CREANGE Gaston

  • 3714 Drancy – Auschwitz

  • Né le 22 novembre 1886

  • Décédé à Auschwitz le 7 septembre 1943

La famille Créange fait partie de la communauté de « juifs du pape », qui a prospérée dans le Comtat-Venaissain depuis le Moyen-Age. Tout comme les Carcassonne, elle est implantée à l’Isle-sur-la-Sorgue (Vaucluse) où nombre de ses membres sont enterrés dans le cimetière juif de la ville.
Et c’est effectivement à l’Isle-sur-la-Sorgue que s’établissent Ismaëlle Léa Virginie Milhaud-Fajal et Abraham Créange, marchand drapier, quelques années après leur mariage à Perpignan (Pyrénées-Orientales) le 20 novembre 1879. Des quatre enfants du couple seuls survivront à l’âge adulte : Moïse né le 22 avril 1884 et Gaston né le 22 novembre 1886. Les deux garçons n’ont pas le temps de connaître longuement leur père, qui meurt en 1889. Malgré tout, Gaston suit des études secondaires au lycée de Nîmes (aujourd’hui Alphonse Daudet), à la fin du siècle. Puis il part quelque temps à Paris où il travaille comme employé de commerce.

Bien qu’exempté de service militaire pour des raisons de santé, il est finalement appelé sous les drapeaux en décembre 1914, pour un service auxiliaire, puis pour un service armé dans l’infanterie à partir de mai 1915. Il n’est démobilisé qu’en mars 1919, après avoir notamment combattu deux ans sur le front d’Orient.

Après la guerre, Gaston habite à Nîmes, 2 rue Général Perrier. Le 25 février 1920, il se marie à Bordeaux où réside sa future épouse, Pauline Marthe Salomon. Le couple s’établit cependant à Nîmes où naît un fils, Roger en décembre 1920. Mais les époux ne s’entendent pas, le divorce est prononcé moins de deux ans après leur union.

Gaston travaille pour la très prospère maison de confection en gros de son frère Moïse. Il devient comptable. En 1927, il s’installe à Alès, 6 rue Sauvage, avant de revenir plus tard à son domicile nîmois, où il réside pendant l’Occupation. C’est là qu’il est arrêté lors d’une rafle le 29 juin 1943.

Il est alors interné à la prison Saint-Pierre de Marseille, en même temps que sa belle-sœur Laure, veuve de son frère Moïse, et sa nièce Jeanne, qui ont été arrêtées le même jour que lui. Tous trois sont envoyés à Drancy le 5 août où ils reçoivent respectivement les matricules 3714, 3716 et 3715. Ils sont déportés pour Auschwitz le 2 septembre, par le convoi 59.

A partir de ce moment, on ne trouve plus traces d’eux. Il est très probable qu’ils sont gazés dès leur arrivée au camp. Après-guerre, le décès de Gaston Créange, comme celui de Laure et Jeanne, est fixé administrativement au 7 septembre 1943.

Gérard Krebs

Sources :

Archives SHD Caen,
Acte mariage (Etat Civil),
Livret militaire,
Site Gallica-BNF : bulletin des prix du Lycée de Nîmes 1898,
Site Yad Vashem (octobre 2021)
Généanet, arbre de Jean-Paul BOURLAC

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

CREANGE Gaston

  • 3714 Drancy – Auschwitz

  • Né le 22 novembre 1886

  • Décédé à Auschwitz le 7 septembre 1943

La famille Créange fait partie de la communauté de « juifs du pape », qui a prospérée dans le Comtat-Venaissain depuis le Moyen-Age. Tout comme les Carcassonne, elle est implantée à l’Isle-sur-la-Sorgue (Vaucluse) où nombre de ses membres sont enterrés dans le cimetière juif de la ville.
Et c’est effectivement à l’Isle-sur-la-Sorgue que s’établissent Ismaëlle Léa Virginie Milhaud-Fajal et Abraham Créange, marchand drapier, quelques années après leur mariage à Perpignan (Pyrénées-Orientales) le 20 novembre 1879. Des quatre enfants du couple seuls survivront à l’âge adulte : Moïse né le 22 avril 1884 et Gaston né le 22 novembre 1886. Les deux garçons n’ont pas le temps de connaître longuement leur père, qui meurt en 1889. Malgré tout, Gaston suit des études secondaires au lycée de Nîmes (aujourd’hui Alphonse Daudet), à la fin du siècle. Puis il part quelque temps à Paris où il travaille comme employé de commerce.

Bien qu’exempté de service militaire pour des raisons de santé, il est finalement appelé sous les drapeaux en décembre 1914, pour un service auxiliaire, puis pour un service armé dans l’infanterie à partir de mai 1915. Il n’est démobilisé qu’en mars 1919, après avoir notamment combattu deux ans sur le front d’Orient.

Après la guerre, Gaston habite à Nîmes, 2 rue Général Perrier. Le 25 février 1920, il se marie à Bordeaux où réside sa future épouse, Pauline Marthe Salomon. Le couple s’établit cependant à Nîmes où naît un fils, Roger en décembre 1920. Mais les époux ne s’entendent pas, le divorce est prononcé moins de deux ans après leur union.

Gaston travaille pour la très prospère maison de confection en gros de son frère Moïse. Il devient comptable. En 1927, il s’installe à Alès, 6 rue Sauvage, avant de revenir plus tard à son domicile nîmois, où il réside pendant l’Occupation. C’est là qu’il est arrêté lors d’une rafle le 29 juin 1943.

Il est alors interné à la prison Saint-Pierre de Marseille, en même temps que sa belle-sœur Laure, veuve de son frère Moïse, et sa nièce Jeanne, qui ont été arrêtées le même jour que lui. Tous trois sont envoyés à Drancy le 5 août où ils reçoivent respectivement les matricules 3714, 3716 et 3715. Ils sont déportés pour Auschwitz le 2 septembre, par le convoi 59.

A partir de ce moment, on ne trouve plus traces d’eux. Il est très probable qu’ils sont gazés dès leur arrivée au camp. Après-guerre, le décès de Gaston Créange, comme celui de Laure et Jeanne, est fixé administrativement au 7 septembre 1943.

Gérard Krebs

Sources :

Archives SHD Caen,
Acte mariage (Etat Civil),
Livret militaire,
Site Gallica-BNF : bulletin des prix du Lycée de Nîmes 1898,
Site Yad Vashem (octobre 2021)
Généanet, arbre de Jean-Paul BOURLAC

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