CROUTIER Élie

  • 31019 Buchenwald

  • Né le 19 janvier à St Christol les Alès

  • Décédé le 7 juin 1993 à Alès

Élie Croutier est né le 19 janvier 1922 à Montmoirac, lieu-dit de Saint-Christol-lez-Alès, dans le Gard. Il est le fils aîné d’Albin Croutier et de Lina Bouvier. Son enfance est endeuillée par la mort prématurée de son père, il a alors 9 ans. Très tôt il doit travailler pour aider sa famille. À 16 ans il est apprenti mineur de fond. À partir de janvier 1941, pour suppléer à l’interdiction du service militaire, le Gouvernement de Vichy instaure les Chantiers de Jeunesse, Élie Croutier, 20 ans en 1942, accomplit sa période de 9 mois au groupement 19 « Dixmude » à Meyrueis (Lozère) : travaux forestiers, éducation morale, cours sur l’ordre social et sur l’histoire de France, exercices physiques, c’est un outil d’endoctrinement. Libéré de cette obligation il est aussitôt requis pour le Service du Travail Obligatoire institué par l’État Français pour répondre aux exigences allemandes de main d’œuvre en remplacement de la Relève. Le 16 juin 1943 il choisit de s’engager dans la résistance en allant rejoindre le maquis AS en formation de René Rascalon dans les montagnes boisées de l’Aigoual. Dénoncé par un ancien maquisard Victor Charles alias Paulus, le maquis d’Aire de Côte est attaqué le 1er juillet 1943 à la tombée de la nuit par un détachement de parachutistes allemands. Le bilan est lourd : sept morts, trois disparus, trente-neuf déportés dont Elie Croutier. D’abord emprisonné au Fort Vauban à Alès, il est conduit le 10 juillet à Nîmes caserne de Vallongue où il reste incarcéré jusqu’au 15 septembre avec ses camarades Marcel Adam (matricule 31281), Raymond Laget (31032), Eugène Masneuf, (30617), Raymond Prouhèze (31050).  Le 18 septembre ils sont transférés au camp de regroupement de Compiègne, administré par les Allemands. Le 28 octobre ils sont déportés dans le convoi I.145 qui arrive le 30 au K.L. de Buchenwald où ils subissent la quarantaine. Élie Croutier est ensuite incorporé au Kommando de Thekla près de Leipzig. Ce Kommando travaille à la fois pour la firme de construction de machines Erla et pour la production d’avions Messerschmitt. C’est un travail par équipe de 12 heures chacune, debout à la lumière artificielle dans la poussière de métal et avec une nourriture très insuffisante. Devant l’avance de l’armée américaine le 13 avril 1945 l’évacuation du Kommando est ordonnée, seuls les valides partent ; une colonne encadrée par les SS, rejointe par d’autres colonnes de déportés, 28 à 40 km/24h, 500g de pain pour les plus chanceux et 20 g de margarine, quelques pommes de terre crues. Des mitraillages d’avions américains, des évasions réussies, des évadés repris et fusillés.  Une évacuation sur plusieurs centaines de kilomètres qui se termine à Teplitz (Bohème, Sudètes, Tchéquie) le 9 mai par la rencontre avec des soldats russes. Élie Croutier est rapatrié par l’hôtel Lutetia le 23 mai 1945. Il est l’un des 20 survivants du maquis d’Aire de Côte.
Ces deux années de privations ont marqué son organisme, il doit passer deux ans dans un sanatorium du plateau d’Assy en Haute-Savoie. Il est ensuite embauché comme chaudronnier à la Cie des Mines de La Grand Combe. Le 29 avril 1950 Élie Croutier épouse Simone Baudoin à Cardet. Ils ont deux garçons Eric et Didier. Il n’a jamais pu parler avec ses fils de ces deux années de déportation, évocation trop douloureuse, sinon pour dire que sans le soutien et l’aide de deux camarades Marius Delanchy (30555) et Joseph Piasenta il ne serait pas arrivé au bout de cette marche.

Il décède le 7 juin 1993 à Alès

Monique Vézilier

Sources :

Mémorial FMD
Arolsen dossier 5703783, 786, 787, 5703788, photo 4070

21 P 627 054 DAVCC Caen dossier de déporté d’Elie Croutier

Pierre Dapron (matricule 31314) « De Thekla à Teplice 13 avril 4-9 mai 45 » le 7 mai 1978

Témoignage d’Éric et Didier Croutier, avril 2022, St-Christol-lez Alès
Chantiers de jeunesse : https://francearchives.fr/

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

CROUTIER Élie

  • 31019 Buchenwald

  • Né le 19 janvier à St Christol les Alès

  • Décédé le 7 juin 1993 à Alès

Élie Croutier est né le 19 janvier 1922 à Montmoirac, lieu-dit de Saint-Christol-lez-Alès, dans le Gard. Il est le fils aîné d’Albin Croutier et de Lina Bouvier. Son enfance est endeuillée par la mort prématurée de son père, il a alors 9 ans. Très tôt il doit travailler pour aider sa famille. À 16 ans il est apprenti mineur de fond. À partir de janvier 1941, pour suppléer à l’interdiction du service militaire, le Gouvernement de Vichy instaure les Chantiers de Jeunesse, Élie Croutier, 20 ans en 1942, accomplit sa période de 9 mois au groupement 19 « Dixmude » à Meyrueis (Lozère) : travaux forestiers, éducation morale, cours sur l’ordre social et sur l’histoire de France, exercices physiques, c’est un outil d’endoctrinement. Libéré de cette obligation il est aussitôt requis pour le Service du Travail Obligatoire institué par l’État Français pour répondre aux exigences allemandes de main d’œuvre en remplacement de la Relève. Le 16 juin 1943 il choisit de s’engager dans la résistance en allant rejoindre le maquis AS en formation de René Rascalon dans les montagnes boisées de l’Aigoual. Dénoncé par un ancien maquisard Victor Charles alias Paulus, le maquis d’Aire de Côte est attaqué le 1er juillet 1943 à la tombée de la nuit par un détachement de parachutistes allemands. Le bilan est lourd : sept morts, trois disparus, trente-neuf déportés dont Elie Croutier. D’abord emprisonné au Fort Vauban à Alès, il est conduit le 10 juillet à Nîmes caserne de Vallongue où il reste incarcéré jusqu’au 15 septembre avec ses camarades Marcel Adam (matricule 31281), Raymond Laget (31032), Eugène Masneuf, (30617), Raymond Prouhèze (31050).  Le 18 septembre ils sont transférés au camp de regroupement de Compiègne, administré par les Allemands. Le 28 octobre ils sont déportés dans le convoi I.145 qui arrive le 30 au K.L. de Buchenwald où ils subissent la quarantaine. Élie Croutier est ensuite incorporé au Kommando de Thekla près de Leipzig. Ce Kommando travaille à la fois pour la firme de construction de machines Erla et pour la production d’avions Messerschmitt. C’est un travail par équipe de 12 heures chacune, debout à la lumière artificielle dans la poussière de métal et avec une nourriture très insuffisante. Devant l’avance de l’armée américaine le 13 avril 1945 l’évacuation du Kommando est ordonnée, seuls les valides partent ; une colonne encadrée par les SS, rejointe par d’autres colonnes de déportés, 28 à 40 km/24h, 500g de pain pour les plus chanceux et 20 g de margarine, quelques pommes de terre crues. Des mitraillages d’avions américains, des évasions réussies, des évadés repris et fusillés.  Une évacuation sur plusieurs centaines de kilomètres qui se termine à Teplitz (Bohème, Sudètes, Tchéquie) le 9 mai par la rencontre avec des soldats russes. Élie Croutier est rapatrié par l’hôtel Lutetia le 23 mai 1945. Il est l’un des 20 survivants du maquis d’Aire de Côte.
Ces deux années de privations ont marqué son organisme, il doit passer deux ans dans un sanatorium du plateau d’Assy en Haute-Savoie. Il est ensuite embauché comme chaudronnier à la Cie des Mines de La Grand Combe. Le 29 avril 1950 Élie Croutier épouse Simone Baudoin à Cardet. Ils ont deux garçons Eric et Didier. Il n’a jamais pu parler avec ses fils de ces deux années de déportation, évocation trop douloureuse, sinon pour dire que sans le soutien et l’aide de deux camarades Marius Delanchy (30555) et Joseph Piasenta il ne serait pas arrivé au bout de cette marche.

Il décède le 7 juin 1993 à Alès

Monique Vézilier

Sources :

Mémorial FMD
Arolsen dossier 5703783, 786, 787, 5703788, photo 4070

21 P 627 054 DAVCC Caen dossier de déporté d’Elie Croutier

Pierre Dapron (matricule 31314) « De Thekla à Teplice 13 avril 4-9 mai 45 » le 7 mai 1978

Témoignage d’Éric et Didier Croutier, avril 2022, St-Christol-lez Alès
Chantiers de jeunesse : https://francearchives.fr/

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.