CRÉMY, dite Crémieux Jeannine

  • Auschwitz

  • Née le 19 octobre 1922 à Nîmes

  • Décédée juillet 1943 à Auschwitz

Jeannine naît à Nîmes, au 20 avenue Carnot, le 19 octobre 1922. Son père, Robert Joseph Samuel est négociant, comme son propre père Charles Gaston. À sa naissance, il est âgé de 28 ans et sa mère, née Rachel Denery, qui n’exerce pas de profession, est âgée de 22 ans.

La famille s’installe dans le même immeuble que Charles Gaston au 5 place d’Assas à Nîmes et à 14 ans, la jeune Rachel, fréquente le Lycée Feuchères qui est alors le lycée de Jeunes Filles.

Comme toutes ses camarades, Jeannine a cohabité avec des soldats durant la guerre. Proche de la gare, l’établissement scolaire offre espace et confort. En 1939, l’Armée française y regroupe des soldats mobilisés. En novembre 1942, les troupes allemandes envahissent la zone sud et la Wehrmacht s’installent dans certains bâtiments du lycée. Ils réquisitionnent une partie de la cuisine collective, quelques dortoirs et transforment même des classes du rez-de-chaussée en écuries. Malgré l’occupation étrangère, les cours se poursuivent, avec des excursions à l’Aven d’Orgnac, la Chartreuse de Valbonne en mars 1943. En mai, les cours s’achèvent, sans certitude de reprise à l’automne. Le lycée de garçon de Nîmes accueillera les jeunes filles de Feuchères afin qu’elles puissent poursuivre leur cursus scolaire.

Cette vie bousculée, mais à laquelle tous semblaient s’être habitués se termine pour Jeannine le 18 mai 1943. Ce jour-là, deux voisins – Mme Majo, née Jalabert et M. Massé – attestent avoir assisté à l’arrestation pour motif racial, de Jeannine et de ses parents au 5 rue d’Assas. Après un bref internement à la caserne Montcalm de Nîmes, tous trois sont transférés dans la prison St Pierre de Marseille. Le cauchemar se poursuit à Drancy du 2 au 19 juin. Là-bas, Jeannine porte le matricule 509, sa mère, Rachel le 508, et son père, Robert, le 507. Le 18 juillet 1943, tous trois montent dans le convoi 57, transportant 1 000 juifs. Afin d’empêcher toute évasion, les fenêtres sont recouvertes de barbelés. Ils sont au moins 60 dans chaque wagon, la faim et la soit les tenaillent, ils voyagent durant trois jours et deux nuits. La puanteur devient atroce, l’atmosphère insoutenable.

Pas plus que ses parents, Jeannine ne recevra de matricule à Auschwitz, ce qui laisse supposer qu’ils ont été très vite gazés, Rachel et sa fille certainement avant Robert dont la date de décès est connue : le 15 septembre 1943. À sa mort, Jeannine n’a que 21 ans.

Le grand-père de Jeannine, après avoir initié les démarches en août 1946 pour régulariser l’état civil des trois disparus, reçoit le même jour, le 24 octobre 1946, les actes de disparition de sa belle-fille Rachel et de sa petite fille, Jeannine, peut-être de son fils, mais la trace n’en a pas été gardée dans les archives. Jeannine recevra le titre de Déporté Politique le 4 décembre 1952. Sa carte de D.P. qui porte le n° 2 112.03283, fait état d’une période d’internement allant du 18 mai au 17 juillet 1943 et de déportation du 18 au 23 juillet 1943.

Ses nom et prénom sont inscrits sur la dalle du Mémorial de la shoah : dalle 10, colonne 4, rangée 1.

Rédaction en association : Marie Balta, AFMD. ; Yocana Mossiman et Eva Revol, élèves de terminale du Lycée Daudet de Nîmes, 2022-2023. Professeures encadrant le projet 12 Vies : Agnes Arcin, Anne Brugère

Sources :

Dossier Caen (N° 21 P 439 214),
archives Collège Feuchères et Lycée Daudet (dont photo)

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

CRÉMY, dite Crémieux Jeannine

  • Auschwitz

  • Née le 19 octobre 1922 à Nîmes

  • Décédée juillet 1943 à Auschwitz

Jeannine naît à Nîmes, au 20 avenue Carnot, le 19 octobre 1922. Son père, Robert Joseph Samuel est négociant, comme son propre père Charles Gaston. À sa naissance, il est âgé de 28 ans et sa mère, née Rachel Denery, qui n’exerce pas de profession, est âgée de 22 ans.

La famille s’installe dans le même immeuble que Charles Gaston au 5 place d’Assas à Nîmes et à 14 ans, la jeune Rachel, fréquente le Lycée Feuchères qui est alors le lycée de Jeunes Filles.

Comme toutes ses camarades, Jeannine a cohabité avec des soldats durant la guerre. Proche de la gare, l’établissement scolaire offre espace et confort. En 1939, l’Armée française y regroupe des soldats mobilisés. En novembre 1942, les troupes allemandes envahissent la zone sud et la Wehrmacht s’installent dans certains bâtiments du lycée. Ils réquisitionnent une partie de la cuisine collective, quelques dortoirs et transforment même des classes du rez-de-chaussée en écuries. Malgré l’occupation étrangère, les cours se poursuivent, avec des excursions à l’Aven d’Orgnac, la Chartreuse de Valbonne en mars 1943. En mai, les cours s’achèvent, sans certitude de reprise à l’automne. Le lycée de garçon de Nîmes accueillera les jeunes filles de Feuchères afin qu’elles puissent poursuivre leur cursus scolaire.

Cette vie bousculée, mais à laquelle tous semblaient s’être habitués se termine pour Jeannine le 18 mai 1943. Ce jour-là, deux voisins – Mme Majo, née Jalabert et M. Massé – attestent avoir assisté à l’arrestation pour motif racial, de Jeannine et de ses parents au 5 rue d’Assas. Après un bref internement à la caserne Montcalm de Nîmes, tous trois sont transférés dans la prison St Pierre de Marseille. Le cauchemar se poursuit à Drancy du 2 au 19 juin. Là-bas, Jeannine porte le matricule 509, sa mère, Rachel le 508, et son père, Robert, le 507. Le 18 juillet 1943, tous trois montent dans le convoi 57, transportant 1 000 juifs. Afin d’empêcher toute évasion, les fenêtres sont recouvertes de barbelés. Ils sont au moins 60 dans chaque wagon, la faim et la soit les tenaillent, ils voyagent durant trois jours et deux nuits. La puanteur devient atroce, l’atmosphère insoutenable.

Pas plus que ses parents, Jeannine ne recevra de matricule à Auschwitz, ce qui laisse supposer qu’ils ont été très vite gazés, Rachel et sa fille certainement avant Robert dont la date de décès est connue : le 15 septembre 1943. À sa mort, Jeannine n’a que 21 ans.

Le grand-père de Jeannine, après avoir initié les démarches en août 1946 pour régulariser l’état civil des trois disparus, reçoit le même jour, le 24 octobre 1946, les actes de disparition de sa belle-fille Rachel et de sa petite fille, Jeannine, peut-être de son fils, mais la trace n’en a pas été gardée dans les archives. Jeannine recevra le titre de Déporté Politique le 4 décembre 1952. Sa carte de D.P. qui porte le n° 2 112.03283, fait état d’une période d’internement allant du 18 mai au 17 juillet 1943 et de déportation du 18 au 23 juillet 1943.

Ses nom et prénom sont inscrits sur la dalle du Mémorial de la shoah : dalle 10, colonne 4, rangée 1.

Rédaction en association : Marie Balta, AFMD. ; Yocana Mossiman et Eva Revol, élèves de terminale du Lycée Daudet de Nîmes, 2022-2023. Professeures encadrant le projet 12 Vies : Agnes Arcin, Anne Brugère

Sources :

Dossier Caen (N° 21 P 439 214),
archives Collège Feuchères et Lycée Daudet (dont photo)

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