux quartiers de la plus vieille ville de France, appelé par les nazis « la verrue de l’Europe », étaient rasés. En deux jours, une des plus vastes opérations de police sur le territoire français conduisit au contrôle de plusieurs dizaines de milliers de personnes. 6000 furent raflés et internés à Fréjus. 1642 Marseillais furent envoyés à Compiègne avant d’être déportés. Parmi eux, 782 juifs déportés au centre de mise à mort de Sobibor en Pologne. 20000 Marseillaises et Marseillais furent évacués des vieux quartiers. Début février les opérations de destruction commencent. 1494 bâtiments furent dynamités par les artificiers allemands. Ces destructions ne visaient non pas simplement un quartier mais l’identité même de la ville, populaire et résistante.
[3] Convoi n° 52 en date du 23 mars 1943
Les 22, 23 et 24 janvier furent arrêtés les Juifs étrangers déportables et les Juifs français à Marseille. Internés à Compiègne, ces Juifs sont transférés après le 10 mars de Compiègne à Drancy. Ce convoi emporte 639 hommes et 355 femmes. Il y a 15 enfants de moins de 12 ans, 140 enfants et adolescents entre 12 et 21 ans. Ce convoi est composé notamment de 214 personnes nées en Algérie, 207 en France, 149 en Pologne, 118en Grèce, 55 en Turquie, 44 en Ukraine, 31 en Allemagne, 22 en Roumanie et en Tunisie, 16 en Autriche, 12 au Maroc, 11 en Lituanie, 10 en Bulgarie, selon le découpage des frontières en 2021.
Sources :
Archives SHD Caen
Archives départementales de Gard : fichier des juifs du Gard (1941)
Memorbuch du Haut-Rhin (http://judaisme.sdv.fr/histoire/shh/htrhin/vct-ab.htm)
Etat Civil