RECHERCHEZ
Paul Herz naît le 11 février 1901 à Saint-Avold en Moselle de parents français. Son père Cerf Mathieu exerce la profession de marchand. Sa mère porte le nom de naissance de Daniel Céline. Paul se marie à Saint-Avold avec Victorine et a un fils, Bertrand.
Il commence des études de pharmacie, mais exerce comme administrateur de sociétés et habite à Nîmes, 2 rue Titus au moment de son arrestation par la Gestapo le 3 février 1943. Des témoignages lui reconnaissent son engagement dans la Résistance pour avoir transporté et distribué des tracts et journaux clandestins, participé bénévolement à la fabrication et distribution de pièces d’identité et caché des personnes recherchées par la Gestapo. Paul est interné à la prison militaire de Montpellier puis emmené à Compiègne au Frontstalag 122 le 28 février 1943 avec le matricule N° 10176. Il en repart le 26 mai 1943 pour Drancy où il organise une forme de résistance à l’intérieur du camp. Paul Cerf est nommé interprète puis chef du « bureau de liaison », ce qui fait de lui l’adjoint au chef du camp, chargé des relations avec la Kommandantur.
Vers la mi-septembre 1943, avec une quarantaine de prisonniers membres du service d’ordre juif du camp qui possèdent les clés des caves, Paul participe au creusement d’un tunnel destiné à l’évasion des détenus. La date d’évasion est prévue le 11 novembre car ce jour férié, l’appel des détenus se fait une heure plus tard. Découvert par les Allemands le 9 novembre 1943, le tunnel sera muré et, quelques jours après, le 20 novembre, les détenus suspectés d’avoir participé à ce chantier sont déportés à Auschwitz par le convoi N° 62. Paul Cerf échappe au gazage et sous le matricule 164468 est affecté au block des expériences. Dans le camp, son esprit de solidarité et sa volonté de lutte font l’admiration de ses compagnons d’infortune. Il est l’un des 29 survivants parmi les 1200 prisonniers partageant le même lieu d’infortune.
Resté au camp et échappant aux évacuations, il est libéré le 27 janvier 1945 par l’armée russe. Maintenu sur place jusqu’à l’été, il écrit plusieurs courriers à son épouse Victorine en évoquant chaque fois la barbarie des bourreaux SS et affirmant qu’avoir survécu à cet enfer tenait du miracle. Il est rapatrié par avion à Lyon Bron le 27 août 1945. Le même mois, on lui envoie un document à l’adresse suivante : Place de la Mairie à Montmeyran dans la Drôme.
Son jeune fils Bertrand sert durant la guerre de boîte à lettres pour la résistance, s’inscrivant “dans cet héroïsme au quotidien de ceux qui avaient le courage de la désobéissance“.
De retour en France, Paul Cerf s’installe à Saint-Avold, sa ville natale, au 3 rue des Anges où il ouvre une agence immobilière que son fils, Bertrand Cerf reprendra au décès de son père en 1966. Membre éminent de la Communauté juive reconstituée de Saint-Avold, Paul Cerf avait présidé en 1954 une commission pour l’érection d’un monument municipal dédié aux déportés et l’enfouissement d’une urne contenant des cendres de victimes anonymes recueillies sur le site d’Auschwitz-Brzezinki.
Rédacteur : Georges Muller
Sources :
Archives de Caen
Karen Taieb, Je vous écris d’Auschwitz. Les lettres retrouvées, Taillandier 2021 – Michel Laffitte et Annette Wiewiorka, A l’intérieur du camp de Drancy, Perrin, 2015
RECHERCHEZ
Paul Herz naît le 11 février 1901 à Saint-Avold en Moselle de parents français. Son père Cerf Mathieu exerce la profession de marchand. Sa mère porte le nom de naissance de Daniel Céline. Paul se marie à Saint-Avold avec Victorine et a un fils, Bertrand.
Il commence des études de pharmacie, mais exerce comme administrateur de sociétés et habite à Nîmes, 2 rue Titus au moment de son arrestation par la Gestapo le 3 février 1943. Des témoignages lui reconnaissent son engagement dans la Résistance pour avoir transporté et distribué des tracts et journaux clandestins, participé bénévolement à la fabrication et distribution de pièces d’identité et caché des personnes recherchées par la Gestapo. Paul est interné à la prison militaire de Montpellier puis emmené à Compiègne au Frontstalag 122 le 28 février 1943 avec le matricule N° 10176. Il en repart le 26 mai 1943 pour Drancy où il organise une forme de résistance à l’intérieur du camp. Paul Cerf est nommé interprète puis chef du « bureau de liaison », ce qui fait de lui l’adjoint au chef du camp, chargé des relations avec la Kommandantur.
Vers la mi-septembre 1943, avec une quarantaine de prisonniers membres du service d’ordre juif du camp qui possèdent les clés des caves, Paul participe au creusement d’un tunnel destiné à l’évasion des détenus. La date d’évasion est prévue le 11 novembre car ce jour férié, l’appel des détenus se fait une heure plus tard. Découvert par les Allemands le 9 novembre 1943, le tunnel sera muré et, quelques jours après, le 20 novembre, les détenus suspectés d’avoir participé à ce chantier sont déportés à Auschwitz par le convoi N° 62. Paul Cerf échappe au gazage et sous le matricule 164468 est affecté au block des expériences. Dans le camp, son esprit de solidarité et sa volonté de lutte font l’admiration de ses compagnons d’infortune. Il est l’un des 29 survivants parmi les 1200 prisonniers partageant le même lieu d’infortune.
Resté au camp et échappant aux évacuations, il est libéré le 27 janvier 1945 par l’armée russe. Maintenu sur place jusqu’à l’été, il écrit plusieurs courriers à son épouse Victorine en évoquant chaque fois la barbarie des bourreaux SS et affirmant qu’avoir survécu à cet enfer tenait du miracle. Il est rapatrié par avion à Lyon Bron le 27 août 1945. Le même mois, on lui envoie un document à l’adresse suivante : Place de la Mairie à Montmeyran dans la Drôme.
Son jeune fils Bertrand sert durant la guerre de boîte à lettres pour la résistance, s’inscrivant “dans cet héroïsme au quotidien de ceux qui avaient le courage de la désobéissance“.
De retour en France, Paul Cerf s’installe à Saint-Avold, sa ville natale, au 3 rue des Anges où il ouvre une agence immobilière que son fils, Bertrand Cerf reprendra au décès de son père en 1966. Membre éminent de la Communauté juive reconstituée de Saint-Avold, Paul Cerf avait présidé en 1954 une commission pour l’érection d’un monument municipal dédié aux déportés et l’enfouissement d’une urne contenant des cendres de victimes anonymes recueillies sur le site d’Auschwitz-Brzezinki.
Rédacteur : Georges Muller
Sources :
Archives de Caen
Karen Taieb, Je vous écris d’Auschwitz. Les lettres retrouvées, Taillandier 2021 – Michel Laffitte et Annette Wiewiorka, A l’intérieur du camp de Drancy, Perrin, 2015