BLOCH Emile

  • Auschwitz

  • Né le 9 août 1872 à Nîmes

  • DDécédé le 2 juin 1944 à Auschwitz

     

Lorsqu’il déclare sa naissance à la mairie, son père, Nathan Bloch, un commerçant de Nîmes, lui donne un second prénom : Jassuda. Émile est le premier enfant de Nathan, 33 ans, et de Noémie. Leur domicile de la rue du Chapitre devait être plein de vie car il a une demi-sœur, Louise, un demi-frère, Emmanuel et, en 1875, nait sa sœur Rebecca. Emile grandit donc sous la III ème République, celle qui a rendu l’école primaire obligatoire pour tous. C’est d’ailleurs en 1881 que le lycée de garçons s’installe dans les murs actuels, à la place d’un projet de palais des Beaux-Arts. Émile est donc parmi les premiers élèves  qui ont fréquenté l’établissement.

En 1892, Emile a vingt ans. Il se présente au bureau de recensement militaire et déclare qu’il habite à Nîmes, 1 rue de la Violette. A cette date, son père est mort. Comme il est ajourné, il s’engage volontairement en 1894 et débute à l’Ecole polytechnique de Paris une grande carrière militaire dans l’artillerie… au moment où éclate l’Affaire Dreyfus. C’est dans ce contexte qu’il débute une carrière d’officier. Il est lieutenant en 1897.

Il épouse Marguerite Rebecca Lévy à Marseille le 7 juin 1902. Leur fille Germaine nait l’année suivante.
Emile a fait une belle carrière militaire : capitaine en 1915, il est affecté au 2ème bureau de l’État-major. Il est décoré de la Légion d’honneur et de la Croix de guerre le 10 mai 1915, et il combat toute la guerre. En 1921, il devient inspecteur à l’Ecole militaire. Cet engagement est reconnu par deux citations à la Croix de guerre et, le 13 août 1927, il est fait officier de la Légion d’honneur. Cette histoire est retracée grâce à son livret militaire.

Quelques années plus tard, en 1932, il vit à Paris, 16 rue Marignan, dans le 8e arrondissement. Une photo nous montre Emile à la fin de sa vie. C’est un bel homme au visage carré, à l’air décidé et au regard doux. C’est un homme soigné : il porte un beau costume et une longue moustache à la mode morse, style très populaire au début du 20ème siècle.

A une date inconnue, mais probablement pendant l’Occupation, Émile et Marguerite quittent Paris. Ils s’installent chez Madame Coulomb, 34 rue Paul Bert à La Tour Du Pin, dans le département de l’Isère. Il a aussi changé son nom pour Blache. Tout cela n’a pas suffi : après une dénonciation, il est arrêté sous son vrai nom, par les Allemands, le 10 mai 1944. Suite à cette arrestation, les Allemands conduisent trois perquisitions successives au domicile de La Tour Du Pin. Ils s’emparent des biens du couple : meubles, argent et vêtements. C’est un exemple du pillage systématique des biens juifs par les nazis. Emile et Marguerite sont d’abord incarcérés à Grenoble, puis à Drancy. Emile est immatriculé 22.153. Le 30 mai, ils sont envoyés, avec 1000 autres personnes, dans le convoi 75 à destination d’Auschwitz.  Ils sont mis à mort, à leur arrivée, le 2 juin 1944, Émile a alors 72 ans.

Son nom figure sur le mur du Mémorial de la Shoah : dalle n° 5, colonne n° 2, rangée n° 2.

Rédaction : Eva Gonzales, Alice Chastan-Fabre, Alzbeta Gabba, d’après les recherches d’Agnès Arcin. Elèves de Terminale du Lycée Daudet de Nîmes, année 2022-2023. Professeures encadrant le projet 12 Vies : Agnès Arcin et Anne Brugère.

Sources :

Dossier Caen (N° 21 P 426 715),

Archives de l’Etat Civil de Nîmes (acte de naissance, carnet militaire),

Archives Départementales du Gard.

Photo archives Mémorial Shoah
Acte de naissance d’Emile Bloch :

                       

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

BLOCH Emile

  • Auschwitz

  • Né le 9 août 1872 à Nîmes

  • DDécédé le 2 juin 1944 à Auschwitz

     

Lorsqu’il déclare sa naissance à la mairie, son père, Nathan Bloch, un commerçant de Nîmes, lui donne un second prénom : Jassuda. Émile est le premier enfant de Nathan, 33 ans, et de Noémie. Leur domicile de la rue du Chapitre devait être plein de vie car il a une demi-sœur, Louise, un demi-frère, Emmanuel et, en 1875, nait sa sœur Rebecca. Emile grandit donc sous la III ème République, celle qui a rendu l’école primaire obligatoire pour tous. C’est d’ailleurs en 1881 que le lycée de garçons s’installe dans les murs actuels, à la place d’un projet de palais des Beaux-Arts. Émile est donc parmi les premiers élèves  qui ont fréquenté l’établissement.

En 1892, Emile a vingt ans. Il se présente au bureau de recensement militaire et déclare qu’il habite à Nîmes, 1 rue de la Violette. A cette date, son père est mort. Comme il est ajourné, il s’engage volontairement en 1894 et débute à l’Ecole polytechnique de Paris une grande carrière militaire dans l’artillerie… au moment où éclate l’Affaire Dreyfus. C’est dans ce contexte qu’il débute une carrière d’officier. Il est lieutenant en 1897.

Il épouse Marguerite Rebecca Lévy à Marseille le 7 juin 1902. Leur fille Germaine nait l’année suivante.
Emile a fait une belle carrière militaire : capitaine en 1915, il est affecté au 2ème bureau de l’État-major. Il est décoré de la Légion d’honneur et de la Croix de guerre le 10 mai 1915, et il combat toute la guerre. En 1921, il devient inspecteur à l’Ecole militaire. Cet engagement est reconnu par deux citations à la Croix de guerre et, le 13 août 1927, il est fait officier de la Légion d’honneur. Cette histoire est retracée grâce à son livret militaire.

Quelques années plus tard, en 1932, il vit à Paris, 16 rue Marignan, dans le 8e arrondissement. Une photo nous montre Emile à la fin de sa vie. C’est un bel homme au visage carré, à l’air décidé et au regard doux. C’est un homme soigné : il porte un beau costume et une longue moustache à la mode morse, style très populaire au début du 20ème siècle.

A une date inconnue, mais probablement pendant l’Occupation, Émile et Marguerite quittent Paris. Ils s’installent chez Madame Coulomb, 34 rue Paul Bert à La Tour Du Pin, dans le département de l’Isère. Il a aussi changé son nom pour Blache. Tout cela n’a pas suffi : après une dénonciation, il est arrêté sous son vrai nom, par les Allemands, le 10 mai 1944. Suite à cette arrestation, les Allemands conduisent trois perquisitions successives au domicile de La Tour Du Pin. Ils s’emparent des biens du couple : meubles, argent et vêtements. C’est un exemple du pillage systématique des biens juifs par les nazis. Emile et Marguerite sont d’abord incarcérés à Grenoble, puis à Drancy. Emile est immatriculé 22.153. Le 30 mai, ils sont envoyés, avec 1000 autres personnes, dans le convoi 75 à destination d’Auschwitz.  Ils sont mis à mort, à leur arrivée, le 2 juin 1944, Émile a alors 72 ans.

Son nom figure sur le mur du Mémorial de la Shoah : dalle n° 5, colonne n° 2, rangée n° 2.

Rédaction : Eva Gonzales, Alice Chastan-Fabre, Alzbeta Gabba, d’après les recherches d’Agnès Arcin. Elèves de Terminale du Lycée Daudet de Nîmes, année 2022-2023. Professeures encadrant le projet 12 Vies : Agnès Arcin et Anne Brugère.

Sources :

Dossier Caen (N° 21 P 426 715),

Archives de l’Etat Civil de Nîmes (acte de naissance, carnet militaire),

Archives Départementales du Gard.

Photo archives Mémorial Shoah
Acte de naissance d’Emile Bloch :

                       

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