CARAYON Jean

  • Château d’Eisenberg

  • Né le 29 décembre 1895 à Nîmes

  • Décédé le 2 avril 1987 à Nîmes

Fils d’Armand, instituteur et d’Elodie Barbier institutrice, il s’engage comme volontaire pour la durée de la guerre le 29 novembre 1914 au 50ème RI et gravira rapidement les échelons pour passer brigadier, maréchal, sous-lieutenant et lieutenant le 18 août 1918 au 2ème groupe d’aviation.

Particulièrement intrépide, il est blessé au combat lors de la chute de son avion le 15 juillet 1918 et sera maintes fois décoré (croix de guerre, légion d’honneur) et cité à six reprises à l’ordre de ses régiments.

Il épouse Suzanne Jacquet âgée de 21 ans à Nîmes le 24 septembre 1918.

Après une mission en Argentine du 27 mars 1919 au 20 mars 1920, il passe capitaine en 1935 au 38ème régiment d’aviation et lieutenant-colonel le 15 décembre 1936 à l’état-major de l’armée de l’air.

Membre du réseau Alliance sous la direction du commandant Faye, il se met au service des alliés et organise recrutements, passages en Afrique du Nord de spécialistes de l’armée de l’air sur l’ordre du Général Giraud, fourniture de matériel et renseignements sur la DCA allemande, sous le pseudonyme de « Phénix ».

Il est arrêté par la police française et la milice le 12 avril 1944 à son domicile au 23 rue Alquié à Vichy alors qu’il est général, « sur l’ordre du secrétaire général au maintien de l’ordre en vue d’être traduit devant une cour martiale », décision transformée quelques jours plus tard en arrêté d’internement.  Il est Inculpé de complot contre la sûreté de l’Etat et  interné à la prison de la milice au Château des Brosses à Bellerive-sur-Allier (03), puis remis le 4 mai à la Gestapo. Sont impliqués dans la même affaire, le Colonel Cornillon et le Général Lefort.

Après une comparution en cour martiale, mais sans suite, il est envoyé à Compiègne où il sera interné du 6 au 19 mai 1944 et en tant que  « personnalité-otage[i] » et déporté par transport I.220 du 19 mai 1944, vers la prison de Godesberg[ii] et transféré le 8 mars 1945 au Château d’Eisenberg[iii]  en Bohême, transfert motivé par l’évolution du conflit. En effet, les Alliés se rapprochent dangereusement pour les nazis. Il est libéré le 8 mai 1945 à Eisenberg et rapatrié au Bourget par avion américain le 11 mai 1945.

Il s’installe à Nîmes, 7 rue cité Foulc à son retour où il sera général de division aérienne en 1953.

Il est homologué au titre de la résistance comme agent P2 au grade de lieutenant-colonel 1er échelon.

Il décède à Nîmes le  2 avril  1987

André FRANCISCO


[i] Personnalités-otages : un certain nombre de personnes occupant en général des postes à responsabilité civile, politique ou militaire voire religieuse sont arrêtées souvent de manière préventive à cause du danger qu’elles pouvaient représenter, puis déportées. Elles devaient servir le cas échéant de monnaie d’échange. Elles ont eu un sort relativement enviable en comparaison des autres déportés.

[ii]Bad Godesberg: Kommando du Kl Buchenwald. L’hôtel de prestige Dreesen datant du XIXème siècle, situé au sud de Bonn à Bad Godesberg au bord du Rhin, est érigé en Kommando le 13 mai 1944. Il accueille notamment 150 officiers supérieurs français, déportés comme « Personnalités-otages » après le débarquement de Normandie. Il est évacué le 29 mars 1945.

[iii] Eisenberg : Le château d’Eisenberg est officiellement un Kommando du KL Flossenbürg créé en juin 1943. Il est situé dans l’ancienne Tchécoslovaquie et est chargé de recevoir des « Personnalités-otages ».

Sources :

AFMD ALLIER : http://www.afmd-allier.com/PBCPPlayer.asp?ID=1567864

Bureau des Archives des Victimes des Conflits Contemporains

Dossier matricule 2128 classe 1905 – archives départementales du Gard

Dictionnaire Historique de la Résistance sous la direction de François Marcot  Editions Robert Laffont  2005

Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

 

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

CARAYON Jean

  • Château d’Eisenberg

  • Né le 29 décembre 1895 à Nîmes

  • Décédé le 2 avril 1987 à Nîmes

Fils d’Armand, instituteur et d’Elodie Barbier institutrice, il s’engage comme volontaire pour la durée de la guerre le 29 novembre 1914 au 50ème RI et gravira rapidement les échelons pour passer brigadier, maréchal, sous-lieutenant et lieutenant le 18 août 1918 au 2ème groupe d’aviation.

Particulièrement intrépide, il est blessé au combat lors de la chute de son avion le 15 juillet 1918 et sera maintes fois décoré (croix de guerre, légion d’honneur) et cité à six reprises à l’ordre de ses régiments.

Il épouse Suzanne Jacquet âgée de 21 ans à Nîmes le 24 septembre 1918.

Après une mission en Argentine du 27 mars 1919 au 20 mars 1920, il passe capitaine en 1935 au 38ème régiment d’aviation et lieutenant-colonel le 15 décembre 1936 à l’état-major de l’armée de l’air.

Membre du réseau Alliance sous la direction du commandant Faye, il se met au service des alliés et organise recrutements, passages en Afrique du Nord de spécialistes de l’armée de l’air sur l’ordre du Général Giraud, fourniture de matériel et renseignements sur la DCA allemande, sous le pseudonyme de « Phénix ».

Il est arrêté par la police française et la milice le 12 avril 1944 à son domicile au 23 rue Alquié à Vichy alors qu’il est général, « sur l’ordre du secrétaire général au maintien de l’ordre en vue d’être traduit devant une cour martiale », décision transformée quelques jours plus tard en arrêté d’internement.  Il est Inculpé de complot contre la sûreté de l’Etat et  interné à la prison de la milice au Château des Brosses à Bellerive-sur-Allier (03), puis remis le 4 mai à la Gestapo. Sont impliqués dans la même affaire, le Colonel Cornillon et le Général Lefort.

Après une comparution en cour martiale, mais sans suite, il est envoyé à Compiègne où il sera interné du 6 au 19 mai 1944 et en tant que  « personnalité-otage[i] » et déporté par transport I.220 du 19 mai 1944, vers la prison de Godesberg[ii] et transféré le 8 mars 1945 au Château d’Eisenberg[iii]  en Bohême, transfert motivé par l’évolution du conflit. En effet, les Alliés se rapprochent dangereusement pour les nazis. Il est libéré le 8 mai 1945 à Eisenberg et rapatrié au Bourget par avion américain le 11 mai 1945.

Il s’installe à Nîmes, 7 rue cité Foulc à son retour où il sera général de division aérienne en 1953.

Il est homologué au titre de la résistance comme agent P2 au grade de lieutenant-colonel 1er échelon.

Il décède à Nîmes le  2 avril  1987

André FRANCISCO


[i] Personnalités-otages : un certain nombre de personnes occupant en général des postes à responsabilité civile, politique ou militaire voire religieuse sont arrêtées souvent de manière préventive à cause du danger qu’elles pouvaient représenter, puis déportées. Elles devaient servir le cas échéant de monnaie d’échange. Elles ont eu un sort relativement enviable en comparaison des autres déportés.

[ii]Bad Godesberg: Kommando du Kl Buchenwald. L’hôtel de prestige Dreesen datant du XIXème siècle, situé au sud de Bonn à Bad Godesberg au bord du Rhin, est érigé en Kommando le 13 mai 1944. Il accueille notamment 150 officiers supérieurs français, déportés comme « Personnalités-otages » après le débarquement de Normandie. Il est évacué le 29 mars 1945.

[iii] Eisenberg : Le château d’Eisenberg est officiellement un Kommando du KL Flossenbürg créé en juin 1943. Il est situé dans l’ancienne Tchécoslovaquie et est chargé de recevoir des « Personnalités-otages ».

Sources :

AFMD ALLIER : http://www.afmd-allier.com/PBCPPlayer.asp?ID=1567864

Bureau des Archives des Victimes des Conflits Contemporains

Dossier matricule 2128 classe 1905 – archives départementales du Gard

Dictionnaire Historique de la Résistance sous la direction de François Marcot  Editions Robert Laffont  2005

Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

 

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