RECHERCHEZ
Jean-Baptiste Casazza est né à Marseille le 14 mars 1908. Son père Paul Casazza, originaire de Rogliano en Corse, est marin chez Framaton et sa mère Marie-Louise Polidari née à Aubagne est couturière. Lorsqu’il vient au monde, Jean-Baptiste est le sixième et dernier fils du couple qui aura un ultime et septième enfant en 1912 avec la naissance d’une petite fille prénommée Juliette. La famille habite successivement rue de la Joliette et rue de l’Evêché à Marseille. Très bon élève, Jean-Baptiste réussit brillamment son certificat d’études primaires avec mention très bien. Il n’a alors que 10 ans. Comme son père et son frère André, il se destine à la marine marchande. Capitaine au long cours[1], il est amené à parcourir les mers jusqu’au Japon. Un temps sédentaire, il intervient comme enseignant au sein de l’école d’hydrographie de Marseille. Quand la seconde guerre mondiale éclate, il est affecté à la base aéronautique navale de Saint-Mandrier-sur-Mer dans le Var. Après la défaite de juin 1940, il est démobilisé et rejoint le domicile familial. Faute de pouvoir reprendre son activité de marin, il occupe un emploi d’homme de peine dans une confiserie de Marseille. Militant avant-guerre au sein du parti communiste[2], après la dissolution de ce dernier par le gouvernement Daladier le 26 septembre 1939, Jean-Baptiste va à l’instar d’autres militants communistes[3], continuer à militer activement au sein du PC clandestin. Il va ainsi dès juin 1940 entrer dans la résistance avec des actions de propagande contre le gouvernement de Vichy et contre l’occupant nazi. Repéré et surveillé par la police de Vichy, il quitte son domicile à compter de janvier 1941 pour entrer pleinement en clandestinité. En octobre 1941, il intègre le premier Groupe F.T.P.F. des Bouches du Rhône et en mars 1942, il prend le commandement des F.T.P.F. du Gard et assure les fonctions d’officier recruteur et instructeur avec le grade de lieutenant. Devenu l’un des trois responsables régionaux[4] des F.T.P.F, Jean-Baptiste s’associe à la première équipe F.T.P.F., dite « équipe du Midi », fondée dans la zone Sud à Nîmes par Jean Robert début mai 1942. Jusqu’à l’arrivée des Allemands, il s’agit pour ce groupe de lutter contre la propagande du gouvernement de Vichy avec la diffusion de tracts et de journaux clandestins, d’effectuer quelques sabotages et des opérations pour récupérer cartes et tickets de ravitaillement[5]. Avec ses camarades F.T.P.F., Jean-Baptiste connaît une vie difficile de clandestin. Séparés des siens, dans l’illégalité, muni de faux papiers, sans domicile fixe, il doit changer souvent de cache, dans et autour de Nîmes. Proscrit, constamment sur le qui-vive, il se doit d’être méfiant. A Nîmes il est quelquefois hébergé chez Madame Sauze et sa fille Josette Schwartz qui accueillent au sein de leur pouponnière une dizaine de nourrissons. Depuis le début de la guerre, elles hébergent des communistes traqués, des résistants, notamment ceux du FN et des F.T.P.F. Elles les nourrissent, les soignent si besoin et leur apportent un peu de répit et de réconfort. Jean-Baptiste trouve également refuge chez Marie Charmasson et le couple Marie et Adrien Gerbaud[6] (sa fille et son gendre) 23 rue Fernand Pelloutier à Nîmes. Comme chez Madame Sauze, Jean-Baptiste et ses camarades clandestins y trouvent un abri presqu’une famille de substitution le temps d’un passage, d’une pause. Ceux qu’elle cache, nourrit, soigne, l’appellent affectueusement la « marraine[7] ». Jean-Baptiste ne sait pas encore que cette « marraine » deviendra sa belle-mère puisqu’il épousera à Paris le 30 avril 1949 sa fille Marie Charmasson, veuve de guerre d’Adrien Gerbaud[8]. Avec l’arrivée des Allemands dans le Gard le 11 novembre 1942, la distribution de tracts et de journaux clandestins s’intensifie ainsi que les attentats et les sabotages. Ainsi Jean-Baptiste participe à de nombreuses actions contre l’ennemi telles que la destruction de convois militaires, des attentats ferroviaires, des dynamitages de transformateurs et de lignes téléphoniques. Des actions qui visent avant tout à saboter tout appareil de production susceptible de servir la machine de guerre allemande. Ces actions menées par Jean-Baptiste et ses camarades F.T.P.F. s’accompagnent également d’actions d’intimidation des collaborateurs locaux, notamment les librairies exposant les ouvrages d’idéologues collaborateurs et nazis, et les permanences du P.P.F. et du R.N.P[9]. A partir de Janvier 1943, les F.T.P.F. décident de prendre pour cibles les officiers allemands. Le 20 février 1943, cinq militaires sont tués et sept blessés grièvement au cours de l’attentat contre une maison de tolérance nîmoise (l’hôtel meublé Carro situé 15 rue Saint-Laurent) exclusivement réservée aux officiers et sous-officiers allemands. Avec Jean Robert, Jean-Baptiste est chargé à Alès de préparer les explosifs et de les rapporter à Nîmes. Là s’arrêtera son rôle dans cet attentat[10]. Aussitôt, en guise de représailles et sur la demande des Allemands, 50 personnes[11] sont arrêtées. Elles ont été choisies sur une liste d’opposants au régime de Vichy établie par le préfet du Gard Angelo Chiappe. L’équipe de Jean Robert décide alors d’organiser une grande manifestation pour faire libérer les otages. Pour cela elle procède le 22 février 1943 à une distribution de tracts pour appeler les nîmois à se rendre devant la maison d’arrêt. Lors de la distribution, Jean-Baptiste et ses camarades sont surpris par une patrouille de gardiens de la Paix rue Richelieu, Jean-Baptiste parvient à s’enfuir et à se débarrasser de son arme[12] mais il est rattrapé et arrêté. Ses camarades Jean Robert et Vincent Faïta seront à leur tour arrêtés une dizaine de jours plus tard. Tous les trois subissent des interrogatoires « musclés » de la part de policiers de la Section des Affaires Politiques[13] (S.A.P.) de Marseille. Jean-Baptiste en sort à chaque fois très « abîmé »[14]. Inculpé de distribution de tracts subversifs, de détention et port d’arme à feu, de blessures volontaires sur agent de l’autorité, de complicité, et d’usage de fausse carte d’identité, il est jugé par la Section Spéciale[15] de la Cour d’Appel de Nîmes les 28 et 29 mars 1943. Cinq autres inculpés comparaissent avec lui : Jean Robert, Vincent Faïta, André Maurel, Fernand Chabert et Louisette Sauze épouse Maurin. Tous les six sont défendus par Maître Charles Bedos[16], avocat expérimenté et très connu à Nîmes, et par un jeune avocat Maître Maurice Delran. En dépit de la grande qualité de leur plaidoiries, et parce que tout était joué d’avance, Jean-Baptiste est condamné aux travaux forcés à perpétuité comme deux de ses coaccusés (Chabert et Maurel) tandis que Vincent Faïta et Jean Robert sont condamnés à mort[17]. Louisette Sauze est condamnée à cinq ans de travaux forcés. Détenu probablement à la Maison centrale après son jugement, Jean-Baptiste y subit le régime du strict droit commun, appliqué rigoureusement aux « politiques ». Le 15 octobre 1943, avec environ 150 autres résistants internés, il est transféré à la centrale d’Eysses[18] de Villeneuve-sur-Lot, avec « le train de la Marseillaise[19] ». A son arrivée, il reçoit le numéro d’écrou 611 et est affecté à un préau[20]. A Eysses, Jean-Baptiste côtoie des hommes de toutes origines, géographique, sociale, politique et carcérale[21]. Malgré la répression et la privation de liberté, il va trouver en la centrale d’Eysses un véritable lieu où les idéaux de la Résistance vont largement s’exprimer, à commencer par la mise en place d’une forte solidarité matérielle, culturelle et psychologique entre les détenus. Des conférences, des cours sont organisés pour partager la connaissance, réfléchir, préparer la libération du pays et sa reconstruction. Les festivités, notamment sportives, ont aussi leur place au sein de la Centrale et constituent ainsi un puissant facteur de sociabilité au sein des détenus. Très vite les résistants emprisonnés à Eysses vont s’unir au sein d’un Collectif sous la forme d’un « Front national » à laquelle adhèrent la plupart des organisations de résistance représentées au sein de la centrale[22]. Ce dernier met au point une organisation résistante[23]à l’intérieur de la centrale, organisation[24] à laquelle appartient Jean-Baptiste. Rapidement un projet d’évasion collective va voir le jour et des contacts avec la Résistance extérieure vont s’établir à travers l’envoi de messages écrits. Remarqué pour ses qualités d’écriture et de calligraphie, Jean-Baptiste intègre l’équipe technique chargée de transcrire ces messages en écriture très fine sur feuille à cigarettes ou papier pelure. A partir de février 1944, les forces d’occupation participent pleinement à la surveillance des prisons via la mise en place de commissions mixtes franco-allemandes. Les détenus peuvent alors à tout moment être livrés aux autorités allemandes en cas de mouvements de rébellion au sein de la centrale. Après l’échec de la tentative d’évasion collective des 19 et 20 février 1944 et la répression féroce qui suivra, le régime de détention va se durcir sensiblement pour Jean-Baptiste et ses codétenus. Dans un contexte de miliciarisation de Vichy et d’une demande toujours plus forte de l’occupant de lui livrer les prisonniers politiques détenus dans les prisons françaises, Jean-Baptiste et ses camarades sont remis par les autorités de Vichy à la division SS Das Reich[25] le 30 mai 1944 pour être transférés au camp de Compiègne-Royallieu. Après un voyage pénible de quatre jours en wagons à bestiaux, perturbé par les bombardements des lignes de chemin de fer, Jean-Baptiste et ses codétenus arrivent à Compiègne-Royallieu le 3 juin et sont tout de suite affectés au camp disciplinaire C[26]. Ils en repartent le 18 juin[27] au petit matin, pour le camp de concentration de Dachau. Après trois jours d’un voyage effroyable, entassés à 110 ou 120 dans des wagons à bestiaux où la soif a rendu fous certains déportés, le convoi arrive à Dachau le 20 juin dans l’après-midi. Au terme de 14 heures d’attente sur la place d’appel, Jean-Baptiste se plie aux formalités administratives d’enregistrement de tout déporté arrivant au camp. Viennent ensuite les séances de déshabillage et de désinfection à un rythme effréné et sous les coups de matraque des kapos. Il regagne enfin son bloc de quarantaine où il restera environ trois semaines avant d’être transféré le 14 juillet au Kommando extérieur de Landsberg[28] avec le matricule 73221. Pendant 10 mois, Jean-Baptiste connaît des conditions de détention et de travail dignes de celle du pire bagne. Sous-alimenté, souvent dans un froid glacial, il doit travailler plus de 12h par jour, au prolongement d’une piste d’envol d’avions à réaction. Il est permis de penser qu’il a peut-être également travaillé à la localisation et au déterrement dangereux de bombes non éclatées, larguées par les Alliés, à l’enlèvement des gravas des bâtiments bombardés et aux travaux de déneigement durant le très rude hiver 1944-1945[29]. A la mi-décembre 1944, Jean-Baptiste fait partie des 250 déportés présents encore à Landsberg sur les 350 arrivés le 14 juillet[30]. Devant l’avancée de l’armée américaine, le kommando est évacué le 25 avril 1945 et les déportés se dirigent à pied vers le kommando voisin de Kaufering où la situation est encore plus effroyable qu’à Landsberg. Jean-Baptiste et ses camarades sont alors dirigés vers le camp principal de Dachau surpeuplé qui ne peut les accueillir. Le lendemain 27 avril, la colonne de déportés bifurque vers le Kommando d’Allach où elle arrive après avoir parcouru 70 Km en une journée et demie. Allach est libéré par les Américains le 30 avril 1945. Jean-Baptiste est de retour en France le 13 mai 1945 et s en charge dans un premier temps à l’hôtel Lutétia[31]. Il retrouve les siens à Marseille et reprend son activité professionnelle au sein de la marine marchande après probablement un temps de repos et de réadaptation à une « vie normale ». Il obtiendra en octobre 1956 le titre de déporté résistant. En 1949, avec son épouse et les deux enfants[32] de celle-ci, il quitte Marseille pour venir travailler à Paris au siège de la fédération CGT de la Marine Marchande. En 1949 et en 1951, le cercle de famille s’agrandit avec la naissance de deux autres enfants, Jean-Paul et Mireille. Aux quatre enfants du foyer Casazza, il convient d’en ajouter un cinquième, Jean-Claude, le fils de Margueritte Charmasson et de Jean Robert que Jean-Baptiste et Marie accueillent souvent et entourent d’une grande d’affection. En 1958, l’état de santé de Marie nécessite un retour dans le Midi où le climat lui serait plus clément, Jean-Baptiste décide alors de prendre sa retraite et de revenir dans sa ville natale. Au début des années 1970, il se retire à Saint Quentin-la-Poterie, commune natale de son épouse. Très estimé par la population locale il jouit d’une certaine notoriété, il assurera d’ailleurs les fonctions de président du foyer du troisième âge. Toujours animé par le plaisir d’écrire, il n’hésite pas faire office d’ « écrivain public » auprès de personnes en difficulté avec le « maniement » de l’écriture.
Atteint d’une grave maladie, Jean-Baptiste Casazza décède à Marseille le 1e mars 1978, un mois après le décès de son épouse. Il laisse le souvenir d’une personne très instruite, tournée vers les autres, combattive, déterminée et en même temps discrète, ne souhaitant pas se mettre en avant et préférant « rester dans l’ombre ».
Eric BERNARD
[1] Un capitaine au long cours exerce les fonctions de commandement sur les navires de commerce et de pêche de tout tonnage.
[2] Il restera adhérent au PC jusqu’à la fin de sa vie.
[3] Tels que Jean Robert et Vincent Faïta, deux communistes qui poursuivront leur action de Résistance dans le Gard, à laquelle s’associera Jean-Baptiste.
[4] Les deux autres étant Pierre Doize et Jean Seine.
[5] Faute d’argent et de papiers en règle, il était impossible de se procurer les denrées essentielles, il avait été donc décidé de « visiter » chaque mois une mairie afin de se procurer cartes et tickets d’alimentation. A l’occasion, les résistants emportaient des tampons, des cachets officiels grâce auxquels ils pouvaient établir de fausses cartes d’identité.
[6] Marie Charmasson épouse Gerbaud est la sœur de Marguerite Charmasson, épouse de Jean Robert.
[7] Voir livre d’Aimé Vielzeuf « Au temps des longues nuits »
[8] Tué par balles le 31 décembre 1944, reconnu « mort pour la France ».
[9] Parti Populaire Français fondé par Jacques Doriot et Rassemblement National Populaire de Marcel Déat
[10] Ce sont Jean Robert et Edo Faïta qui déposeront la bombe dans l’établissement.
[11] Après un mois de détention à la maison d’arrêt de Nîmes, 42 seront relâchées le 21 mars 1943.
[12] Qu’il aurait jeté dans le seau hygiénique d’une vieille dame.
[13] Créée le 21 novembre 1942, en collaboration avec l’occupant, cette unité de police politique a la forme d’une brigade mobile régionale, chargée de lutter contre le « terrorisme ».
[14] D’après le témoignage de Danton Charmasson, fils de Marie Charmasson.
[15] Tribunaux d’exception créés par la loi du 14 août 1941 et chargés de juger les délits et crimes attribués par la police de Vichy aux communistes et anarchistes.
[16] Cinq mois après le procès Me Bedos sera arrêté comme otage par la Gestapo et déporté à Mauthausen.
[17] Ils seront guillotinés dans la cour de la maison d’arrêt de Nîmes le 22 avril 1943.
[18] Ancien bagne pour enfants, elle devient à l’automne 1943, une « maison centrale de force » où par mesure de sécurité, le gouvernement de Vichy a décidé d’y regrouper tous les condamnés politiques de la zone sud, de la région de Lyon et plus tard des condamnés de Paris et du Nord.
[19] Lors de la halte du train en gare de Montpellier, en signe de protestation, les détenus enfermés dans les wagons se sont mis à chanter avec force la Marseillaise.
[20] La centrale d’Eysses était divisée en quatre préaux regroupant chacun 150 à 300 internés
[21] Voir l’ouvrage de Corinne Jaladieu : La prison politique sous Vichy. L’exemple des centrales d’Eysses et de Rennes.
[22] Ibid.
[23] La mise en place d’une organisation militaire en vue de la préparation d’une évasion collective lui vaudra d’être reconnu après la guerre comme bataillon des Forces Françaises de l’Intérieur (F.F.I.).
[24] Organisation à laquelle s’associera une partie du personnel pénitentiaire.
[25] Unité d’élite, la division blindée SS Das Reich était composée de jeunes engagés et de vétérans rompus aux méthodes punitives qui avaient commis sur le Front de l’Est de nombreux crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Basée à Montauban, sur l’ordre d’Hitler elle a une double mission : rejoindre au plus vite la Normandie où vient d’avoir lieu le débarquement et « nettoyer » les maquis français de leurs Résistants. En France elle a commis plusieurs atrocités, notamment à Tulle (99 hommes choisis au hasard et pendus à des balcons ou à des réverbères) et à Oradour-sur-Glane où elle a massacré, le 10 juin 1944, 642 habitants
[26] Camp réservé aux internés juifs jusqu’à l’été 1943et ensuite destiné aux internés considérés comme « particulièrement dangereux » par les Allemands.
[27] Ce convoi compte 2139 hommes dont plus de la moitié des déportés proviennent de la Centrale d’Eysses, à Villeneuve-sur-Lot, seulement 1541 hommes sont revenus de déportation.
[28] Il fait partie des 350 déportés transférés au kommando de Landsberg dont 170 d’Eysses. Tout près de la ville de Landsberg-sur-Lech, située à 50 km au sud-ouest de Munich et à 90 km du camp principal de Dachau, ce kommando a été créé sur la demande des usines Dornier, entreprise allemande de construction aéronautique.
[29] Autres travaux auxquels étaient astreints les déportés.
[30] Les autres sont soit décédés, soit ont été renvoyés au camp principal de Dachau car considérés comme inaptes au travail.
[31]Hôtel situé à Paris qui, de la fin avril 1945 à la fin août 1945, a servi de lieu d’accueil et de contrôle pour les déportés rescapés, et de centre d’information pour les familles.
[32] Raymond et Danièle nés respectivement en 1934 et 1944 qu’il considèrera toujours comme les siens.
Sources :
- Service Historique de la Défense, département des fonds d’archives, division des archives des victimes des conflits contemporains, site de Caen. Dossier de Jean-Baptiste Casazza, cote AC 21 P 722 977
- Service Historique de la Défense, site de Vincennes. Dossier de Jean-Baptiste Casazza, cote 16 P 109 978
- Site de généalogie Généanet, arbres généalogiques de la famille Casazza établis, par Natalie Casazza, et Sacha Barrault : https://gw.geneanet.org
RECHERCHEZ
Jean-Baptiste Casazza est né à Marseille le 14 mars 1908. Son père Paul Casazza, originaire de Rogliano en Corse, est marin chez Framaton et sa mère Marie-Louise Polidari née à Aubagne est couturière. Lorsqu’il vient au monde, Jean-Baptiste est le sixième et dernier fils du couple qui aura un ultime et septième enfant en 1912 avec la naissance d’une petite fille prénommée Juliette. La famille habite successivement rue de la Joliette et rue de l’Evêché à Marseille. Très bon élève, Jean-Baptiste réussit brillamment son certificat d’études primaires avec mention très bien. Il n’a alors que 10 ans. Comme son père et son frère André, il se destine à la marine marchande. Capitaine au long cours[1], il est amené à parcourir les mers jusqu’au Japon. Un temps sédentaire, il intervient comme enseignant au sein de l’école d’hydrographie de Marseille. Quand la seconde guerre mondiale éclate, il est affecté à la base aéronautique navale de Saint-Mandrier-sur-Mer dans le Var. Après la défaite de juin 1940, il est démobilisé et rejoint le domicile familial. Faute de pouvoir reprendre son activité de marin, il occupe un emploi d’homme de peine dans une confiserie de Marseille. Militant avant-guerre au sein du parti communiste[2], après la dissolution de ce dernier par le gouvernement Daladier le 26 septembre 1939, Jean-Baptiste va à l’instar d’autres militants communistes[3], continuer à militer activement au sein du PC clandestin. Il va ainsi dès juin 1940 entrer dans la résistance avec des actions de propagande contre le gouvernement de Vichy et contre l’occupant nazi. Repéré et surveillé par la police de Vichy, il quitte son domicile à compter de janvier 1941 pour entrer pleinement en clandestinité. En octobre 1941, il intègre le premier Groupe F.T.P.F. des Bouches du Rhône et en mars 1942, il prend le commandement des F.T.P.F. du Gard et assure les fonctions d’officier recruteur et instructeur avec le grade de lieutenant. Devenu l’un des trois responsables régionaux[4] des F.T.P.F, Jean-Baptiste s’associe à la première équipe F.T.P.F., dite « équipe du Midi », fondée dans la zone Sud à Nîmes par Jean Robert début mai 1942. Jusqu’à l’arrivée des Allemands, il s’agit pour ce groupe de lutter contre la propagande du gouvernement de Vichy avec la diffusion de tracts et de journaux clandestins, d’effectuer quelques sabotages et des opérations pour récupérer cartes et tickets de ravitaillement[5]. Avec ses camarades F.T.P.F., Jean-Baptiste connaît une vie difficile de clandestin. Séparés des siens, dans l’illégalité, muni de faux papiers, sans domicile fixe, il doit changer souvent de cache, dans et autour de Nîmes. Proscrit, constamment sur le qui-vive, il se doit d’être méfiant. A Nîmes il est quelquefois hébergé chez Madame Sauze et sa fille Josette Schwartz qui accueillent au sein de leur pouponnière une dizaine de nourrissons. Depuis le début de la guerre, elles hébergent des communistes traqués, des résistants, notamment ceux du FN et des F.T.P.F. Elles les nourrissent, les soignent si besoin et leur apportent un peu de répit et de réconfort. Jean-Baptiste trouve également refuge chez Marie Charmasson et le couple Marie et Adrien Gerbaud[6] (sa fille et son gendre) 23 rue Fernand Pelloutier à Nîmes. Comme chez Madame Sauze, Jean-Baptiste et ses camarades clandestins y trouvent un abri presqu’une famille de substitution le temps d’un passage, d’une pause. Ceux qu’elle cache, nourrit, soigne, l’appellent affectueusement la « marraine[7] ». Jean-Baptiste ne sait pas encore que cette « marraine » deviendra sa belle-mère puisqu’il épousera à Paris le 30 avril 1949 sa fille Marie Charmasson, veuve de guerre d’Adrien Gerbaud[8]. Avec l’arrivée des Allemands dans le Gard le 11 novembre 1942, la distribution de tracts et de journaux clandestins s’intensifie ainsi que les attentats et les sabotages. Ainsi Jean-Baptiste participe à de nombreuses actions contre l’ennemi telles que la destruction de convois militaires, des attentats ferroviaires, des dynamitages de transformateurs et de lignes téléphoniques. Des actions qui visent avant tout à saboter tout appareil de production susceptible de servir la machine de guerre allemande. Ces actions menées par Jean-Baptiste et ses camarades F.T.P.F. s’accompagnent également d’actions d’intimidation des collaborateurs locaux, notamment les librairies exposant les ouvrages d’idéologues collaborateurs et nazis, et les permanences du P.P.F. et du R.N.P[9]. A partir de Janvier 1943, les F.T.P.F. décident de prendre pour cibles les officiers allemands. Le 20 février 1943, cinq militaires sont tués et sept blessés grièvement au cours de l’attentat contre une maison de tolérance nîmoise (l’hôtel meublé Carro situé 15 rue Saint-Laurent) exclusivement réservée aux officiers et sous-officiers allemands. Avec Jean Robert, Jean-Baptiste est chargé à Alès de préparer les explosifs et de les rapporter à Nîmes. Là s’arrêtera son rôle dans cet attentat[10]. Aussitôt, en guise de représailles et sur la demande des Allemands, 50 personnes[11] sont arrêtées. Elles ont été choisies sur une liste d’opposants au régime de Vichy établie par le préfet du Gard Angelo Chiappe. L’équipe de Jean Robert décide alors d’organiser une grande manifestation pour faire libérer les otages. Pour cela elle procède le 22 février 1943 à une distribution de tracts pour appeler les nîmois à se rendre devant la maison d’arrêt. Lors de la distribution, Jean-Baptiste et ses camarades sont surpris par une patrouille de gardiens de la Paix rue Richelieu, Jean-Baptiste parvient à s’enfuir et à se débarrasser de son arme[12] mais il est rattrapé et arrêté. Ses camarades Jean Robert et Vincent Faïta seront à leur tour arrêtés une dizaine de jours plus tard. Tous les trois subissent des interrogatoires « musclés » de la part de policiers de la Section des Affaires Politiques[13] (S.A.P.) de Marseille. Jean-Baptiste en sort à chaque fois très « abîmé »[14]. Inculpé de distribution de tracts subversifs, de détention et port d’arme à feu, de blessures volontaires sur agent de l’autorité, de complicité, et d’usage de fausse carte d’identité, il est jugé par la Section Spéciale[15] de la Cour d’Appel de Nîmes les 28 et 29 mars 1943. Cinq autres inculpés comparaissent avec lui : Jean Robert, Vincent Faïta, André Maurel, Fernand Chabert et Louisette Sauze épouse Maurin. Tous les six sont défendus par Maître Charles Bedos[16], avocat expérimenté et très connu à Nîmes, et par un jeune avocat Maître Maurice Delran. En dépit de la grande qualité de leur plaidoiries, et parce que tout était joué d’avance, Jean-Baptiste est condamné aux travaux forcés à perpétuité comme deux de ses coaccusés (Chabert et Maurel) tandis que Vincent Faïta et Jean Robert sont condamnés à mort[17]. Louisette Sauze est condamnée à cinq ans de travaux forcés. Détenu probablement à la Maison centrale après son jugement, Jean-Baptiste y subit le régime du strict droit commun, appliqué rigoureusement aux « politiques ». Le 15 octobre 1943, avec environ 150 autres résistants internés, il est transféré à la centrale d’Eysses[18] de Villeneuve-sur-Lot, avec « le train de la Marseillaise[19] ». A son arrivée, il reçoit le numéro d’écrou 611 et est affecté à un préau[20]. A Eysses, Jean-Baptiste côtoie des hommes de toutes origines, géographique, sociale, politique et carcérale[21]. Malgré la répression et la privation de liberté, il va trouver en la centrale d’Eysses un véritable lieu où les idéaux de la Résistance vont largement s’exprimer, à commencer par la mise en place d’une forte solidarité matérielle, culturelle et psychologique entre les détenus. Des conférences, des cours sont organisés pour partager la connaissance, réfléchir, préparer la libération du pays et sa reconstruction. Les festivités, notamment sportives, ont aussi leur place au sein de la Centrale et constituent ainsi un puissant facteur de sociabilité au sein des détenus. Très vite les résistants emprisonnés à Eysses vont s’unir au sein d’un Collectif sous la forme d’un « Front national » à laquelle adhèrent la plupart des organisations de résistance représentées au sein de la centrale[22]. Ce dernier met au point une organisation résistante[23]à l’intérieur de la centrale, organisation[24] à laquelle appartient Jean-Baptiste. Rapidement un projet d’évasion collective va voir le jour et des contacts avec la Résistance extérieure vont s’établir à travers l’envoi de messages écrits. Remarqué pour ses qualités d’écriture et de calligraphie, Jean-Baptiste intègre l’équipe technique chargée de transcrire ces messages en écriture très fine sur feuille à cigarettes ou papier pelure. A partir de février 1944, les forces d’occupation participent pleinement à la surveillance des prisons via la mise en place de commissions mixtes franco-allemandes. Les détenus peuvent alors à tout moment être livrés aux autorités allemandes en cas de mouvements de rébellion au sein de la centrale. Après l’échec de la tentative d’évasion collective des 19 et 20 février 1944 et la répression féroce qui suivra, le régime de détention va se durcir sensiblement pour Jean-Baptiste et ses codétenus. Dans un contexte de miliciarisation de Vichy et d’une demande toujours plus forte de l’occupant de lui livrer les prisonniers politiques détenus dans les prisons françaises, Jean-Baptiste et ses camarades sont remis par les autorités de Vichy à la division SS Das Reich[25] le 30 mai 1944 pour être transférés au camp de Compiègne-Royallieu. Après un voyage pénible de quatre jours en wagons à bestiaux, perturbé par les bombardements des lignes de chemin de fer, Jean-Baptiste et ses codétenus arrivent à Compiègne-Royallieu le 3 juin et sont tout de suite affectés au camp disciplinaire C[26]. Ils en repartent le 18 juin[27] au petit matin, pour le camp de concentration de Dachau. Après trois jours d’un voyage effroyable, entassés à 110 ou 120 dans des wagons à bestiaux où la soif a rendu fous certains déportés, le convoi arrive à Dachau le 20 juin dans l’après-midi. Au terme de 14 heures d’attente sur la place d’appel, Jean-Baptiste se plie aux formalités administratives d’enregistrement de tout déporté arrivant au camp. Viennent ensuite les séances de déshabillage et de désinfection à un rythme effréné et sous les coups de matraque des kapos. Il regagne enfin son bloc de quarantaine où il restera environ trois semaines avant d’être transféré le 14 juillet au Kommando extérieur de Landsberg[28] avec le matricule 73221. Pendant 10 mois, Jean-Baptiste connaît des conditions de détention et de travail dignes de celle du pire bagne. Sous-alimenté, souvent dans un froid glacial, il doit travailler plus de 12h par jour, au prolongement d’une piste d’envol d’avions à réaction. Il est permis de penser qu’il a peut-être également travaillé à la localisation et au déterrement dangereux de bombes non éclatées, larguées par les Alliés, à l’enlèvement des gravas des bâtiments bombardés et aux travaux de déneigement durant le très rude hiver 1944-1945[29]. A la mi-décembre 1944, Jean-Baptiste fait partie des 250 déportés présents encore à Landsberg sur les 350 arrivés le 14 juillet[30]. Devant l’avancée de l’armée américaine, le kommando est évacué le 25 avril 1945 et les déportés se dirigent à pied vers le kommando voisin de Kaufering où la situation est encore plus effroyable qu’à Landsberg. Jean-Baptiste et ses camarades sont alors dirigés vers le camp principal de Dachau surpeuplé qui ne peut les accueillir. Le lendemain 27 avril, la colonne de déportés bifurque vers le Kommando d’Allach où elle arrive après avoir parcouru 70 Km en une journée et demie. Allach est libéré par les Américains le 30 avril 1945. Jean-Baptiste est de retour en France le 13 mai 1945 et s en charge dans un premier temps à l’hôtel Lutétia[31]. Il retrouve les siens à Marseille et reprend son activité professionnelle au sein de la marine marchande après probablement un temps de repos et de réadaptation à une « vie normale ». Il obtiendra en octobre 1956 le titre de déporté résistant. En 1949, avec son épouse et les deux enfants[32] de celle-ci, il quitte Marseille pour venir travailler à Paris au siège de la fédération CGT de la Marine Marchande. En 1949 et en 1951, le cercle de famille s’agrandit avec la naissance de deux autres enfants, Jean-Paul et Mireille. Aux quatre enfants du foyer Casazza, il convient d’en ajouter un cinquième, Jean-Claude, le fils de Margueritte Charmasson et de Jean Robert que Jean-Baptiste et Marie accueillent souvent et entourent d’une grande d’affection. En 1958, l’état de santé de Marie nécessite un retour dans le Midi où le climat lui serait plus clément, Jean-Baptiste décide alors de prendre sa retraite et de revenir dans sa ville natale. Au début des années 1970, il se retire à Saint Quentin-la-Poterie, commune natale de son épouse. Très estimé par la population locale il jouit d’une certaine notoriété, il assurera d’ailleurs les fonctions de président du foyer du troisième âge. Toujours animé par le plaisir d’écrire, il n’hésite pas faire office d’ « écrivain public » auprès de personnes en difficulté avec le « maniement » de l’écriture.
Atteint d’une grave maladie, Jean-Baptiste Casazza décède à Marseille le 1e mars 1978, un mois après le décès de son épouse. Il laisse le souvenir d’une personne très instruite, tournée vers les autres, combattive, déterminée et en même temps discrète, ne souhaitant pas se mettre en avant et préférant « rester dans l’ombre ».
Eric BERNARD
[1] Un capitaine au long cours exerce les fonctions de commandement sur les navires de commerce et de pêche de tout tonnage.
[2] Il restera adhérent au PC jusqu’à la fin de sa vie.
[3] Tels que Jean Robert et Vincent Faïta, deux communistes qui poursuivront leur action de Résistance dans le Gard, à laquelle s’associera Jean-Baptiste.
[4] Les deux autres étant Pierre Doize et Jean Seine.
[5] Faute d’argent et de papiers en règle, il était impossible de se procurer les denrées essentielles, il avait été donc décidé de « visiter » chaque mois une mairie afin de se procurer cartes et tickets d’alimentation. A l’occasion, les résistants emportaient des tampons, des cachets officiels grâce auxquels ils pouvaient établir de fausses cartes d’identité.
[6] Marie Charmasson épouse Gerbaud est la sœur de Marguerite Charmasson, épouse de Jean Robert.
[7] Voir livre d’Aimé Vielzeuf « Au temps des longues nuits »
[8] Tué par balles le 31 décembre 1944, reconnu « mort pour la France ».
[9] Parti Populaire Français fondé par Jacques Doriot et Rassemblement National Populaire de Marcel Déat
[10] Ce sont Jean Robert et Edo Faïta qui déposeront la bombe dans l’établissement.
[11] Après un mois de détention à la maison d’arrêt de Nîmes, 42 seront relâchées le 21 mars 1943.
[12] Qu’il aurait jeté dans le seau hygiénique d’une vieille dame.
[13] Créée le 21 novembre 1942, en collaboration avec l’occupant, cette unité de police politique a la forme d’une brigade mobile régionale, chargée de lutter contre le « terrorisme ».
[14] D’après le témoignage de Danton Charmasson, fils de Marie Charmasson.
[15] Tribunaux d’exception créés par la loi du 14 août 1941 et chargés de juger les délits et crimes attribués par la police de Vichy aux communistes et anarchistes.
[16] Cinq mois après le procès Me Bedos sera arrêté comme otage par la Gestapo et déporté à Mauthausen.
[17] Ils seront guillotinés dans la cour de la maison d’arrêt de Nîmes le 22 avril 1943.
[18] Ancien bagne pour enfants, elle devient à l’automne 1943, une « maison centrale de force » où par mesure de sécurité, le gouvernement de Vichy a décidé d’y regrouper tous les condamnés politiques de la zone sud, de la région de Lyon et plus tard des condamnés de Paris et du Nord.
[19] Lors de la halte du train en gare de Montpellier, en signe de protestation, les détenus enfermés dans les wagons se sont mis à chanter avec force la Marseillaise.
[20] La centrale d’Eysses était divisée en quatre préaux regroupant chacun 150 à 300 internés
[21] Voir l’ouvrage de Corinne Jaladieu : La prison politique sous Vichy. L’exemple des centrales d’Eysses et de Rennes.
[22] Ibid.
[23] La mise en place d’une organisation militaire en vue de la préparation d’une évasion collective lui vaudra d’être reconnu après la guerre comme bataillon des Forces Françaises de l’Intérieur (F.F.I.).
[24] Organisation à laquelle s’associera une partie du personnel pénitentiaire.
[25] Unité d’élite, la division blindée SS Das Reich était composée de jeunes engagés et de vétérans rompus aux méthodes punitives qui avaient commis sur le Front de l’Est de nombreux crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Basée à Montauban, sur l’ordre d’Hitler elle a une double mission : rejoindre au plus vite la Normandie où vient d’avoir lieu le débarquement et « nettoyer » les maquis français de leurs Résistants. En France elle a commis plusieurs atrocités, notamment à Tulle (99 hommes choisis au hasard et pendus à des balcons ou à des réverbères) et à Oradour-sur-Glane où elle a massacré, le 10 juin 1944, 642 habitants
[26] Camp réservé aux internés juifs jusqu’à l’été 1943et ensuite destiné aux internés considérés comme « particulièrement dangereux » par les Allemands.
[27] Ce convoi compte 2139 hommes dont plus de la moitié des déportés proviennent de la Centrale d’Eysses, à Villeneuve-sur-Lot, seulement 1541 hommes sont revenus de déportation.
[28] Il fait partie des 350 déportés transférés au kommando de Landsberg dont 170 d’Eysses. Tout près de la ville de Landsberg-sur-Lech, située à 50 km au sud-ouest de Munich et à 90 km du camp principal de Dachau, ce kommando a été créé sur la demande des usines Dornier, entreprise allemande de construction aéronautique.
[29] Autres travaux auxquels étaient astreints les déportés.
[30] Les autres sont soit décédés, soit ont été renvoyés au camp principal de Dachau car considérés comme inaptes au travail.
[31]Hôtel situé à Paris qui, de la fin avril 1945 à la fin août 1945, a servi de lieu d’accueil et de contrôle pour les déportés rescapés, et de centre d’information pour les familles.
[32] Raymond et Danièle nés respectivement en 1934 et 1944 qu’il considèrera toujours comme les siens.
Sources :
- Service Historique de la Défense, département des fonds d’archives, division des archives des victimes des conflits contemporains, site de Caen. Dossier de Jean-Baptiste Casazza, cote AC 21 P 722 977
- Service Historique de la Défense, site de Vincennes. Dossier de Jean-Baptiste Casazza, cote 16 P 109 978
- Site de généalogie Généanet, arbres généalogiques de la famille Casazza établis, par Natalie Casazza, et Sacha Barrault : https://gw.geneanet.org