CAZES Estréa née DECALO

  • 22782 Auschwitz

  • Née le 3 juin 1901 à Constantinople

  • Décédé le 4 juin 1944 à Auschwitz

Maurice est né le 5 mai 1930 à Nîmes (Gard) et son frère Jacques (Jacky) le 7 juillet 1932, tous deux de nationalité française. Ils ont un frère aîné, Maïr né en 1926. Leur mère Estréa Cazès née Decalo voit le jour le 13 janvier 1901 à Constantinople en Turquie (Istanbul depuis 1930).

Elle est la fille de David et de Rebecca Decalo et possède la nationalité turque. Elle exerce la profession de couturière à Nîmes où elle réside avec sa famille au 9 rue de la Trésorerie, depuis 1926.

Leur père Salomon Cazès né le 3 février 1906 à Constantinople et arrivé en France en 1924 se marie avec Estréa le 14 octobre 1925. Il obtient la nationalité française par décret en 1949. Il est marchand forain, commerçant en bonneterie autour des Halles Centrales de Nîmes.

Au moment de leur arrestation par la Gestapo le 6 avril 1944 en raison de leur origine et de leur religion juive, Jacques et Maurice, écoliers, n’ont que 12 et 14 ans et leur mère 43. Il y a un témoin lors de cette arrestation :  Juliane Gayral, apprentie couturière chez Sarah Cazès-Arowas, (sœur de Salomon), envoyée par sa patronne prendre des nouvelles de sa belle-sœur. (Un dossier en « reconnaissance de juste » est en cours pour Juliane.)

Juliane Gayral part aussitôt prévenir Suzanne Cazès, (née en 1921, sœur de Salomon), qui tient un étalage de bonneterie autour des halles, puis Maïr Cazès, de l’arrestation d’Estréa, de Maurice et de Jacques. Elle prévient ensuite le reste de la famille, Sarah et ses deux enfants, Nicole et André, sa maman Dora Cazès. Maïr, travaillant « Aux Dames de France », prévenu, a le temps de fuir avant l’arrivée de la Gestapo et rejoint le maquis et les FFI. Salomon, travaillant sur un chantier à Courbessac, par un heureux concours de circonstances vient de partir en un autre lieu, et est absent lorsque la Gestapo vient le chercher et, prévenu des arrestations, il part aussi rejoindre le maquis.

Jacques, Maurice et Estréa sont internés à Nîmes jusqu’au mois de mai 1944 puis envoyés à Marseille à la prison des Baumettes avant leur transfert à Drancy le 21 mai 1944. Leur déportation pour Auschwitz par le convoi 75 a lieu le 30 mai selon Laure Taragano, une amie de la famille qui a suivi le même chemin, mais a eu la chance de survivre à cette épreuve et de pouvoir témoigner à son retour. Probablement gazés, mère et fils ont disparu sans avoir pu donner la moindre nouvelle au reste de leur famille. Après la guerre, leur décès a été administrativement fixé au 4 juin 1944. Le carnet de fouille d’Estréa porte le N° 137/4531. Maïr, l’aîné des trois garçons reçoit les actes de disparition de ses frères en 1948. La déclaration judiciaire de leur décès n’est officielle qu’en 1963.

Georges Muller

Sources :

-Archives Arolsen dossier 10005360, 77388005, 77388006
-Archives SHD Caen : dossier 21 P 660 077 DAVCC de déporté de Fernand Chabert
-AD du Gard, état civil
-Archives départementales de l’Hérault, 154 PRI 7 Témoignage de Fernand Chabert ; présenté et enregistré par Suzanne Houlès. – Congrés de l’Association Républicaine des Anciens Combattants (ARAC) à Sète, 1984.
-www.comiteinternationaldachau.com – 2022 Comité International de Dachau
-Association nationale pour la mémoire des résistants et patriotes emprisonnés à Eysses
-Musée de la Résistance en ligne.
-Dictionnaire en ligne centrale Eysses (dont photo)

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

CAZES Estréa née DECALO

  • 22782 Auschwitz

  • Née le 3 juin 1901 à Constantinople

  • Décédé le 4 juin 1944 à Auschwitz

Maurice est né le 5 mai 1930 à Nîmes (Gard) et son frère Jacques (Jacky) le 7 juillet 1932, tous deux de nationalité française. Ils ont un frère aîné, Maïr né en 1926. Leur mère Estréa Cazès née Decalo voit le jour le 13 janvier 1901 à Constantinople en Turquie (Istanbul depuis 1930).

Elle est la fille de David et de Rebecca Decalo et possède la nationalité turque. Elle exerce la profession de couturière à Nîmes où elle réside avec sa famille au 9 rue de la Trésorerie, depuis 1926.

Leur père Salomon Cazès né le 3 février 1906 à Constantinople et arrivé en France en 1924 se marie avec Estréa le 14 octobre 1925. Il obtient la nationalité française par décret en 1949. Il est marchand forain, commerçant en bonneterie autour des Halles Centrales de Nîmes.

Au moment de leur arrestation par la Gestapo le 6 avril 1944 en raison de leur origine et de leur religion juive, Jacques et Maurice, écoliers, n’ont que 12 et 14 ans et leur mère 43. Il y a un témoin lors de cette arrestation :  Juliane Gayral, apprentie couturière chez Sarah Cazès-Arowas, (sœur de Salomon), envoyée par sa patronne prendre des nouvelles de sa belle-sœur. (Un dossier en « reconnaissance de juste » est en cours pour Juliane.)

Juliane Gayral part aussitôt prévenir Suzanne Cazès, (née en 1921, sœur de Salomon), qui tient un étalage de bonneterie autour des halles, puis Maïr Cazès, de l’arrestation d’Estréa, de Maurice et de Jacques. Elle prévient ensuite le reste de la famille, Sarah et ses deux enfants, Nicole et André, sa maman Dora Cazès. Maïr, travaillant « Aux Dames de France », prévenu, a le temps de fuir avant l’arrivée de la Gestapo et rejoint le maquis et les FFI. Salomon, travaillant sur un chantier à Courbessac, par un heureux concours de circonstances vient de partir en un autre lieu, et est absent lorsque la Gestapo vient le chercher et, prévenu des arrestations, il part aussi rejoindre le maquis.

Jacques, Maurice et Estréa sont internés à Nîmes jusqu’au mois de mai 1944 puis envoyés à Marseille à la prison des Baumettes avant leur transfert à Drancy le 21 mai 1944. Leur déportation pour Auschwitz par le convoi 75 a lieu le 30 mai selon Laure Taragano, une amie de la famille qui a suivi le même chemin, mais a eu la chance de survivre à cette épreuve et de pouvoir témoigner à son retour. Probablement gazés, mère et fils ont disparu sans avoir pu donner la moindre nouvelle au reste de leur famille. Après la guerre, leur décès a été administrativement fixé au 4 juin 1944. Le carnet de fouille d’Estréa porte le N° 137/4531. Maïr, l’aîné des trois garçons reçoit les actes de disparition de ses frères en 1948. La déclaration judiciaire de leur décès n’est officielle qu’en 1963.

Georges Muller

Sources :

-Archives Arolsen dossier 10005360, 77388005, 77388006
-Archives SHD Caen : dossier 21 P 660 077 DAVCC de déporté de Fernand Chabert
-AD du Gard, état civil
-Archives départementales de l’Hérault, 154 PRI 7 Témoignage de Fernand Chabert ; présenté et enregistré par Suzanne Houlès. – Congrés de l’Association Républicaine des Anciens Combattants (ARAC) à Sète, 1984.
-www.comiteinternationaldachau.com – 2022 Comité International de Dachau
-Association nationale pour la mémoire des résistants et patriotes emprisonnés à Eysses
-Musée de la Résistance en ligne.
-Dictionnaire en ligne centrale Eysses (dont photo)

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