RECHERCHEZ
Le 2 janvier 1911 à St-Martin-de-Valgalgues (Gard) nait Lucienne Carria de Socrate Carria son père et Augusta Pialat, sa mère. Lucienne épouse Alexis Chaussinand à Ivry-sur-Seine le 5 juillet 1932, ils ont un fils Gilbert. En 1935 elle adhère au Parti communiste et milite avec son époux à Paris dans le XVIIe arrondissement où ils habitent. En 1938 elle est secrétaire du rassemblement mondial des femmes contre la guerre et le fascisme pour la région parisienne et secrétaire de l’Union des Comités de femmes de l’Île-de-France (dissoute le 26 septembre 1939)[i].
En 1940, repliée sur Lyon (certainement après l’arrestation de son époux) elle exerce son métier de vendeuse et est une des responsables de l’activité des femmes en zone sud. Dénoncée, elle est arrêtée, quai des Célestins dans le 2ème arrondissement le 25 novembre 1941 par la police française. En possession de documents servant à la propagande communiste elle est incarcérée à la prison Saint-Joseph de Lyon le 19 décembre. Le 5 mai 1942 elle est jugée par le tribunal militaire de Montluc pour activité communiste, usage d’un faux livret de famille et de fausses cartes d’alimentation et condamnée aux travaux forcés à perpétuité. Le 9 février 1943 elle est transférée à la prison des Baumettes à Marseille, un mois plus tard elle est conduite à la prison pour femmes de Rennes (Ille-et-Vilaine). Le 6 avril 1944 transférée au camp de Romainville (Seine-St-Denis) où elle est enregistrée sous le n°4859[ii]. Le 18 avril, au départ de la gare de l’Est à Paris, elle est déportée dans le convoi I.204 au camp de concentration de Ravensbrück où elle arrive le 22 avril 1944, le matricule 35125 lui est attribué. Le 12 août 1944 elle est dirigée sur Beendorf, un Kommando de Neuengamme[iii]. Les déportés travaillent à la production de munitions pour l’armée de l’air dans un site souterrain aménagé dans des anciennes carrières de sel. Le 10 avril 1945 le kommando est évacué, les femmes sont transportées en wagons de marchandises via Magdebourg, Stendal et Wittenberge jusqu’au camp de rassemblement de Wöbbelin, où elles arrivent le 16 avril avant de reprendre leur route. Le train stationne trois jours durant à la gare de Sülstorf dans le Mecklembourg. De nombreuses femmes y meurent de faim et de soif et sont enterrées sommairement par des habitants du village. Le convoi atteint Hambourg le 20 ou le 21 avril.
Lucienne Chaussinand est enfin libérée et évacuée le 1er mai dans un train de la Croix-Rouge suédoise qui gagne la Suède via le Danemark. Le 23 juin 1945 elle est rapatriée par le centre d’accueil du Lutetia (Paris).
De 1953 à 1957 elle est secrétaire nationale de l’Union des femmes françaises et a aussi un mandat électif de maire-adjoint de Saint-Ouen dans le département de la Seine-St-Denis de 1953 à 1959.
Elle est décédée le 18 octobre 1982 à Vallon-Pont-d’Arc en Ardèche[iv].
Son époux Alexis Chaussinand arrêté le 20 octobre 1940 à Paris, également déporté, décèdera le 15 janvier 1943 à Auschwitz.
Monique Vézilier
[i] https://maitron.fr/spip.php?article19672
[ii] DAVCC Caen dossier de déportée de Lucienne Chaussinand 21 P 578040
[iii] https://www.kz-gedenkstaette-neuengamme.de/fr
[iv] https://maitron.fr/spip.php?article 19672 https://maitron.fr/spip.php?article19672, notice CHAUSSINAND Lucienne [née CARRIA Lucienne] par Claude Pennetier, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 30 janvier 2011.
Sources :
21 P 727 363, DAVCC Caen, Dossier de déportée d’Andrée Choisy.
1 446 W 22, AD Gard, Dossier de demande de la carte de CVR d’Andrée Choisy.
Dossier Arolsen.
Fiche d’Andrée Choisy sur le site internet de l’Amicale de Mauthausen, https://www.monument-mauthausen.org/1423.html
Entretien avec Lucette Vigne, belle-fille d’Andrée Choisy, le 31 octobre 2012.
Fabrice Sugier, « Une famille gagnée à la Résistance : Vigne Lucette, Vigne Zulma, Choisy Andrée » in AERI, La Résistance dans le Gard.
Photographie extraite de son dossier de Caen
RECHERCHEZ
Le 2 janvier 1911 à St-Martin-de-Valgalgues (Gard) nait Lucienne Carria de Socrate Carria son père et Augusta Pialat, sa mère. Lucienne épouse Alexis Chaussinand à Ivry-sur-Seine le 5 juillet 1932, ils ont un fils Gilbert. En 1935 elle adhère au Parti communiste et milite avec son époux à Paris dans le XVIIe arrondissement où ils habitent. En 1938 elle est secrétaire du rassemblement mondial des femmes contre la guerre et le fascisme pour la région parisienne et secrétaire de l’Union des Comités de femmes de l’Île-de-France (dissoute le 26 septembre 1939)[i].
En 1940, repliée sur Lyon (certainement après l’arrestation de son époux) elle exerce son métier de vendeuse et est une des responsables de l’activité des femmes en zone sud. Dénoncée, elle est arrêtée, quai des Célestins dans le 2ème arrondissement le 25 novembre 1941 par la police française. En possession de documents servant à la propagande communiste elle est incarcérée à la prison Saint-Joseph de Lyon le 19 décembre. Le 5 mai 1942 elle est jugée par le tribunal militaire de Montluc pour activité communiste, usage d’un faux livret de famille et de fausses cartes d’alimentation et condamnée aux travaux forcés à perpétuité. Le 9 février 1943 elle est transférée à la prison des Baumettes à Marseille, un mois plus tard elle est conduite à la prison pour femmes de Rennes (Ille-et-Vilaine). Le 6 avril 1944 transférée au camp de Romainville (Seine-St-Denis) où elle est enregistrée sous le n°4859[ii]. Le 18 avril, au départ de la gare de l’Est à Paris, elle est déportée dans le convoi I.204 au camp de concentration de Ravensbrück où elle arrive le 22 avril 1944, le matricule 35125 lui est attribué. Le 12 août 1944 elle est dirigée sur Beendorf, un Kommando de Neuengamme[iii]. Les déportés travaillent à la production de munitions pour l’armée de l’air dans un site souterrain aménagé dans des anciennes carrières de sel. Le 10 avril 1945 le kommando est évacué, les femmes sont transportées en wagons de marchandises via Magdebourg, Stendal et Wittenberge jusqu’au camp de rassemblement de Wöbbelin, où elles arrivent le 16 avril avant de reprendre leur route. Le train stationne trois jours durant à la gare de Sülstorf dans le Mecklembourg. De nombreuses femmes y meurent de faim et de soif et sont enterrées sommairement par des habitants du village. Le convoi atteint Hambourg le 20 ou le 21 avril.
Lucienne Chaussinand est enfin libérée et évacuée le 1er mai dans un train de la Croix-Rouge suédoise qui gagne la Suède via le Danemark. Le 23 juin 1945 elle est rapatriée par le centre d’accueil du Lutetia (Paris).
De 1953 à 1957 elle est secrétaire nationale de l’Union des femmes françaises et a aussi un mandat électif de maire-adjoint de Saint-Ouen dans le département de la Seine-St-Denis de 1953 à 1959.
Elle est décédée le 18 octobre 1982 à Vallon-Pont-d’Arc en Ardèche[iv].
Son époux Alexis Chaussinand arrêté le 20 octobre 1940 à Paris, également déporté, décèdera le 15 janvier 1943 à Auschwitz.
Monique Vézilier
[i] https://maitron.fr/spip.php?article19672
[ii] DAVCC Caen dossier de déportée de Lucienne Chaussinand 21 P 578040
[iii] https://www.kz-gedenkstaette-neuengamme.de/fr
[iv] https://maitron.fr/spip.php?article 19672 https://maitron.fr/spip.php?article19672, notice CHAUSSINAND Lucienne [née CARRIA Lucienne] par Claude Pennetier, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 30 janvier 2011.
Sources :
21 P 727 363, DAVCC Caen, Dossier de déportée d’Andrée Choisy.
1 446 W 22, AD Gard, Dossier de demande de la carte de CVR d’Andrée Choisy.
Dossier Arolsen.
Fiche d’Andrée Choisy sur le site internet de l’Amicale de Mauthausen, https://www.monument-mauthausen.org/1423.html
Entretien avec Lucette Vigne, belle-fille d’Andrée Choisy, le 31 octobre 2012.
Fabrice Sugier, « Une famille gagnée à la Résistance : Vigne Lucette, Vigne Zulma, Choisy Andrée » in AERI, La Résistance dans le Gard.
Photographie extraite de son dossier de Caen