CANAUD Fernand

  • 75979 Dachau

  • Né le 26 août 1921 à Nîmes

  • Décédé à Générac (Gard) le 24 avril 2013

Né à Nîmes, le 26 août 1921, Fernand Canaud est le fils de Marius Canaud, surveillant à la Maison d’Arrêt de Montpellier et de Marie Jonod. A 22 ans, il suit les traces de son père en entrant comme gardien auxiliaire à la Maison Centrale de Nîmes. Cette même année 1943, il se marie en juin avec Maria Theresa Alcacer et le couple habite 25 rue Fléchier.

Son travail ne donne pas toute satisfaction à la direction de la Maison Centrale, mais celle-ci est loin de se douter que ses petits manquements cachent en fait une connivence avec les prisonniers politiques, pour la plupart communistes, qui ont organisé une résistance au sein même de l’établissement…

Avec quelques collègues, il se laisse même convaincre d’adhérer, durant l’été 1943, à leur organisation : le FN (Front national de lutte pour l’indépendance de la France). Il est alors, sous le pseudonyme de Louis, agent de liaison entre les patriotes internés et la direction du mouvement. En septembre, il reçoit de celle-ci l’ordre de préparer une évasion massive devant permettre de les libérer tous. Il s’y emploie avec efficacité, dressant des plans avec les collègues qui sont dans la confidence.

Mais les choses ne se passent pas comme prévu : d’une part l’évasion, planifiée pour la fin octobre est finalement reportée de quelques mois, d’autre part deux de ses comparses sont licenciés car on a découvert qu’ils passaient du courrier aux prisonniers. Le projet est repoussé au début février 1944, il y joue un rôle déterminant, prenant beaucoup de risques. Dans un premier temps, il cache des revolvers pour les futurs évadés et fait fabriquer par un détenu des passes et une manivelle pour ouvrir les cellules des dortoirs.

Le jour dit, 4 février 1944, c’est lui qui ouvre le portail de la Maison Centrale aux F.T.P qui se présentent. Initialement, celui d’entre eux qui se montrait à son guichet devait être habillé en gendarme, de façon à lui donner un alibi, puisqu’il doit rester sur place. Un contretemps empêche ce subterfuge. Il est tout de suite soupçonné et interrogé. Son argument d’avoir ouvert sous la menace d’être abattu au travers de la porte blindée de la prison, ne convainc personne.

Immédiatement arrêté, il est incarcéré à Nîmes où le retrouve quelques jours plus tard son ancien collègue Jean Ancelot, matricule 75636, qui sera déporté en même temps que lui. Le 18 avril, un arrêté du Préfet de Marseille l’assigne à résidence au camp de Nexon (Haute-Vienne), mais on ignore si Fernand Canaud y sera effectivement envoyé. Il est transféré le 19 juin à la prison Saint-Paul de Lyon, avant d’être envoyé à Dachau où il arrive le 2 juillet.

Début août, il rejoint un petit sous-camp du Tyrol autrichien, à 2.300 m d’altitude : Weissensee. Il y reste trois mois avant d’être affecté à Auschwitz, début novembre. Il est libéré par l’Armée rouge le 27 janvier 1945, dans un état de santé médiocre, les poumons malades. Il est rapatrié le 6 mai.

A son retour, il change de métier et entre à la SNCF. En ce qui concerne son activité de résistant pour laquelle il reçoit en juillet 1948, le grade fictif d’adjudant, il reste dans la plus grande discrétion souhaitant être cité seulement sous le nom de Louis.

Il s’éteint à Générac (Gard) le 24 avril 2013.

Gérard Krebs

Sources :

Archives Arolsen

Archives SHD de Caen

Archives départementales du Gard

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

CANAUD Fernand

  • 75979 Dachau

  • Né le 26 août 1921 à Nîmes

  • Décédé à Générac (Gard) le 24 avril 2013

Né à Nîmes, le 26 août 1921, Fernand Canaud est le fils de Marius Canaud, surveillant à la Maison d’Arrêt de Montpellier et de Marie Jonod. A 22 ans, il suit les traces de son père en entrant comme gardien auxiliaire à la Maison Centrale de Nîmes. Cette même année 1943, il se marie en juin avec Maria Theresa Alcacer et le couple habite 25 rue Fléchier.

Son travail ne donne pas toute satisfaction à la direction de la Maison Centrale, mais celle-ci est loin de se douter que ses petits manquements cachent en fait une connivence avec les prisonniers politiques, pour la plupart communistes, qui ont organisé une résistance au sein même de l’établissement…

Avec quelques collègues, il se laisse même convaincre d’adhérer, durant l’été 1943, à leur organisation : le FN (Front national de lutte pour l’indépendance de la France). Il est alors, sous le pseudonyme de Louis, agent de liaison entre les patriotes internés et la direction du mouvement. En septembre, il reçoit de celle-ci l’ordre de préparer une évasion massive devant permettre de les libérer tous. Il s’y emploie avec efficacité, dressant des plans avec les collègues qui sont dans la confidence.

Mais les choses ne se passent pas comme prévu : d’une part l’évasion, planifiée pour la fin octobre est finalement reportée de quelques mois, d’autre part deux de ses comparses sont licenciés car on a découvert qu’ils passaient du courrier aux prisonniers. Le projet est repoussé au début février 1944, il y joue un rôle déterminant, prenant beaucoup de risques. Dans un premier temps, il cache des revolvers pour les futurs évadés et fait fabriquer par un détenu des passes et une manivelle pour ouvrir les cellules des dortoirs.

Le jour dit, 4 février 1944, c’est lui qui ouvre le portail de la Maison Centrale aux F.T.P qui se présentent. Initialement, celui d’entre eux qui se montrait à son guichet devait être habillé en gendarme, de façon à lui donner un alibi, puisqu’il doit rester sur place. Un contretemps empêche ce subterfuge. Il est tout de suite soupçonné et interrogé. Son argument d’avoir ouvert sous la menace d’être abattu au travers de la porte blindée de la prison, ne convainc personne.

Immédiatement arrêté, il est incarcéré à Nîmes où le retrouve quelques jours plus tard son ancien collègue Jean Ancelot, matricule 75636, qui sera déporté en même temps que lui. Le 18 avril, un arrêté du Préfet de Marseille l’assigne à résidence au camp de Nexon (Haute-Vienne), mais on ignore si Fernand Canaud y sera effectivement envoyé. Il est transféré le 19 juin à la prison Saint-Paul de Lyon, avant d’être envoyé à Dachau où il arrive le 2 juillet.

Début août, il rejoint un petit sous-camp du Tyrol autrichien, à 2.300 m d’altitude : Weissensee. Il y reste trois mois avant d’être affecté à Auschwitz, début novembre. Il est libéré par l’Armée rouge le 27 janvier 1945, dans un état de santé médiocre, les poumons malades. Il est rapatrié le 6 mai.

A son retour, il change de métier et entre à la SNCF. En ce qui concerne son activité de résistant pour laquelle il reçoit en juillet 1948, le grade fictif d’adjudant, il reste dans la plus grande discrétion souhaitant être cité seulement sous le nom de Louis.

Il s’éteint à Générac (Gard) le 24 avril 2013.

Gérard Krebs

Sources :

Archives Arolsen

Archives SHD de Caen

Archives départementales du Gard

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