BLOCH Robert

  • Auschwitz

  • Né le 30 Juillet 1902 à Nîmes –

  • Décédé le 23 novembre 1943 à Auschwitz

Robert Isaïe Bloch naît au domicile de ses parents, au 1 rue Auguste Pellet à Nîmes. Il est l’aîné des trois enfants de Samuel Bloch, négociant âgé de 26 ans, et d’Alice Bamberger âgée de 23 ans.
Les Bloch sont une famille de commerçants nîmois très aisés. Au 19ème siècle, ils possédaient une manufacture d’habillement pour hommes : « La Maison du Prince Eugène », boulevard de l’Esplanade, à Nîmes. Le grand-père de Robert, Cerf Bloch, est un négociant connu, tout comme son père.
Scolarisé au Lycée de garçons de Nîmes, Robert devient ensuite employé de commerce et travaille avec son père. Lorsque la guerre éclate, il a 37 ans. Il habite 27 quai de la Fontaine avec Madeleine Lang née le 1er novembre 1909 à Genève (Suisse), qu’il a épousé à Lyon. Le couple a deux enfants : Jeannine née le 8 juillet 1933 puis Jean-Pierre le 11 octobre 1936, nés à Nîmes.

Au début de la guerre, la famille n’est pas immédiatement inquiétée car si elle est de confession juive, chacun possède la nationalité française. La situation devient plus critique quand les Allemands envahissent la zone sud, à la fin 1942. Des rafles commençant à viser tous les juifs dans le courant de l’année 1943. Robert pense sans doute trouver un refuge plus sûr pour sa famille dans un petit village de l’Ardèche : Le Pestrin, près de Meyras. Comment vivaient-ils ? Ont-ils été dénoncés ? Le couple Pages témoigne de leur arrestation, le 29 septembre 1943, à 9h du matin. Ils sont immédiatement conduits à la prison des Baumettes à Marseille, Robert (matricule 6219), Madeleine, Jeanine et Jean-Pierre seront ensuite transférés à Drancy. Ont-ils su que les magasins Bloch avaient été spoliés, au mois de Juin, et confiés à un administrateur de Limonest ? La famille est embarquée dans le convoi 62, avec 1200 autres juifs. Ils quittent la gare de Bobigny à 12h10, le 20 Novembre. Les corps s’entassent, brinqueballés. La terreur est palpable. Certains tentent de réconforter leurs voisins. Peu avant Metz, le train s’arrête. Les soldats hurlent : des prisonniers se sont enfuis. Mais la famille Bloch finit le voyage et, après trois journées épouvantables, le convoi arrive à Auschwitz. 241 hommes et 47 femmes sont sélectionnés pour les travaux forcés. Madeleine et les enfants sont immédiatement exterminés dans les chambres à gaz et meurent le 25 Novembre. Le drame de la séparation est raconté par un ami de Robert, rencontré à Monowitz, un camp de travail du complexe d’Auschwitz. Les deux prisonniers ont été affectés à l’usine de la Buna-Werke qui fabrique du caoutchouc pour L’entreprise allemande I G Farben. M. Navarro, qui a survécu, livre un témoignage poignant dans un courrier adressé au frère de Robert, Jean. « Robert (était) très affecté par la séparation avec sa femme et ses enfants. Cependant, jusqu’à notre séparation, le moral était relativement bon et je déplore amèrement que nous ayons dû être séparés. En effet, nous avions pris l’habitude de nous soutenir ». Un autre témoin, Alexandre Gershel, raconte que Robert était à l’infirmerie à cause d’une blessure au pied. « A ce moment il était fatigué, déjà un peu affaibli, mais plein d’énergie et même oserai-je dire, à peu près en bonne santé. » Il ajoute : « Par la suite, il a dû faire partie d’un convoi sur Auschwitz Birkenau, un de ces sinistres convois ».  L’incertitude sur son sort a perduré longtemps ; en 1947, un jugement du tribunal de Nîmes indique sommairement : « dans le courant de l’année 1944 [Robert Bloch a été] détenu en Allemagne dans un lieu qui n’a pas pu être déterminé ». La date de décès de Robert et de sa famille a été plus tard fixée administrativement au 25 novembre 1943.

Rédaction : Leila Isidore et Ava Alloua-Segura, élèves de terminale du Lycée Daudet de Nîmes, 2022-2023. Professeures encadrant le projet 12 Vies : Agnes Arcin, Anne Brugère ; Gérard Krebs, André Francisco

Sources :

Archives municipales de Nîmes
Dossier Caen :  numéro du dossier du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre 38.260
Site Yad Vashem (dont photo)
Site AJPN- Gallica-BNF
Généanet, arbre de Jean-Paul Bourlac (08/2022)
Acte de naissance de Robert Bloch

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

BLOCH Robert

  • Auschwitz

  • Né le 30 Juillet 1902 à Nîmes –

  • Décédé le 23 novembre 1943 à Auschwitz

Robert Isaïe Bloch naît au domicile de ses parents, au 1 rue Auguste Pellet à Nîmes. Il est l’aîné des trois enfants de Samuel Bloch, négociant âgé de 26 ans, et d’Alice Bamberger âgée de 23 ans.
Les Bloch sont une famille de commerçants nîmois très aisés. Au 19ème siècle, ils possédaient une manufacture d’habillement pour hommes : « La Maison du Prince Eugène », boulevard de l’Esplanade, à Nîmes. Le grand-père de Robert, Cerf Bloch, est un négociant connu, tout comme son père.
Scolarisé au Lycée de garçons de Nîmes, Robert devient ensuite employé de commerce et travaille avec son père. Lorsque la guerre éclate, il a 37 ans. Il habite 27 quai de la Fontaine avec Madeleine Lang née le 1er novembre 1909 à Genève (Suisse), qu’il a épousé à Lyon. Le couple a deux enfants : Jeannine née le 8 juillet 1933 puis Jean-Pierre le 11 octobre 1936, nés à Nîmes.

Au début de la guerre, la famille n’est pas immédiatement inquiétée car si elle est de confession juive, chacun possède la nationalité française. La situation devient plus critique quand les Allemands envahissent la zone sud, à la fin 1942. Des rafles commençant à viser tous les juifs dans le courant de l’année 1943. Robert pense sans doute trouver un refuge plus sûr pour sa famille dans un petit village de l’Ardèche : Le Pestrin, près de Meyras. Comment vivaient-ils ? Ont-ils été dénoncés ? Le couple Pages témoigne de leur arrestation, le 29 septembre 1943, à 9h du matin. Ils sont immédiatement conduits à la prison des Baumettes à Marseille, Robert (matricule 6219), Madeleine, Jeanine et Jean-Pierre seront ensuite transférés à Drancy. Ont-ils su que les magasins Bloch avaient été spoliés, au mois de Juin, et confiés à un administrateur de Limonest ? La famille est embarquée dans le convoi 62, avec 1200 autres juifs. Ils quittent la gare de Bobigny à 12h10, le 20 Novembre. Les corps s’entassent, brinqueballés. La terreur est palpable. Certains tentent de réconforter leurs voisins. Peu avant Metz, le train s’arrête. Les soldats hurlent : des prisonniers se sont enfuis. Mais la famille Bloch finit le voyage et, après trois journées épouvantables, le convoi arrive à Auschwitz. 241 hommes et 47 femmes sont sélectionnés pour les travaux forcés. Madeleine et les enfants sont immédiatement exterminés dans les chambres à gaz et meurent le 25 Novembre. Le drame de la séparation est raconté par un ami de Robert, rencontré à Monowitz, un camp de travail du complexe d’Auschwitz. Les deux prisonniers ont été affectés à l’usine de la Buna-Werke qui fabrique du caoutchouc pour L’entreprise allemande I G Farben. M. Navarro, qui a survécu, livre un témoignage poignant dans un courrier adressé au frère de Robert, Jean. « Robert (était) très affecté par la séparation avec sa femme et ses enfants. Cependant, jusqu’à notre séparation, le moral était relativement bon et je déplore amèrement que nous ayons dû être séparés. En effet, nous avions pris l’habitude de nous soutenir ». Un autre témoin, Alexandre Gershel, raconte que Robert était à l’infirmerie à cause d’une blessure au pied. « A ce moment il était fatigué, déjà un peu affaibli, mais plein d’énergie et même oserai-je dire, à peu près en bonne santé. » Il ajoute : « Par la suite, il a dû faire partie d’un convoi sur Auschwitz Birkenau, un de ces sinistres convois ».  L’incertitude sur son sort a perduré longtemps ; en 1947, un jugement du tribunal de Nîmes indique sommairement : « dans le courant de l’année 1944 [Robert Bloch a été] détenu en Allemagne dans un lieu qui n’a pas pu être déterminé ». La date de décès de Robert et de sa famille a été plus tard fixée administrativement au 25 novembre 1943.

Rédaction : Leila Isidore et Ava Alloua-Segura, élèves de terminale du Lycée Daudet de Nîmes, 2022-2023. Professeures encadrant le projet 12 Vies : Agnes Arcin, Anne Brugère ; Gérard Krebs, André Francisco

Sources :

Archives municipales de Nîmes
Dossier Caen :  numéro du dossier du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre 38.260
Site Yad Vashem (dont photo)
Site AJPN- Gallica-BNF
Généanet, arbre de Jean-Paul Bourlac (08/2022)
Acte de naissance de Robert Bloch

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