RECHERCHEZ
Jean, né de père inconnu le 20 juin 1905 à Sète (Hérault), est déclaré à l’État Civil sous le patronyme de Jacometi. Sa sœur aînée, née dans des circonstances semblables le 15 octobre 1903, porte le même nom. Cependant, leurs parents biologiques les légitiment tous deux au moment de leur mariage le 6 août 1908, à Sète.
A cette date, Jean et sa sœur prennent le nom de leur père : Auguste Antoine Colombani, journalier originaire de Marseille où il est né le 23 avril 1878. Leur mère s’appelle en réalité Antoinette Julie Savili, sétoise, elle a vu le jour le 18 janvier 1884. La famille vit à Sète, au 51 grande rue.
Au moment de la guerre, Jean, célibataire, habite à Nîmes, 3 rue Crémieux. Il travaille comme manœuvre. On ne connaît pas les raisons de son arrestation, qui a eu lieu probablement dans la capitale gardoise. Le 21 mars 1943, il est interné au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn), qui reçoit à cette époque tous les « indésirables » (communistes, syndicalistes, anarchistes…) ainsi que les « suspects au niveau national ».
Deux mois plus tard, Jean est transféré à Fort-Barraux (Isère), le 20 mai. Puis il est envoyé au camp de « travailleurs surveillés » de Laleu (Charente-Maritime), où il est mis au service de l’opération Todt pour achever l’agrandissement de la base de sous-marins à La Rochelle. Il y reste jusqu’à la fin de l’année 1943 : le 30 décembre il est emmené au camp d’internement de Voves (Eure-et-Loir).
Le 9 mai 1944, avec plus de 400 autres internés, il est remis aux autorités allemandes qui le transfèrent à Compiègne. Au bout d’une douzaine de jours, il est déporté vers Neuengamme par le convoi I214 du 21 mai. A son arrivée au camp, trois jours plus tard, il reçoit le matricule 30269. Il est ensuite affecté au kommando de Brême-Farge, créé au mois d’octobre, afin de construire un bunker pour sous-marins, surnommé « Valentin ».
C’est probablement en avril 1945 qu’il est conduit à Sandbostel, comme 9 000 autres détenus de Neuengamme et de ses sous-camps. Là, comme ses camarades, il est laissé sans soins et quasiment sans nourriture pendant plusieurs semaines. Le camp est libéré le 29 avril 1945 et d’après certaines sources, Jean serait décédé le 11 mai, avant son rapatriement. Il a cependant pu rentrer chez lui, mais sa santé est sans doute très mauvaise : il meurt au bout d’un an. Son décès est enregistré à l’État Civil de Nîmes à la date du 29 juin 1946.
Rédacteur : Gérard Krebs
Sources :
Etat Civil
Sur la base de sous-marins de La Rochelle : https://www.uboat-bases.com/fr/la-rochelle/histoire.html
Sur le camp de Voves : https://archives28.fr/librairie/archives-des-actualites-evenements-et-expositions/tresor-darchives/photographie-du-camp-de-voves-vers-1942-1944
Sur Brême-Farge : https://www.kz-gedenkstaette-neuengamme.de/fr/historique/camps-exterieurs/liste-des-camps-exterieurs/breme-farge/
United States Holocaust Memorial Museum : Holocaust Survivors and Victims Database
RECHERCHEZ
Jean, né de père inconnu le 20 juin 1905 à Sète (Hérault), est déclaré à l’État Civil sous le patronyme de Jacometi. Sa sœur aînée, née dans des circonstances semblables le 15 octobre 1903, porte le même nom. Cependant, leurs parents biologiques les légitiment tous deux au moment de leur mariage le 6 août 1908, à Sète.
A cette date, Jean et sa sœur prennent le nom de leur père : Auguste Antoine Colombani, journalier originaire de Marseille où il est né le 23 avril 1878. Leur mère s’appelle en réalité Antoinette Julie Savili, sétoise, elle a vu le jour le 18 janvier 1884. La famille vit à Sète, au 51 grande rue.
Au moment de la guerre, Jean, célibataire, habite à Nîmes, 3 rue Crémieux. Il travaille comme manœuvre. On ne connaît pas les raisons de son arrestation, qui a eu lieu probablement dans la capitale gardoise. Le 21 mars 1943, il est interné au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn), qui reçoit à cette époque tous les « indésirables » (communistes, syndicalistes, anarchistes…) ainsi que les « suspects au niveau national ».
Deux mois plus tard, Jean est transféré à Fort-Barraux (Isère), le 20 mai. Puis il est envoyé au camp de « travailleurs surveillés » de Laleu (Charente-Maritime), où il est mis au service de l’opération Todt pour achever l’agrandissement de la base de sous-marins à La Rochelle. Il y reste jusqu’à la fin de l’année 1943 : le 30 décembre il est emmené au camp d’internement de Voves (Eure-et-Loir).
Le 9 mai 1944, avec plus de 400 autres internés, il est remis aux autorités allemandes qui le transfèrent à Compiègne. Au bout d’une douzaine de jours, il est déporté vers Neuengamme par le convoi I214 du 21 mai. A son arrivée au camp, trois jours plus tard, il reçoit le matricule 30269. Il est ensuite affecté au kommando de Brême-Farge, créé au mois d’octobre, afin de construire un bunker pour sous-marins, surnommé « Valentin ».
C’est probablement en avril 1945 qu’il est conduit à Sandbostel, comme 9 000 autres détenus de Neuengamme et de ses sous-camps. Là, comme ses camarades, il est laissé sans soins et quasiment sans nourriture pendant plusieurs semaines. Le camp est libéré le 29 avril 1945 et d’après certaines sources, Jean serait décédé le 11 mai, avant son rapatriement. Il a cependant pu rentrer chez lui, mais sa santé est sans doute très mauvaise : il meurt au bout d’un an. Son décès est enregistré à l’État Civil de Nîmes à la date du 29 juin 1946.
Rédacteur : Gérard Krebs
Sources :
Etat Civil
Sur la base de sous-marins de La Rochelle : https://www.uboat-bases.com/fr/la-rochelle/histoire.html
Sur le camp de Voves : https://archives28.fr/librairie/archives-des-actualites-evenements-et-expositions/tresor-darchives/photographie-du-camp-de-voves-vers-1942-1944
Sur Brême-Farge : https://www.kz-gedenkstaette-neuengamme.de/fr/historique/camps-exterieurs/liste-des-camps-exterieurs/breme-farge/
United States Holocaust Memorial Museum : Holocaust Survivors and Victims Database