CECKOWSKI François

  • 69677 Buchenwald

  • Né le 25 septembre 1910 en Pologne

  • décédé le 21 décembre 1970 à Montpellier

François Ceckowski ou Cekowski voit le jour à Przejma en Pologne le 25 septembre 1910. Fils de Jakob Ceckowski, agriculteur, et de Viktoria Ostrowska, il est le quatrième enfant d’une fratrie de sept. Il arrive en France en avril 1930 avec un contrat d’embauchage. Il occupe alors divers emplois et se déplace souvent. D’abord ouvrier agricole, il séjourne à Ameuvelle dans les Vosges jusqu’à la fin décembre 1930. Il se rend ensuite à Decize dans la Nièvre du 10 janvier au 12 septembre 1931. Du 15 septembre 1931 au cinq mars 1932, il travaille aux fonderies du site de Sept-Fons, à Dompierre-sur-Besbre (Allier). Il s’installe définitivement à Montpellier à compter de juin 1932 et où il est terrassier poseur. En mars 1936, il demande sa naturalisation qu’il obtient par décret du 11 février 1938. Les éléments d’enquête figurant dans son dossier mentionnent qu’« il jouit de la considération publique », qu’il est « complètement assimilé », et qu’il fait preuve d’un « loyalisme assuré »[1]. Il épouse le quatre juillet 1936 à Montpellier Léonarda Wypych, fille de salle née également en Pologne. De leur union sont nés deux enfants, Françoise le 1er mai 1936 et Jean-Paul le 17 septembre 1940. En février 1942, il s’engage dans la Résistance et intègre le réseau F2[2]. A la suite de l’arrestation de son chef Piekarz à Marseille, François est arrêté le 17 juillet 1942, sur son lieu de travail à Aimargues (Gard) par des policiers français. Ses nom et adresse figuraient sur les documents trouvés lors de la fouille de Piekarz. Les policiers perquisitionnent son domicile et l’interrogent huit jours durant. Il est incarcéré à la maison d’arrêt de Montpellier du 26 août au 21 octobre 1942 où il n’a droit qu’à une visite au parloir de dix minutes tous les vingt jours, et ne peut recevoir ni colis, ni lettres. Il bénéficie d’un repas par jour, préparé et porté par son épouse. Du 21 octobre 1942 à novembre 1943, il est interné au CSS[3] de Saint-Paul en Haute Vienne[4] et ensuite au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn) jusqu’au 30 juillet 1944, date de son départ depuis Toulouse pour Buchenwald. Il y arrive le six août 1944, et reçoit le matricule 69677. Affecté à des kommandos de maçonnerie aux conditions de travail effroyables, il est « hospitalisé » au revier à deux reprises, pour une bronchopneumonie et ensuite pour une pleurésie. Grâce à l’intervention de deux déportés français, Marcel Paul[5] et Maurice Nègre[6], responsables de la résistance clandestine interne française dans le camp, il parvient à être affecté à la désinfection du linge. Il est libéré par les Américains le 11 avril 1945 et retrouve son foyer à Montpellier le 1er mai. Atteint de nombreuses pathologies liées à sa déportation, en 1948 François Ceckowski est reconnu invalide à 65%. En 1961, il n’exerce plus sa profession. Par décret du 19 septembre 1961, il est promu chevalier de la Légion d’honneur et l’année suivante (décret du 31 décembre 1962) nommé officier de la Légion d’Honneur. François Ceckowski décède à Montpellier le 21 décembre 1970.

Eric BERNARD


[1] Voir son dossier de naturalisation 6548 X 37

[2] À l’été 1940, des officiers polonais, réfugiés dans la Zone Libre en France, avec l’accord des anglais, créent un Service de Renseignement, réseau Interallié, plus connu sous sa dénomination F2. Ce dernier était doté d’une organisation militaire au fonctionnement rigoureux et sous le commandement exclusif d’officiers polonais.

[3] Centre de séjour surveillé (camp d’internement)

[4] Ce camp d’internement, composé de baraquements en bois  accueille dès 1940 des hommes considérés comme « indésirables » par le gouvernement de Vichy (surtout des communistes, mais également des juifs, francs-maçons, anarchistes). Ce sont des hommes de tous âges, ouvriers d’usine, paysans, fonctionnaires, artisans, commerçants, maires ou élus.

[5] Militant communiste résistant, devenu ministre du général de Gaulle dans le gouvernement provisoire de 1945

[6] Avec Emmanuel d’Astier de la Vigerie, il crée le Supernap, un service de renseignement qui transmettait au général de Gaulle, à Londres, des notes d’information sur l’activité du gouvernement de Vichy. Arrêté en mars 1944, il est déporté à Buchenwald.

Sources :

-Archives Arolsen dossier 10005360, 77388005, 77388006
-Archives SHD Caen : dossier 21 P 660 077 DAVCC de déporté de Fernand Chabert
-AD du Gard, état civil
-Archives départementales de l’Hérault, 154 PRI 7 Témoignage de Fernand Chabert ; présenté et enregistré par Suzanne Houlès. – Congrés de l’Association Républicaine des Anciens Combattants (ARAC) à Sète, 1984.
-www.comiteinternationaldachau.com – 2022 Comité International de Dachau
-Association nationale pour la mémoire des résistants et patriotes emprisonnés à Eysses
-Musée de la Résistance en ligne.
-Dictionnaire en ligne centrale Eysses (dont photo)

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

CECKOWSKI François

  • 69677 Buchenwald

  • Né le 25 septembre 1910 en Pologne

  • décédé le 21 décembre 1970 à Montpellier

François Ceckowski ou Cekowski voit le jour à Przejma en Pologne le 25 septembre 1910. Fils de Jakob Ceckowski, agriculteur, et de Viktoria Ostrowska, il est le quatrième enfant d’une fratrie de sept. Il arrive en France en avril 1930 avec un contrat d’embauchage. Il occupe alors divers emplois et se déplace souvent. D’abord ouvrier agricole, il séjourne à Ameuvelle dans les Vosges jusqu’à la fin décembre 1930. Il se rend ensuite à Decize dans la Nièvre du 10 janvier au 12 septembre 1931. Du 15 septembre 1931 au cinq mars 1932, il travaille aux fonderies du site de Sept-Fons, à Dompierre-sur-Besbre (Allier). Il s’installe définitivement à Montpellier à compter de juin 1932 et où il est terrassier poseur. En mars 1936, il demande sa naturalisation qu’il obtient par décret du 11 février 1938. Les éléments d’enquête figurant dans son dossier mentionnent qu’« il jouit de la considération publique », qu’il est « complètement assimilé », et qu’il fait preuve d’un « loyalisme assuré »[1]. Il épouse le quatre juillet 1936 à Montpellier Léonarda Wypych, fille de salle née également en Pologne. De leur union sont nés deux enfants, Françoise le 1er mai 1936 et Jean-Paul le 17 septembre 1940. En février 1942, il s’engage dans la Résistance et intègre le réseau F2[2]. A la suite de l’arrestation de son chef Piekarz à Marseille, François est arrêté le 17 juillet 1942, sur son lieu de travail à Aimargues (Gard) par des policiers français. Ses nom et adresse figuraient sur les documents trouvés lors de la fouille de Piekarz. Les policiers perquisitionnent son domicile et l’interrogent huit jours durant. Il est incarcéré à la maison d’arrêt de Montpellier du 26 août au 21 octobre 1942 où il n’a droit qu’à une visite au parloir de dix minutes tous les vingt jours, et ne peut recevoir ni colis, ni lettres. Il bénéficie d’un repas par jour, préparé et porté par son épouse. Du 21 octobre 1942 à novembre 1943, il est interné au CSS[3] de Saint-Paul en Haute Vienne[4] et ensuite au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn) jusqu’au 30 juillet 1944, date de son départ depuis Toulouse pour Buchenwald. Il y arrive le six août 1944, et reçoit le matricule 69677. Affecté à des kommandos de maçonnerie aux conditions de travail effroyables, il est « hospitalisé » au revier à deux reprises, pour une bronchopneumonie et ensuite pour une pleurésie. Grâce à l’intervention de deux déportés français, Marcel Paul[5] et Maurice Nègre[6], responsables de la résistance clandestine interne française dans le camp, il parvient à être affecté à la désinfection du linge. Il est libéré par les Américains le 11 avril 1945 et retrouve son foyer à Montpellier le 1er mai. Atteint de nombreuses pathologies liées à sa déportation, en 1948 François Ceckowski est reconnu invalide à 65%. En 1961, il n’exerce plus sa profession. Par décret du 19 septembre 1961, il est promu chevalier de la Légion d’honneur et l’année suivante (décret du 31 décembre 1962) nommé officier de la Légion d’Honneur. François Ceckowski décède à Montpellier le 21 décembre 1970.

Eric BERNARD


[1] Voir son dossier de naturalisation 6548 X 37

[2] À l’été 1940, des officiers polonais, réfugiés dans la Zone Libre en France, avec l’accord des anglais, créent un Service de Renseignement, réseau Interallié, plus connu sous sa dénomination F2. Ce dernier était doté d’une organisation militaire au fonctionnement rigoureux et sous le commandement exclusif d’officiers polonais.

[3] Centre de séjour surveillé (camp d’internement)

[4] Ce camp d’internement, composé de baraquements en bois  accueille dès 1940 des hommes considérés comme « indésirables » par le gouvernement de Vichy (surtout des communistes, mais également des juifs, francs-maçons, anarchistes). Ce sont des hommes de tous âges, ouvriers d’usine, paysans, fonctionnaires, artisans, commerçants, maires ou élus.

[5] Militant communiste résistant, devenu ministre du général de Gaulle dans le gouvernement provisoire de 1945

[6] Avec Emmanuel d’Astier de la Vigerie, il crée le Supernap, un service de renseignement qui transmettait au général de Gaulle, à Londres, des notes d’information sur l’activité du gouvernement de Vichy. Arrêté en mars 1944, il est déporté à Buchenwald.

Sources :

-Archives Arolsen dossier 10005360, 77388005, 77388006
-Archives SHD Caen : dossier 21 P 660 077 DAVCC de déporté de Fernand Chabert
-AD du Gard, état civil
-Archives départementales de l’Hérault, 154 PRI 7 Témoignage de Fernand Chabert ; présenté et enregistré par Suzanne Houlès. – Congrés de l’Association Républicaine des Anciens Combattants (ARAC) à Sète, 1984.
-www.comiteinternationaldachau.com – 2022 Comité International de Dachau
-Association nationale pour la mémoire des résistants et patriotes emprisonnés à Eysses
-Musée de la Résistance en ligne.
-Dictionnaire en ligne centrale Eysses (dont photo)

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