RECHERCHEZ
Robert Joseph Samuel Crémy dit Crémieux naît à Nîmes, au 13 rue de la Curaterie le 11 avril 1893. Il est le fils de Charles Gaston Léon, négociant, alors âgé de 26 ans et de Mathilde Levy âgée elle aussi de 26 ans, sans profession. À sa naissance, Robert a déjà une sœur, Rose Myriam. En 1894 ; une autre sœur, Juliette Aurélie agrandira la famille.
Les Crémy, comme les Crémieux, appartiennent à une ancienne communauté qu’on appelle « Les juifs du Pape », regroupée surtout en Provence, en Languedoc et dans la Vallée du Rhône. Parfois il y a des glissements d’un nom à l’autre, parfois des alliances. En décembre 1914, peu de temps après le début de la guerre, Robert est blessé ; trépané, il devient de ce fait médaillé militaire à 21 ans.
Il en a 28 et exerce comme son père la profession de négociant quand il épouse Rachel Denery, le 6 décembre 1921 à Marseille. C’est une marseillaise sans profession, fille d’Alfred Pinhas Denery et de Rosine, née Di Capua, morte lorsque Rachel n’avait que 5 ans.
La fille de Robert et Rachel, Jeannine, voit le jour le 19 octobre 1922, avenue Carnot à Nîmes, elle sera leur enfant unique. La famille, confiante et bien établie dans la société nîmoise, habite ensuite 5 place d’Assas, toujours à Nîmes ; l’immeuble héberge alors Robert, Rachel, Jeannine ainsi que les parents de Robert.
En mars 1943, un immeuble commercial appartenant à Robert (1 place du Temple), est spolié comme beaucoup d’autres. Il est arrêté en même temps que sa femme Rachel et sa fille Jeannine, le 18 mai 1943 à Nîmes par la Gestapo, comme sujet israélite et son père dira plus tard comme gaulliste (mais on ne lui connaît pas de réseau). Les témoins de l’arrestation sont des voisins : Mme Majo, née Jalabert et M. Lassé. Robert est transféré avec sa femme et sa fille à la Caserne Montcalm (Nîmes) où ils restent quatre jours, puis aux Baumettes à Marseille, ils sont ensuite convoyés vers Drancy le 2 juin 1943, (il y reçoit le matricule 507), pour être déporté le 18 juillet à 9h30, par le convoi 57, à Auschwitz-Birkenau.Il n’aura pas d’autre matricule. Rachel et sa fille Jeannine, (matricules 508 et 509 donnés à Drancy), parties par le même convoi, sont probablement gazées à l’arrivée… Un témoin, Jean Unger (ou Vouger), lui aussi déporté racial, demeurant au 40 rue de Flandres à Paris, attestera en juillet 1946 de la présence de Robert pendant quelques mois à Auschwitz-Birkenau. Il ajoute « un samedi de septembre 1943, Robert a été pris pour une sélection de chambre à gaz avec des gens qui avaient plus de cinquante ans ». Robert en a 50. Rachel aura perdu la vie à 43 ans. Seuls auront survécus 52 des 1000 juifs du convoi 57.
Son nom figure sur le Mur du Mémorial de la Shoah : Dalle 10, Colonne 4, rangée 1.
Rédaction en association : Marie Balta-AFMD ; Audrey DRAPEAU, élève de terminale du Lycée Daudet de Nîmes, 2022-2023. Professeures encadrant le projet 12 Vies : Agnes Arcin et Anne Brugère
Sources :
Dossier archives SHD Caen : Robert : 21P 439 216.
Journal Officiel 10 mars 1943.
Mémorial de la SHOAH.
Le Petit Provençal 13 mars 1927
RECHERCHEZ
Robert Joseph Samuel Crémy dit Crémieux naît à Nîmes, au 13 rue de la Curaterie le 11 avril 1893. Il est le fils de Charles Gaston Léon, négociant, alors âgé de 26 ans et de Mathilde Levy âgée elle aussi de 26 ans, sans profession. À sa naissance, Robert a déjà une sœur, Rose Myriam. En 1894 ; une autre sœur, Juliette Aurélie agrandira la famille.
Les Crémy, comme les Crémieux, appartiennent à une ancienne communauté qu’on appelle « Les juifs du Pape », regroupée surtout en Provence, en Languedoc et dans la Vallée du Rhône. Parfois il y a des glissements d’un nom à l’autre, parfois des alliances. En décembre 1914, peu de temps après le début de la guerre, Robert est blessé ; trépané, il devient de ce fait médaillé militaire à 21 ans.
Il en a 28 et exerce comme son père la profession de négociant quand il épouse Rachel Denery, le 6 décembre 1921 à Marseille. C’est une marseillaise sans profession, fille d’Alfred Pinhas Denery et de Rosine, née Di Capua, morte lorsque Rachel n’avait que 5 ans.
La fille de Robert et Rachel, Jeannine, voit le jour le 19 octobre 1922, avenue Carnot à Nîmes, elle sera leur enfant unique. La famille, confiante et bien établie dans la société nîmoise, habite ensuite 5 place d’Assas, toujours à Nîmes ; l’immeuble héberge alors Robert, Rachel, Jeannine ainsi que les parents de Robert.
En mars 1943, un immeuble commercial appartenant à Robert (1 place du Temple), est spolié comme beaucoup d’autres. Il est arrêté en même temps que sa femme Rachel et sa fille Jeannine, le 18 mai 1943 à Nîmes par la Gestapo, comme sujet israélite et son père dira plus tard comme gaulliste (mais on ne lui connaît pas de réseau). Les témoins de l’arrestation sont des voisins : Mme Majo, née Jalabert et M. Lassé. Robert est transféré avec sa femme et sa fille à la Caserne Montcalm (Nîmes) où ils restent quatre jours, puis aux Baumettes à Marseille, ils sont ensuite convoyés vers Drancy le 2 juin 1943, (il y reçoit le matricule 507), pour être déporté le 18 juillet à 9h30, par le convoi 57, à Auschwitz-Birkenau.Il n’aura pas d’autre matricule. Rachel et sa fille Jeannine, (matricules 508 et 509 donnés à Drancy), parties par le même convoi, sont probablement gazées à l’arrivée… Un témoin, Jean Unger (ou Vouger), lui aussi déporté racial, demeurant au 40 rue de Flandres à Paris, attestera en juillet 1946 de la présence de Robert pendant quelques mois à Auschwitz-Birkenau. Il ajoute « un samedi de septembre 1943, Robert a été pris pour une sélection de chambre à gaz avec des gens qui avaient plus de cinquante ans ». Robert en a 50. Rachel aura perdu la vie à 43 ans. Seuls auront survécus 52 des 1000 juifs du convoi 57.
Son nom figure sur le Mur du Mémorial de la Shoah : Dalle 10, Colonne 4, rangée 1.
Rédaction en association : Marie Balta-AFMD ; Audrey DRAPEAU, élève de terminale du Lycée Daudet de Nîmes, 2022-2023. Professeures encadrant le projet 12 Vies : Agnes Arcin et Anne Brugère
Sources :
Dossier archives SHD Caen : Robert : 21P 439 216.
Journal Officiel 10 mars 1943.
Mémorial de la SHOAH.
Le Petit Provençal 13 mars 1927