RECHERCHEZ
René Paul est le fils d’Auguste Bony et de son épouse Victoire Laffont. Il a un frère, Henri qui, en 1961, vivait à Alger. René se marie à Tunis, où il est commerçant, avec Léontine Barsotti en 1928 et divorce en 1935. Il parle de son fils à Henri Maigret, déporté politique, qui l’accompagne jusqu’à Ebensée, mais sa belle-sœur infirme cette filiation. Il aurait été de religion évangéliste.
Le 13 septembre 1943, alors qu’il vit à Nîmes depuis 1939 avec sa compagne Anaïs Hortalat au 2 rue d’Angoulême et qu’il gère le Mess de la Police de Nîmes situé rue Emile Jamais, il est interpellé sur son lieu de travail, par le Directeur allemand des Services du Travail Obligatoire. Cet officier, nommé Fitz, l’arrête au motif qu’il délivre des repas insuffisants et de mauvaise qualité dans de vieilles boîtes de conserve, aux jeunes gens recrutés pour le STO et regroupés dans les locaux de l’École de Garçons du Bd Talabot. C’est Fernand Clauzel, inspecteur de la Sûreté, présent ce jour de septembre 1943, qui le rapporte lorsqu’il est interrogé, en janvier 1961, par le Commissaire Principal M. Henaut, Chef de la Sûreté de Nîmes, dans le cadre d’une enquête menée sur les circonstances de l’arrestation de René Bony. Selon Clauzel, seuls les manquements concernant la nourriture livrée aux jeunes du STO auraient motivé l’arrestation de R. Bony.
Pourtant, suite à l’enquête, initiée en 1960 par Mme Hortalat, afin que soit attribué le titre de déporté résistant à René Bony, titre qui lui est refusé car « la preuve de l’activité résistante n’est pas apportée », plusieurs témoins, dont Élise Fontanelli et Charles Roissac, déclarent que René Bony a permis de soustraire de jeunes réquisitionnés au STO, en faisant supprimer leurs noms des listes. Et, d’après ces deux témoins, il y en eut beaucoup. Ce que confirment, entre autres, Jean Combes ainsi que Joseph Gaillaud, de Montfrin. D’après Mme Hortolat, Pierre Ramel, maire d’Aramon a été lui aussi soustrait au STO grâce à René Bony.
Arrêté à Nîmes le 16 septembre 1943, René est interné à Compiègne jusqu’au 22 janvier 1944, puis déporté à Buchenwald sous le matricule 42598. Il est ensuite envoyé à Mathausen le 25 février 1944 avec 2000 hommes. Affecté ensuite à Ebensee, au sein du complexe concentrationnaire de Mauthausen, il regagne le camp central en juillet puis à nouveau Ebensee en septembre 1944.
Atteint de plaies aux jambes, René est hospitalisé au revier d’Ebensee en mars 1945. Son camarade, H. Maigret le perd alors de vue, après avoir fait beaucoup pour « sauver son frère de misère » du blok 2. En novembre 1945, il confiera à A. Hortolat : « quand il est entré au revier, il était enflé des pieds à la tête, la faiblesse, la maigreur, les coups et le manque de nourriture, à bout de forces, il n’est pas arrivé à supporter ce traitement de sauvagerie et de barbarie ». René est mort le 20 mai 1945, peu de temps après la libération d’Ebensee (6 mai).
Marie Balta et Georges Muller
Sources :
https://www.monument-mauthausen.org/53644.html
Extrait acte naissance Ville de Narbonne.
Ministère de l’Intérieur. Sûreté Nationale de Sète et de Nîmes.
Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre. Délégation Allemagne-Autriche.
Gendarmerie Nationale. Grand Mémorial du Ministère de la culture, livrets militaires
Courrier personnel Henri Maigret adressé à A. Hortolat. Témoignages d’É. Fontanelli et C. Roissac.
Photo : service historique de Caen
RECHERCHEZ
René Paul est le fils d’Auguste Bony et de son épouse Victoire Laffont. Il a un frère, Henri qui, en 1961, vivait à Alger. René se marie à Tunis, où il est commerçant, avec Léontine Barsotti en 1928 et divorce en 1935. Il parle de son fils à Henri Maigret, déporté politique, qui l’accompagne jusqu’à Ebensée, mais sa belle-sœur infirme cette filiation. Il aurait été de religion évangéliste.
Le 13 septembre 1943, alors qu’il vit à Nîmes depuis 1939 avec sa compagne Anaïs Hortalat au 2 rue d’Angoulême et qu’il gère le Mess de la Police de Nîmes situé rue Emile Jamais, il est interpellé sur son lieu de travail, par le Directeur allemand des Services du Travail Obligatoire. Cet officier, nommé Fitz, l’arrête au motif qu’il délivre des repas insuffisants et de mauvaise qualité dans de vieilles boîtes de conserve, aux jeunes gens recrutés pour le STO et regroupés dans les locaux de l’École de Garçons du Bd Talabot. C’est Fernand Clauzel, inspecteur de la Sûreté, présent ce jour de septembre 1943, qui le rapporte lorsqu’il est interrogé, en janvier 1961, par le Commissaire Principal M. Henaut, Chef de la Sûreté de Nîmes, dans le cadre d’une enquête menée sur les circonstances de l’arrestation de René Bony. Selon Clauzel, seuls les manquements concernant la nourriture livrée aux jeunes du STO auraient motivé l’arrestation de R. Bony.
Pourtant, suite à l’enquête, initiée en 1960 par Mme Hortalat, afin que soit attribué le titre de déporté résistant à René Bony, titre qui lui est refusé car « la preuve de l’activité résistante n’est pas apportée », plusieurs témoins, dont Élise Fontanelli et Charles Roissac, déclarent que René Bony a permis de soustraire de jeunes réquisitionnés au STO, en faisant supprimer leurs noms des listes. Et, d’après ces deux témoins, il y en eut beaucoup. Ce que confirment, entre autres, Jean Combes ainsi que Joseph Gaillaud, de Montfrin. D’après Mme Hortolat, Pierre Ramel, maire d’Aramon a été lui aussi soustrait au STO grâce à René Bony.
Arrêté à Nîmes le 16 septembre 1943, René est interné à Compiègne jusqu’au 22 janvier 1944, puis déporté à Buchenwald sous le matricule 42598. Il est ensuite envoyé à Mathausen le 25 février 1944 avec 2000 hommes. Affecté ensuite à Ebensee, au sein du complexe concentrationnaire de Mauthausen, il regagne le camp central en juillet puis à nouveau Ebensee en septembre 1944.
Atteint de plaies aux jambes, René est hospitalisé au revier d’Ebensee en mars 1945. Son camarade, H. Maigret le perd alors de vue, après avoir fait beaucoup pour « sauver son frère de misère » du blok 2. En novembre 1945, il confiera à A. Hortolat : « quand il est entré au revier, il était enflé des pieds à la tête, la faiblesse, la maigreur, les coups et le manque de nourriture, à bout de forces, il n’est pas arrivé à supporter ce traitement de sauvagerie et de barbarie ». René est mort le 20 mai 1945, peu de temps après la libération d’Ebensee (6 mai).
Marie Balta et Georges Muller
Sources :
https://www.monument-mauthausen.org/53644.html
Extrait acte naissance Ville de Narbonne.
Ministère de l’Intérieur. Sûreté Nationale de Sète et de Nîmes.
Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre. Délégation Allemagne-Autriche.
Gendarmerie Nationale. Grand Mémorial du Ministère de la culture, livrets militaires
Courrier personnel Henri Maigret adressé à A. Hortolat. Témoignages d’É. Fontanelli et C. Roissac.
Photo : service historique de Caen