CAVAILLON Marguerite née BLOCH

  • 5494 Drancy, Auschwitz

  • Née à Nîmes vers 1876

  • Décédée le 10 octobre 1943 à Auschwitz

Tout comme les Créange et les Carcassonne, la famille Cavaillon est issue de la communauté de « juifs du pape » qui s’est développée dans le Comtat-Venaissin depuis le Moyen-Age.  Les Cavaillon sont installés à Nîmes depuis plusieurs générations où ils sont devenus de prospères négociants en tissus.

Fils d’Isaac Albert Cavaillon et d’Eldéha Caroline Bernard, Lazare naît le 22 juin 1869 au domicile familial, 13 rue des Marchands à Nîmes. En grandissant, il suit sa scolarité au lycée de garçons (aujourd’hui Alphonse Daudet) où il se distingue, remportant par exemple à 13 ans deux accessits, en mathématiques et en langue allemande.

Dès la fin de ses études, il est initié aux affaires familiales en tant qu’employé de commerce. A 20 ans, il devance l’appel sous les drapeaux en profitant du système d’engagé conditionnel alors en vigueur, qui permet aux fils de la bourgeoisie de ne faire qu’une seule année de service au lieu de 5 ans, en cas de tirage au sort défavorable. Il est affecté au 122e Régiment d’Artillerie et termine sa période d’active en novembre 1890 avec le grade de caporal. Réformé en 1895, il ne participera pas à la grande Guerre.

Le 14 février 1898, il se marie avec Marguerite Rebecca Bloch, née à Nîmes d’un négociant : Nathan Bloch, juge au Tribunal de Commerce et de Noémie Babet Albertine Milhaud. Les jeunes mariés s’installent rue de la Maison Carrée, en plein centre de Nîmes, où ils ont la même année une fille : Andrée. Ce sera leur seul enfant, qui mourra malheureusement à l’âge de 15 ans.

Le couple souhaite par ses actions contribuer à rendre le monde meilleur : Lazare est franc-maçon, tandis que Marguerite est membre de l’Union des Femmes de France, association humanitaire crée en 1881 pour porter assistance aux personnes en difficulté, y compris à l’étranger.

C’est dire combien, après les horreurs de la Première Guerre mondiale, la deuxième doit les désespérer, d’autant plus qu’avec l’Occupation, c’est la communauté juive qui est spécifiquement visée. Toutes les valeurs auxquelles ils tiennent sont remises en cause, même sur des petits détails : le bel immeuble où ils habitent, au n°1 de l’avenue Jean-Jaurès, change d’adresse car le gouvernement de Vichy vient de la renommer en avenue de Camargue.

Le samedi 18 septembre 1943, ils sont arrêtés à leur domicile comme de nombreux autres notables juifs raflés cette semaine-là.  Internés dans un premier temps à Nice, ils sont transférés à Drancy le 16 septembre puis déportés pour Auschwitz le 7 octobre, par le convoi 60. Ils y sont très probablement gazés dès leur arrivée : à respectivement 74 et 68 ans, ils ne représentent plus une force de travail intéressante pour les Allemands…

Après la guerre, leur décès a été fixé administrativement au 10 octobre 1943.

Gérard Krebs

Sources :

Archives historiques Caen,
Acte de naissance (Etat Civil) et livret militaire de Lazare Cavaillon,
Site Gallica-BNF : bulletin des prix du Lycée de Nîmes 1882, bulletin officiel de l’Union des femmes de France mai-juin 1889
Site Généanet : arbre de Yan Ferreol-Mayrargue (août 2022)

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

CAVAILLON Marguerite née BLOCH

  • 5494 Drancy, Auschwitz

  • Née à Nîmes vers 1876

  • Décédée le 10 octobre 1943 à Auschwitz

Tout comme les Créange et les Carcassonne, la famille Cavaillon est issue de la communauté de « juifs du pape » qui s’est développée dans le Comtat-Venaissin depuis le Moyen-Age.  Les Cavaillon sont installés à Nîmes depuis plusieurs générations où ils sont devenus de prospères négociants en tissus.

Fils d’Isaac Albert Cavaillon et d’Eldéha Caroline Bernard, Lazare naît le 22 juin 1869 au domicile familial, 13 rue des Marchands à Nîmes. En grandissant, il suit sa scolarité au lycée de garçons (aujourd’hui Alphonse Daudet) où il se distingue, remportant par exemple à 13 ans deux accessits, en mathématiques et en langue allemande.

Dès la fin de ses études, il est initié aux affaires familiales en tant qu’employé de commerce. A 20 ans, il devance l’appel sous les drapeaux en profitant du système d’engagé conditionnel alors en vigueur, qui permet aux fils de la bourgeoisie de ne faire qu’une seule année de service au lieu de 5 ans, en cas de tirage au sort défavorable. Il est affecté au 122e Régiment d’Artillerie et termine sa période d’active en novembre 1890 avec le grade de caporal. Réformé en 1895, il ne participera pas à la grande Guerre.

Le 14 février 1898, il se marie avec Marguerite Rebecca Bloch, née à Nîmes d’un négociant : Nathan Bloch, juge au Tribunal de Commerce et de Noémie Babet Albertine Milhaud. Les jeunes mariés s’installent rue de la Maison Carrée, en plein centre de Nîmes, où ils ont la même année une fille : Andrée. Ce sera leur seul enfant, qui mourra malheureusement à l’âge de 15 ans.

Le couple souhaite par ses actions contribuer à rendre le monde meilleur : Lazare est franc-maçon, tandis que Marguerite est membre de l’Union des Femmes de France, association humanitaire crée en 1881 pour porter assistance aux personnes en difficulté, y compris à l’étranger.

C’est dire combien, après les horreurs de la Première Guerre mondiale, la deuxième doit les désespérer, d’autant plus qu’avec l’Occupation, c’est la communauté juive qui est spécifiquement visée. Toutes les valeurs auxquelles ils tiennent sont remises en cause, même sur des petits détails : le bel immeuble où ils habitent, au n°1 de l’avenue Jean-Jaurès, change d’adresse car le gouvernement de Vichy vient de la renommer en avenue de Camargue.

Le samedi 18 septembre 1943, ils sont arrêtés à leur domicile comme de nombreux autres notables juifs raflés cette semaine-là.  Internés dans un premier temps à Nice, ils sont transférés à Drancy le 16 septembre puis déportés pour Auschwitz le 7 octobre, par le convoi 60. Ils y sont très probablement gazés dès leur arrivée : à respectivement 74 et 68 ans, ils ne représentent plus une force de travail intéressante pour les Allemands…

Après la guerre, leur décès a été fixé administrativement au 10 octobre 1943.

Gérard Krebs

Sources :

Archives historiques Caen,
Acte de naissance (Etat Civil) et livret militaire de Lazare Cavaillon,
Site Gallica-BNF : bulletin des prix du Lycée de Nîmes 1882, bulletin officiel de l’Union des femmes de France mai-juin 1889
Site Généanet : arbre de Yan Ferreol-Mayrargue (août 2022)

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