RECHERCHEZ
Ses parents sont Edouardo et Giovanna Bassi. Il est le dernier enfant d’une fratrie de 13. Son père part travailler en France et il est élevé par sa mère et son grand père avec la haine du fascisme. Au milieu des années 30, il rejoint son père en France pour travailler en région lyonnaise à l’installation de poteaux pour les télégraphes.
En 1942, il décide de prendre le maquis et rejoint un réseau de résistants, mais c’est difficile car il parle mal le français. Par ailleurs, les réseaux de résistance ne sont pas encore organisés et les contacts difficiles à nouer.
Début 1943 il part rejoindre « sur recommandation » la région de Limoges et début novembre 1943 intègre le maquis de Cussac en Haute Vienne puis le maquis du Moulin de Cros dans les Charentes (Armée secrète). Là il rencontre son ami Jean-Denis et ils se suivront dans leur parcours concentrationnaire. Il prend le pseudo de Michel qu’il gardera définitivement comme prénom.
Il est arrêté sur dénonciation, le 27 novembre 1943 par les GMR (Gardes Mobiles de Réserve) et condamné à 5 ans de réclusion par le tribunal de Limoges pour « manifestation anti gouvernementale, détention d’arme à feu et vol ». Il est transféré le 13 mars 1944 à la centrale d’Eysses jusqu’au 30 mai 1944 sous l’écrou 818 : « C’est là que j’ai appris à jouer aux échecs avec Georges Charpak, qui deviendra prix Nobel de physique ». Il est ensuite embarqué par la terrible division Das Reich qui perpétrera 10 jours plus tard le massacre « d’Oradour sur Glane ».
Déporté le 18 juin au départ de Compiègne à destination de Dachau par transport I.229 avec le matric
ule 73369, il sera affecté au kommando d’Allach et libéré le 25 avril 1945 par les troupes américaines. Placé en quarantaine (risque d’épidémie typhus et tuberculose) il rentre dans sa famille à Brignais (région lyonnaise) début juin, accueilli par les cloches du village.
En 1947, il retournera en Italie pour se marier avec Lucille Uccelli, fille d’un colonel opposant au régime fasciste. De cette union naîtront 5 enfants, 13 petits-enfants et 8 arrières petits-enfants.
En 1948, il obtient la nationalité Française.
La famille s’installe à St Ambroix (Gard) et il s’investira beaucoup dans la vie associative de la commune. Son épouse Lucille deviendra professeur de mathématiques et de latin, puis en 1977 directrice du collège Saint-Joseph de Saint-Ambroix Elle fera en sorte qu’un jumelage soit réalisé avec un collège d’Allemagne. « Pour Nunzio l’amitié Franco-Allemande est très importante. Il n’a jamais eu de haine ».
Comme beaucoup de revenus, il parlera très peu de sa déportation : « Mon ami Jean Denis a beaucoup parlé de ça. Moi, jamais. Je n’ai rien dit aux enfants. Cette souffrance, c’est ma vie. Je ne voulais pas leur imposer ça. Cette histoire, ce n’est pas “mon” histoire, mais l’histoire de nous tous. »
Il est décoré chevalier de la légion d’honneur le 18 juin 2015.
Il décède le 22 novembre 2023 à Saint-Ambroix à l’âge 100 ans, lui qui ne devait pas dépasser les 25 ans au dire d’un médecin, il nous donne là une belle leçon de vie.
André Francisco
Sources :
Dossier SHD Caen 21 P 635 343
https://www.memoresist.org/resistant/nunzio-di-massimo/
Témoignages familiaux
Livre mémorial FMD
RECHERCHEZ
Ses parents sont Edouardo et Giovanna Bassi. Il est le dernier enfant d’une fratrie de 13. Son père part travailler en France et il est élevé par sa mère et son grand père avec la haine du fascisme. Au milieu des années 30, il rejoint son père en France pour travailler en région lyonnaise à l’installation de poteaux pour les télégraphes.
En 1942, il décide de prendre le maquis et rejoint un réseau de résistants, mais c’est difficile car il parle mal le français. Par ailleurs, les réseaux de résistance ne sont pas encore organisés et les contacts difficiles à nouer.
Début 1943 il part rejoindre « sur recommandation » la région de Limoges et début novembre 1943 intègre le maquis de Cussac en Haute Vienne puis le maquis du Moulin de Cros dans les Charentes (Armée secrète). Là il rencontre son ami Jean-Denis et ils se suivront dans leur parcours concentrationnaire. Il prend le pseudo de Michel qu’il gardera définitivement comme prénom.
Il est arrêté sur dénonciation, le 27 novembre 1943 par les GMR (Gardes Mobiles de Réserve) et condamné à 5 ans de réclusion par le tribunal de Limoges pour « manifestation anti gouvernementale, détention d’arme à feu et vol ». Il est transféré le 13 mars 1944 à la centrale d’Eysses jusqu’au 30 mai 1944 sous l’écrou 818 : « C’est là que j’ai appris à jouer aux échecs avec Georges Charpak, qui deviendra prix Nobel de physique ». Il est ensuite embarqué par la terrible division Das Reich qui perpétrera 10 jours plus tard le massacre « d’Oradour sur Glane ».
Déporté le 18 juin au départ de Compiègne à destination de Dachau par transport I.229 avec le matric
ule 73369, il sera affecté au kommando d’Allach et libéré le 25 avril 1945 par les troupes américaines. Placé en quarantaine (risque d’épidémie typhus et tuberculose) il rentre dans sa famille à Brignais (région lyonnaise) début juin, accueilli par les cloches du village.
En 1947, il retournera en Italie pour se marier avec Lucille Uccelli, fille d’un colonel opposant au régime fasciste. De cette union naîtront 5 enfants, 13 petits-enfants et 8 arrières petits-enfants.
En 1948, il obtient la nationalité Française.
La famille s’installe à St Ambroix (Gard) et il s’investira beaucoup dans la vie associative de la commune. Son épouse Lucille deviendra professeur de mathématiques et de latin, puis en 1977 directrice du collège Saint-Joseph de Saint-Ambroix Elle fera en sorte qu’un jumelage soit réalisé avec un collège d’Allemagne. « Pour Nunzio l’amitié Franco-Allemande est très importante. Il n’a jamais eu de haine ».
Comme beaucoup de revenus, il parlera très peu de sa déportation : « Mon ami Jean Denis a beaucoup parlé de ça. Moi, jamais. Je n’ai rien dit aux enfants. Cette souffrance, c’est ma vie. Je ne voulais pas leur imposer ça. Cette histoire, ce n’est pas “mon” histoire, mais l’histoire de nous tous. »
Il est décoré chevalier de la légion d’honneur le 18 juin 2015.
Il décède le 22 novembre 2023 à Saint-Ambroix à l’âge 100 ans, lui qui ne devait pas dépasser les 25 ans au dire d’un médecin, il nous donne là une belle leçon de vie.
André Francisco
Sources :
Dossier SHD Caen 21 P 635 343
https://www.memoresist.org/resistant/nunzio-di-massimo/
Témoignages familiaux
Livre mémorial FMD