Jacob né le 16 janvier 1913 à Nîmes, fils de Judas COHEN, marchand âgé de 47 ans et d’Estreya Ben CHETRIT âgée de 40 ans habitant 23 rue du murier d’Espagne.

Il a un jumeau, Isaac qui sera déporté à Auschwitz avec lui et qui y décèdera le 25 mai 1944.

Il fait son service militaire de 1933-1934 au RICM d’Aix-en-Provence puis entre à la SNCF le 1^er juillet 1937.
Au début de la guerre il est ouvrier à Culoz et participe à la campagne de 39-40 mais il est démobilisé en décembre 1940. Figurant  sur le recensement des Juifs de l’Ain, il est licencié le 1^er novembre 1941. Il retrouve rapidement un poste à Sète où il travaille du 6 novembre 1941 au 14 novembre 1942 à la société tunisienne de «  l’hypersphosphate RENO ». Il habite alors 17 rue du 14-Juillet puis 4 rue Pascal à Sète (lieu de résidence de sa mère).
Il est arrêté et interné au camp Malaval à Marseille avec son frère Isaac à partir du 15 novembre 1942. Ils sont tous deux envoyés au camp de Drancy le 15 mai 1944.

Le matricule 22290 lui est attribué et il est spolié de 2214 francs (environ 500 euros valeur 2022). Jacob et Isaac sont déportés à Auschwitz par convoi 74[i], Isaac la jambe dans le plâtre est gazé dès son arrivée. Jacob survit au tri et envoyé en janvier 1945 à Mauthausen puis en février à Gusen 2 où il est libéré par l’armée américaine et rapatrié en France en mai 1945.  Il précise dans un courrier qu’Isaac a été trié à son arrivée à Auschwitz avec les malades et sans nouvelles par la suite, il n’en dira rien à sa mère à son retour afin de la ménager.

Il est réintégré pour ordre par la SNCF, à la date du 8 août 1944 et muté l’année suivante à l’atelier voiture de Villeneuve. Il se mariera le 25 mai 1957 à Paris avec Lucienne Marie BRENT. Il réside 6 rue de Charenton à Paris en 1945 et termine sa carrière comme maître ouvrier principal ajusteur et prend sa retraite en 1968. Il reçoit la médaille d’honneur des chemins de fer argent en 1981.
Jacob décède à Paris 12^ème  le10 septembre 2003.

André FRANCISCO

[i] Le convoi 74 part de la gare de Paris-Bobigny le 20 mai 1944 avec 1200 déportés (565 hommes, 632 femmes et trois indéterminés). Ils arrivent à Auschwitz le 23 mai 1944. 221 hommes sont tatoués des numéros A-5110 à A-5330, et 247 femmes, sont tatouées des numéros A-5420 à A-5666. Les 732 déportés qui restent sont immédiatement gazés dès leur arrivée. A la libération on comptera 157 survivants du convoi.

Sources :

Archives SHD Caen

Le Mémorial de la déportation des juifs de France, Béate et Serge Klarsfeld, Paris 1978

Base des données centrales des victimes de la Shoah