Marie Augustine Saltet est née le 19 juillet 1884 à Montpellier dans l’Hérault. Elle est la fille d’Abraham Saltet, employé de commerce, et de Marie Eulalie Philomène Teissier, sans profession. Lors de la naissance de sa sœur, Marcelle Antoinette, le 5 juillet 1896, la famille habite à Nîmes et son père est employé à l’usine à gaz. Augustine se marie le 7 avril 1906 à Nîmes avec Alfred Théophile Donadille, maréchal des logis au 38^ème régiment d’artillerie, engagé du 17 novembre 1898 au 31 janvier 1914. Au moment de son mariage, elle est institutrice à Aimargues. Le 1^er février 1914, son mari entre à la compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (PLM). Le couple réside à Paris jusqu’au 1^er septembre 1916 où il s’installe à Nîmes. Il n’a pas d’enfant. Son mari décède le 20 février 1934. Pendant la guerre, elle est retraitée et habite au 67 rue Roussy à Nîmes avec sa sœur. Dans le même immeuble, vivent les époux Encontre. Elle s’engage dans la Résistance en juillet 1941 au sein du mouvement Combat. Elle est en contact avec Albert Thomas et Pierre Choisy qui participent à la création du mouvement Combat puis de l’Armée secrète dans le Gard. Elle diffuse des journaux et des tracts clandestins, elle réalise des faux papiers d’identité pour des membres de la Résistance, elle fournit des renseignements et son logement sert de lieu de réunion et d’hébergement. A la suite d’une dénonciation, le 25 octobre, la Gestapo l’arrête à son domicile où se cachait Louis François (matricule 62327). Le même jour sont interpellés sa sœur Marcelle Saltet (matricule 34140), Lucette Choisy, Andrée Choisy (matricule 34113), Zulma Vigne (matricule 38095), Jeanne Encontre (matricule 34116), les époux Toutin, Auguste (matricule 63243) et Blanche (matricule 34148), et leur fille Marthe (matricule 34147), Mathilde Philippe (matricule 34134), André Guyot (matricule 43978) et Georges Ledoux (matricule 43536). Elle est internée à la caserne Bruyère à Nîmes avant d’être transférée à la prison Saint-Pierre à Marseille du 5 au 11 novembre puis aux Baumettes et enfin à partir du 5 mars 1944 au fort de Romainville. Elle n’est pas déportée dans le même convoi que les autres femmes arrêtées le même jour qu’elle, celles-ci quittent toutes le fort de Romainville le 16 mars sauf Zulma Vigne, déportée le 30 mars. Agée de 59 ans, Augustine part le 18 avril 1944 dans un convoi de 416 femmes en direction de Ravensbrück où elle arrive le 22 avril. Elle est affectée successivement au Block 15, 26, 31, 15 puis 27. Le 14 février 1945, elle est transférée à Reichling en Bavière (Block 4 puis 2) où elle travaille dans une usine de munitions. Le 1^er avril, elle est envoyée à Salzwedel (Block 12 puis 4) qui est un Kommando extérieur de femmes du camp de Neuengamme fabriquant des munitions pour l’infanterie. Ce Kommando est libéré le 14 avril par des unités de la 9^ème armée américaine. Elle est rapatriée en France le 10 mai, via Charleville. Elle obtient la médaille de la Résistance en 1946. Elle est vice-présidente de la Fédération des Internés et Déportés de la Résistance en 1961. Elle a été décorée également de la Légion d’honneur en 1962, de la médaille militaire et de la Croix de guerre avec palme. Ses services dans la Résistance ont été homologués par les autorités militaires avec le grade fictif de sergent. Elle est décédée le 8 janvier 1973, à l’âge de 88 ans. Elle est inhumée au cimetière protestant de Nîmes avec sa sœur.

Marilyne Andréo

Sources :

21 P 635 989, DAVCC Caen, Dossier de déportée d’Augustine Donadille.

21 P 669 546, DAVCC Caen, Dossier de déportée de Marcelle Saltet.

1 446 W 30, AD Gard, Dossier de demande de la carte de CVR d’Augustine Donadille.

15 MW 537, AD Gard, Dossier de demande de la médaille de la Résistance d’Augustine Donadille.

Dossier Arolsen.

Dossier de membre de l’Ordre de la Légion d’Honneur d’Augustine Donadille, Base de données Léonore, site internet des Archives nationales, https://www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr/ui/notice/118920