RECHERCHEZ
Fils de Augustin Carrillo et de Rosario Luque Gimenez, Francisco naît le 25 septembre 1905 à Luque (province de Cordoba en Espagne). Il épouse Manuela Arrebola Mureil née à Carcabuey (Espagne) le 1eravril 1903, avec laquelle il aura quatre enfants tous nés à Luque : Augustin né le 8 août 1926, Rosario née le 10 février 1929, Rafael né le 22 novembre 1930 et Francisco né le 22 décembre 1934.
Charbonnier, comme son père, puis ouvrier agricole, il s‘engage dès le début de la guerre civile espagnole en 1936, auprès des forces républicaines pour lutter contre le franquisme. A la fin de l’année 1938, face à l’imminence de la défaite républicaine, il décide de mettre sa famille à l’abri en la conduisant à la frontière française où elle sera prise en charge par la Croix Rouge. Après un hébergement temporaire aux Rousses (Jura), sa famille est transférée en avril 1939 dans un camp de réfugiés à Langogne (Lozère) où elle s’installera par la suite.
Resté en Espagne pour livrer les derniers combats de la résistance républicaine, jusqu’à la chute de Barcelone qui sonne l’heure de la Retirada, Francisco se réfugie en France le 3 février 1939. Dès son arrivée, il est interné au camp de Gurs (Pyrénées Atlantiques) avec d’autres républicains espagnols et des membres des brigades internationales.
Comme 55 000 de ses compatriotes, il s’engage comme volontaire dans les Compagnies de Travailleurs Étrangers créées par le gouvernement Daladier dans le cadre de la loi sur « l‘organisation de la nation pour le temps de guerre » et placées sous l’autorité du ministère de la guerre pour réaliser des travaux d’intérêt général, notamment de protection et défense des frontières. C’est ainsi, qu‘il aurait préalablement transité par le camp de La Favède (Gard) avant de rejoindre la 11° CTE (Compagnie de Travailleurs Etrangers) de la Condamine – Chatelard (Alpes-de-Haute-Provence) à la frontière italienne. Après deux jours de voyage en passant par Lyon et Dijon, il arrive dans le département de la Moselle, débarque en gare de Novéant et dirigé vers le village de Gorzes. Ces 2 villages à la frontière entre l’Alsace -Moselle allemande et la France, seront annexés par le IIIème Reich après l’armistice du 22 juin 1940. La gare de la commune deviendra un point de passage obligé entre la France et l’Allemagne par lequel plusieurs dizaines de milliers de déportés vont transiter.
Francisco Carillo participe sous la direction de la 1ère section du 441ème régiment de marche métropolitain, à la construction d’un campement de mille baraquements qui va prendre le nom de « camp Morin ». Les 18 et 19 juin les Allemands bombardent Epinal, Dournoux, Xertigny Jeuxey et la Chapelle-aux-Bois où Carillo alors dans la 2ème CTE sera pris dans la tourmente.
Le 18 juin 1940[i] il est fait prisonnier et incarcéré à la caserne Lefèvre de Mulhouse (Haut Rhin) puis, en août 1940, à la caserne Bougenel de Belfort (Territoire de Belfort) d’où il adressera à son épouse deux courriers…ses derniers. Le 25 janvier 1941, il est transféré en Allemagne au camp de prisonniers de guerre de Fallingbostel (Basse Saxe), au stalag XI-B sous le numéro 87362. Le statut de prisonnier de guerre étant refusé aux républicains espagnols par l’Allemagne, il est déporté à Mauthausen (Autriche) le 27 janvier 1941 sous le matricule 5460. Quelques jours plus tard, le 17 février, il est transféré au camp annexe de Gusen (matricule 10209) où il décède le 1er octobre, il venait d’avoir 36 ans. Près de 3400 espagnols, entre le 24 janvier 1940 et le 27 janvier 1941, seront déportés de leur stalag vers le camp de concentration de Mauthausen, bien que prisonniers de guerre dont près de 70% périront.
Du fait de son engagement dans l’armée française et bien qu’espagnol, Francisco Carrillo Luque sera reconnu « mort pour la France ».
André FRANCISCO avec Dominique et Éliane CARRILLO, petites-filles de Francisco et filles de Rafael
[i] Entre le mardi 18 juin 1940, et le dimanche 27 juin 1940 : les Allemands ouvrent un camp provisoire sur la commune de Bains-les-Bains, dans le Vosges, pour y rassembler toutes les troupes prises dans la nasse autour d’Epinal (23ème GRCA, 55ème BMM, 11ème RACL, coloniaux, Espagnols, 26ème RAD, 1600 capturés dans les casernes d’Epinal, 80 capturés à Cruey les Surance, 46ème GRDI, artilleurs des batteries des forts d’Epinal, prisonniers capturés à Archettes et Xerménil). Ce sont environ 50 000 personnes qui vont se retrouver pendant dix journées sans eau, sans nourriture, sans hygiène et sous une pluie battante, surveillées par les Allemands.
Le samedi 26 juin : commence le tri des internés. À partir de 14h45, les prisonniers sont dirigés vers les frontstalag 211 de Sarrebourg, frontstalag 210 de Strasbourg, frontstalag 141 de Vesoul, frontstalag 120 de Mirecourt, frontstalag 121 à Epinal ou le frontstalag 140 de Belfort. Au soir du 27 juin, le camp est totalement vide.
Sources :
Mémorial FMD – partie III liste 2
Archives SHD Caen
Archives Arolsen
Recherches et témoignages de Éliane Carrillo-Enjolras (petite -fille de Francisco Carrillo Luque )
https://www.memorialgenweb.org/memorial3/html/fr/complementter.php?id=9630181
RECHERCHEZ
Fils de Augustin Carrillo et de Rosario Luque Gimenez, Francisco naît le 25 septembre 1905 à Luque (province de Cordoba en Espagne). Il épouse Manuela Arrebola Mureil née à Carcabuey (Espagne) le 1eravril 1903, avec laquelle il aura quatre enfants tous nés à Luque : Augustin né le 8 août 1926, Rosario née le 10 février 1929, Rafael né le 22 novembre 1930 et Francisco né le 22 décembre 1934.
Charbonnier, comme son père, puis ouvrier agricole, il s‘engage dès le début de la guerre civile espagnole en 1936, auprès des forces républicaines pour lutter contre le franquisme. A la fin de l’année 1938, face à l’imminence de la défaite républicaine, il décide de mettre sa famille à l’abri en la conduisant à la frontière française où elle sera prise en charge par la Croix Rouge. Après un hébergement temporaire aux Rousses (Jura), sa famille est transférée en avril 1939 dans un camp de réfugiés à Langogne (Lozère) où elle s’installera par la suite.
Resté en Espagne pour livrer les derniers combats de la résistance républicaine, jusqu’à la chute de Barcelone qui sonne l’heure de la Retirada, Francisco se réfugie en France le 3 février 1939. Dès son arrivée, il est interné au camp de Gurs (Pyrénées Atlantiques) avec d’autres républicains espagnols et des membres des brigades internationales.
Comme 55 000 de ses compatriotes, il s’engage comme volontaire dans les Compagnies de Travailleurs Étrangers créées par le gouvernement Daladier dans le cadre de la loi sur « l‘organisation de la nation pour le temps de guerre » et placées sous l’autorité du ministère de la guerre pour réaliser des travaux d’intérêt général, notamment de protection et défense des frontières. C’est ainsi, qu‘il aurait préalablement transité par le camp de La Favède (Gard) avant de rejoindre la 11° CTE (Compagnie de Travailleurs Etrangers) de la Condamine – Chatelard (Alpes-de-Haute-Provence) à la frontière italienne. Après deux jours de voyage en passant par Lyon et Dijon, il arrive dans le département de la Moselle, débarque en gare de Novéant et dirigé vers le village de Gorzes. Ces 2 villages à la frontière entre l’Alsace -Moselle allemande et la France, seront annexés par le IIIème Reich après l’armistice du 22 juin 1940. La gare de la commune deviendra un point de passage obligé entre la France et l’Allemagne par lequel plusieurs dizaines de milliers de déportés vont transiter.
Francisco Carillo participe sous la direction de la 1ère section du 441ème régiment de marche métropolitain, à la construction d’un campement de mille baraquements qui va prendre le nom de « camp Morin ». Les 18 et 19 juin les Allemands bombardent Epinal, Dournoux, Xertigny Jeuxey et la Chapelle-aux-Bois où Carillo alors dans la 2ème CTE sera pris dans la tourmente.
Le 18 juin 1940[i] il est fait prisonnier et incarcéré à la caserne Lefèvre de Mulhouse (Haut Rhin) puis, en août 1940, à la caserne Bougenel de Belfort (Territoire de Belfort) d’où il adressera à son épouse deux courriers…ses derniers. Le 25 janvier 1941, il est transféré en Allemagne au camp de prisonniers de guerre de Fallingbostel (Basse Saxe), au stalag XI-B sous le numéro 87362. Le statut de prisonnier de guerre étant refusé aux républicains espagnols par l’Allemagne, il est déporté à Mauthausen (Autriche) le 27 janvier 1941 sous le matricule 5460. Quelques jours plus tard, le 17 février, il est transféré au camp annexe de Gusen (matricule 10209) où il décède le 1er octobre, il venait d’avoir 36 ans. Près de 3400 espagnols, entre le 24 janvier 1940 et le 27 janvier 1941, seront déportés de leur stalag vers le camp de concentration de Mauthausen, bien que prisonniers de guerre dont près de 70% périront.
Du fait de son engagement dans l’armée française et bien qu’espagnol, Francisco Carrillo Luque sera reconnu « mort pour la France ».
André FRANCISCO avec Dominique et Éliane CARRILLO, petites-filles de Francisco et filles de Rafael
[i] Entre le mardi 18 juin 1940, et le dimanche 27 juin 1940 : les Allemands ouvrent un camp provisoire sur la commune de Bains-les-Bains, dans le Vosges, pour y rassembler toutes les troupes prises dans la nasse autour d’Epinal (23ème GRCA, 55ème BMM, 11ème RACL, coloniaux, Espagnols, 26ème RAD, 1600 capturés dans les casernes d’Epinal, 80 capturés à Cruey les Surance, 46ème GRDI, artilleurs des batteries des forts d’Epinal, prisonniers capturés à Archettes et Xerménil). Ce sont environ 50 000 personnes qui vont se retrouver pendant dix journées sans eau, sans nourriture, sans hygiène et sous une pluie battante, surveillées par les Allemands.
Le samedi 26 juin : commence le tri des internés. À partir de 14h45, les prisonniers sont dirigés vers les frontstalag 211 de Sarrebourg, frontstalag 210 de Strasbourg, frontstalag 141 de Vesoul, frontstalag 120 de Mirecourt, frontstalag 121 à Epinal ou le frontstalag 140 de Belfort. Au soir du 27 juin, le camp est totalement vide.
Sources :
Mémorial FMD – partie III liste 2
Archives SHD Caen
Archives Arolsen
Recherches et témoignages de Éliane Carrillo-Enjolras (petite -fille de Francisco Carrillo Luque )
https://www.memorialgenweb.org/memorial3/html/fr/complementter.php?id=9630181