COSTE Jules

  • 69370 Buchenwald

  • Né le 5 octobre 1890 à Mons (Gard)

  • Décédé le 23 avril 1945 à Helmstedt (à sa libération)

Ses parents, cheminots sur la ligne de chemin de fer d’Alès-L’Ardoise, s’installent après sa naissance à Cavillargues dont ils sont originaires et où Jules Félix devient viticulteur et distillateur. En 1914, lui et son frère Armand âgé de 21 ans sont mobilisés, ce dernier sera l’un des premiers morts du village le 10 septembre 1914. En 1917, Jules est nommé maréchal des logis et détaché aux mines de Cavillargues. Après la guerre, il reprend ses activités de distillateur et agriculteur à Cavillargues où il anime la section socialiste et est élu au conseil municipal en 1919. En 1922, il épouse Marcelle Thibes à Tresques et s’associe avec ses beaux-frères Danton et Diderot, entrant ainsi dans une famille aux convictions communistes et républicaines bien ancrées. En février 1937, il s’engage dans les Brigades internationales en Espagne où il est conducteur à Albacete probablement sous les ordres d’André Marty et de Rol Tanguy. En 1939, toujours mobilisable, Jules Coste est affecté aux ETEM (escadrons du Train) à Marseille où il rencontre Pierre Doize (matricule 73373 à Dachau) l’un des responsables du parti communiste clandestin. À partir de 1941, sous le nom d’André, il participe activement au groupe FN (Front national de lutte pour l’indépendance de la France) mis en place par Doize dans le Gard et coordonne des actions de résistance. La surveillance se resserre autour du réseau qui va être démantelé par des arrestations en cascade : son camarade Raymond Lacroix (69013 à Buchenwald) est arrêté le 20 octobre 1942 (matricule 69013), puis Jules Coste le lendemain, par les gendarmes de Connaux à la ferme du Pujol à Tresques. Interné au fort Saint-Nicolas à Marseille puis au fort de Vancia dans l’Ain, Jules Coste est écroué à la maison d’arrêt de Nîmes, jugé par la Section spéciale de la cour d’appel et condamné à 18 mois d’emprisonnement le 9 février 1943. Ce procès rend un arrêt collectif, impliquant 5 prévenus suspectés d’activité communiste : Jules Coste de Tresques, Léon Bousquet, Raymond Lacroix, Henri Pradier de Connaux et Pierre Doize de Miramas. Seuls Coste, Doize et Lacroix sont condamnés pour propagation des mots d’ordre de la IIIème Internationale communiste. Le gouvernement de Vichy décide de regrouper les prisonniers politiques et opposants de la zone sud dans les camps du sud-ouest considérés comme plus sûrs. Le 15 octobre 1943, Jules Coste rejoint la Centrale d’Eysses sous le numéro d’écrou 2519 par le convoi appelé « train de la Marseillaise ». Il y restera détenu jusqu’au 28 avril 1944, date à laquelle il est transféré au camp de Noé dans l’attente de sa libération. Le préfet du Gard s’y opposant, il est déporté vers l’Allemagne le 31 juillet 1944, par le « convoi des 69000 » arrivé le 6 août à Buchenwald (sous le matricule 69370) où il retrouve Raymond Lacroix sur le quai de la gare. Après un court séjour au « petit camp », Jules Coste est dirigé le 2 août 1944, vers un Kommando de travail extérieur, Weferlingen appelé aussi « Gazelle », sur le site de la mine de sel de Walbeck dans la Saxe qu’il s’agit d’aménager en usine souterraine, dans des conditions de travail inhumaines et un cruel manque de nourriture. Libéré par un détachement canadien le 12 avril 1945, son état de santé s’étant aggravé, il est hospitalisé par les autorités américaines à Helmstedt où il décède et y est inhumé le 23 avril 1945. Déplacé une première fois en 1950 au cimetière national Cronenbourg à Strasbourg, le corps de Jules Coste a été enfin rapatrié en 1951 et repose à Tresques où son nom a été donné à une voie le 11 novembre 2001. Ses petits-enfants Patricia et Richard sont membres de l’Association française Buchenwald, Dora et Kommandos.

Le 4 janvier 1943, depuis la maison d’arrêt de Nîmes, Jules Coste écrivait à sa fille ainée Huguette : « J’espère que la paix reviendra encore couvrir de ses grandes ailes notre malheureux pays et qu’à jamais les générations qui montent ne connaîtront plus cet affreux cauchemar qu’est la guerre »

Mireille Justamond, Valérie Frac, Patricia Franco

Sources :

– Archives familiales ;
Archives départementales du Gard ;
-Jules Coste, résistant déporté, de Tresques à Buchenwald ;   Rhodanie n° 149 (Mireille Justamond) ;
-SHD Vincennes GR 16P 144496 ;
-SHD Caen AC 21P 438 695.

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

COSTE Jules

  • 69370 Buchenwald

  • Né le 5 octobre 1890 à Mons (Gard)

  • Décédé le 23 avril 1945 à Helmstedt (à sa libération)

Ses parents, cheminots sur la ligne de chemin de fer d’Alès-L’Ardoise, s’installent après sa naissance à Cavillargues dont ils sont originaires et où Jules Félix devient viticulteur et distillateur. En 1914, lui et son frère Armand âgé de 21 ans sont mobilisés, ce dernier sera l’un des premiers morts du village le 10 septembre 1914. En 1917, Jules est nommé maréchal des logis et détaché aux mines de Cavillargues. Après la guerre, il reprend ses activités de distillateur et agriculteur à Cavillargues où il anime la section socialiste et est élu au conseil municipal en 1919. En 1922, il épouse Marcelle Thibes à Tresques et s’associe avec ses beaux-frères Danton et Diderot, entrant ainsi dans une famille aux convictions communistes et républicaines bien ancrées. En février 1937, il s’engage dans les Brigades internationales en Espagne où il est conducteur à Albacete probablement sous les ordres d’André Marty et de Rol Tanguy. En 1939, toujours mobilisable, Jules Coste est affecté aux ETEM (escadrons du Train) à Marseille où il rencontre Pierre Doize (matricule 73373 à Dachau) l’un des responsables du parti communiste clandestin. À partir de 1941, sous le nom d’André, il participe activement au groupe FN (Front national de lutte pour l’indépendance de la France) mis en place par Doize dans le Gard et coordonne des actions de résistance. La surveillance se resserre autour du réseau qui va être démantelé par des arrestations en cascade : son camarade Raymond Lacroix (69013 à Buchenwald) est arrêté le 20 octobre 1942 (matricule 69013), puis Jules Coste le lendemain, par les gendarmes de Connaux à la ferme du Pujol à Tresques. Interné au fort Saint-Nicolas à Marseille puis au fort de Vancia dans l’Ain, Jules Coste est écroué à la maison d’arrêt de Nîmes, jugé par la Section spéciale de la cour d’appel et condamné à 18 mois d’emprisonnement le 9 février 1943. Ce procès rend un arrêt collectif, impliquant 5 prévenus suspectés d’activité communiste : Jules Coste de Tresques, Léon Bousquet, Raymond Lacroix, Henri Pradier de Connaux et Pierre Doize de Miramas. Seuls Coste, Doize et Lacroix sont condamnés pour propagation des mots d’ordre de la IIIème Internationale communiste. Le gouvernement de Vichy décide de regrouper les prisonniers politiques et opposants de la zone sud dans les camps du sud-ouest considérés comme plus sûrs. Le 15 octobre 1943, Jules Coste rejoint la Centrale d’Eysses sous le numéro d’écrou 2519 par le convoi appelé « train de la Marseillaise ». Il y restera détenu jusqu’au 28 avril 1944, date à laquelle il est transféré au camp de Noé dans l’attente de sa libération. Le préfet du Gard s’y opposant, il est déporté vers l’Allemagne le 31 juillet 1944, par le « convoi des 69000 » arrivé le 6 août à Buchenwald (sous le matricule 69370) où il retrouve Raymond Lacroix sur le quai de la gare. Après un court séjour au « petit camp », Jules Coste est dirigé le 2 août 1944, vers un Kommando de travail extérieur, Weferlingen appelé aussi « Gazelle », sur le site de la mine de sel de Walbeck dans la Saxe qu’il s’agit d’aménager en usine souterraine, dans des conditions de travail inhumaines et un cruel manque de nourriture. Libéré par un détachement canadien le 12 avril 1945, son état de santé s’étant aggravé, il est hospitalisé par les autorités américaines à Helmstedt où il décède et y est inhumé le 23 avril 1945. Déplacé une première fois en 1950 au cimetière national Cronenbourg à Strasbourg, le corps de Jules Coste a été enfin rapatrié en 1951 et repose à Tresques où son nom a été donné à une voie le 11 novembre 2001. Ses petits-enfants Patricia et Richard sont membres de l’Association française Buchenwald, Dora et Kommandos.

Le 4 janvier 1943, depuis la maison d’arrêt de Nîmes, Jules Coste écrivait à sa fille ainée Huguette : « J’espère que la paix reviendra encore couvrir de ses grandes ailes notre malheureux pays et qu’à jamais les générations qui montent ne connaîtront plus cet affreux cauchemar qu’est la guerre »

Mireille Justamond, Valérie Frac, Patricia Franco

Sources :

– Archives familiales ;
Archives départementales du Gard ;
-Jules Coste, résistant déporté, de Tresques à Buchenwald ;   Rhodanie n° 149 (Mireille Justamond) ;
-SHD Vincennes GR 16P 144496 ;
-SHD Caen AC 21P 438 695.

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