CREANGE Laure Née LOPES

  • Auschwitz,

  • Née le 21 juillet 1886 à Nîmes

  • Décédée le 7 septembre 1943 à Auschwitz

Laure Rebecca Créange, née Lopès, est la fille de Raphaël Lopès, négociant, et de Jeanne Rachel Mosse. Elle naît le 21 juillet 1886 au domicile familial : 15 rue Saint Castor à Nîmes. La famille est très aisée : au cours de sa carrière, son père devient propriétaire d’une entreprise de produits chimiques. A ce titre, il fait partie en janvier 1904 d’une délégation de commerçants et industriels du Gard, reçue à l’Elysée par le président de la République.

Son mariage, le 25 juin 1908 avec Moïse Créange, est un événement mondain dont on rend compte jusque dans la presse de Montpellier. Le couple s’installe « Villa Jeanne » rue Puech du Teil, dans un environnement verdoyant en périphérie de Nîmes. C’est là que naissent leurs deux enfants : un garçon, Léon, Raphaël, le 10 février 1910 et une fille Jeanne, Berthe, Léa, le 26 février 1918.

Après avoir commencé comme voyageur de commerce pour développer la « marque » Créange, bien implantée dans l’habillement, Moïse possède maintenant lui-même une importante entreprise de confection de vêtements en gros. Il a ses bureaux en ville, au 15 rue Sainte-Félicité.

Le destin de la famille bascule en 1939, d’abord par la mort de Moïse à 55 ans, inhumé dans sa ville d’origine : l’Isle-sur-la Sorgue (Vaucluse). Puis la guerre et les lois raciales de Vichy menacent toute personne de confession juive. Les rafles prennent de l’ampleur à Nîmes à partir de 1943. Et c’est ainsi que le 29 juin sont arrêtées Laure et sa fille Jeanne, seules présentes au domicile familial.

Elles sont d’abord internées à la prison Saint-Pierre de Marseille, en même temps que Gaston Créange, frère de Moïse, pris de son côté par la même rafle. Tous trois sont envoyés à Drancy le 5 août où ils reçoivent respectivement les matricules 3714, 3716 et 3715. Ils sont déportés pour Auschwitz le 2 septembre, par le convoi 59.

A partir de ce moment, on ne trouve plus traces d’eux. Il est très probable qu’ils sont gazés dès leur arrivée au camp. Après-guerre, le décès de Laure et Jeanne et Gaston Créange, est fixé administrativement au 7 septembre 1943. En attendant, les Allemands ne se privent pas de saisir des biens à la « Villa Jeanne », notamment de l’argenterie en avril 1944… pour laquelle ils laissent un reçu !

A la Libération, les avoirs de la famille sont récupérés par Léon Créange qui reprend la fabrique de vêtements de la rue Sainte-Félicité.

Gérard Krebs

Sources :

Archives SHD Caen,
Actes de naissance (Etat Civil),
Gallica-BNF : « La Justice » du 15/01/1904, « La Vie Montpelliéraine » du 12/07/1908, « Les Echos » du 13/07/1949
Site Yad Vashem (octobre 2021)
Généanet, arbre généalogique de Jean-Paul Bourlac (juillet 2022)

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

CREANGE Laure Née LOPES

  • Auschwitz,

  • Née le 21 juillet 1886 à Nîmes

  • Décédée le 7 septembre 1943 à Auschwitz

Laure Rebecca Créange, née Lopès, est la fille de Raphaël Lopès, négociant, et de Jeanne Rachel Mosse. Elle naît le 21 juillet 1886 au domicile familial : 15 rue Saint Castor à Nîmes. La famille est très aisée : au cours de sa carrière, son père devient propriétaire d’une entreprise de produits chimiques. A ce titre, il fait partie en janvier 1904 d’une délégation de commerçants et industriels du Gard, reçue à l’Elysée par le président de la République.

Son mariage, le 25 juin 1908 avec Moïse Créange, est un événement mondain dont on rend compte jusque dans la presse de Montpellier. Le couple s’installe « Villa Jeanne » rue Puech du Teil, dans un environnement verdoyant en périphérie de Nîmes. C’est là que naissent leurs deux enfants : un garçon, Léon, Raphaël, le 10 février 1910 et une fille Jeanne, Berthe, Léa, le 26 février 1918.

Après avoir commencé comme voyageur de commerce pour développer la « marque » Créange, bien implantée dans l’habillement, Moïse possède maintenant lui-même une importante entreprise de confection de vêtements en gros. Il a ses bureaux en ville, au 15 rue Sainte-Félicité.

Le destin de la famille bascule en 1939, d’abord par la mort de Moïse à 55 ans, inhumé dans sa ville d’origine : l’Isle-sur-la Sorgue (Vaucluse). Puis la guerre et les lois raciales de Vichy menacent toute personne de confession juive. Les rafles prennent de l’ampleur à Nîmes à partir de 1943. Et c’est ainsi que le 29 juin sont arrêtées Laure et sa fille Jeanne, seules présentes au domicile familial.

Elles sont d’abord internées à la prison Saint-Pierre de Marseille, en même temps que Gaston Créange, frère de Moïse, pris de son côté par la même rafle. Tous trois sont envoyés à Drancy le 5 août où ils reçoivent respectivement les matricules 3714, 3716 et 3715. Ils sont déportés pour Auschwitz le 2 septembre, par le convoi 59.

A partir de ce moment, on ne trouve plus traces d’eux. Il est très probable qu’ils sont gazés dès leur arrivée au camp. Après-guerre, le décès de Laure et Jeanne et Gaston Créange, est fixé administrativement au 7 septembre 1943. En attendant, les Allemands ne se privent pas de saisir des biens à la « Villa Jeanne », notamment de l’argenterie en avril 1944… pour laquelle ils laissent un reçu !

A la Libération, les avoirs de la famille sont récupérés par Léon Créange qui reprend la fabrique de vêtements de la rue Sainte-Félicité.

Gérard Krebs

Sources :

Archives SHD Caen,
Actes de naissance (Etat Civil),
Gallica-BNF : « La Justice » du 15/01/1904, « La Vie Montpelliéraine » du 12/07/1908, « Les Echos » du 13/07/1949
Site Yad Vashem (octobre 2021)
Généanet, arbre généalogique de Jean-Paul Bourlac (juillet 2022)

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