RECHERCHEZ
Marius est le fils de Julien et de Marie Antonie Dugas. Il épouse Brigitte, Eglantine Menard le 30 novembre 1917 dont il aura trois enfants. Mécanicien cheminot au dépôt de Nîmes depuis 1920, il y a été secrétaire du syndicat CGT des mécaniciens chauffeurs et délégué du personnel : c’est un communiste notoire, selon la police. Suspendu après la grève de novembre 1938, il est réintégré en juillet 1939 au dépôt de Clermont-Ferrand mais conserve un logement à Nîmes 25 rue Richelieu.
Incontestablement résistant, ce dont il a voulu témoigner[1], son parcours est cependant complexe et contesté par les historiens. Il est tout d’abord l’un des membres du réseau Résistance Fer en Auvergne et est considéré comme le premier FTP au dépôt de Clermont-Ferrand, saboteur spécialisé.[2] Dans le cadre de son service, il fait passer la ligne de démarcation à des personnes, du courrier, du matériel… Il est arrêté une première fois en février 1943, puis relâché et, à nouveau, arrêté le 2 mars mais parvient à s’échapper. C’est alors qu’il va rejoindre les maquis d’Auvergne.
En septembre 1943, il est en Corrèze au « camp Faïta » maquis qui porte le nom de Vincent Faïta, guillotiné à Nîmes le 21 avril 1943. Il y retrouve Edo Faïta, frère de Vincent, et prend pour pseudo, celui de Robert, en mémoire de Jean Robert, guillotiné aux côtés de V. Faïta. Il avait connu ces deux jeunes militants communistes nîmois.
Sous son commandement, le groupe est très actif : attaques de trains et convois allemands et/ou sabotages de voies ferrées, destruction d’usines (dont celle de Tuillières en février 1944), de barrages, de centrales électriques, de grues de relevage, etc. Le combat prend aussi des formes plus physiques : lutte à mains armées, quand le maquis est attaqué par 1200 allemands dans la nuit du 27 au 28 septembre 1943, tuant quatre maquisards et sept ennemis.
Le groupe se replie en mars 1944 dans les gorges de la Dordogne, sur la lisière des départements de la Corrèze et du Puy-de-Dôme. Le 25 avril, Marius Biosca est finalement arrêté avec ses camarades au Moulin de Vaizelle par les GMR de Darnand. Prisonnier, durement interrogé à Clermont-Ferrand, il est incarcéré à la prison de Riom, en attente d’un procès prévu le 29 juin 1944. Mais la veille du procès, les Allemands investissent la maison d’arrêt et récupèrent 157 prisonniers qui sont envoyés immédiatement en train pour Compiègne (numéro 42983). Biosca est déporté le 2 juillet 1944 vers Dachau par le convoi I 261 dit « train de la mort », où il restera jusqu’au 21 septembre 1944. Il est alors envoyé dans le kommando de Neckargerach (matricule 21828), jusqu’au 2 mars 1945, puis dans celui de Neckarelz, du 2 mars au 1er avril 1945, enfin renvoyé le 2 avril 1945 à Dachau, jusqu’à sa libération le 27 mai 1945.
Rapatrié le 3 juin 1945, il vécut, après-guerre, à Nîmes (Gard) et décéda le 5 février 1974, à Cavaillon (Var).
Frédérique Doat-Vincent
Sources
JO 129 du 4 juin 2008 – arrêté du 23 mai
Dossier SHD de David DECALO (témoignage)
Sources : Les judéo-Espagnols à Nîmes pendant la 2e guerre mondiale/MuestrosDezaparesidos – Xavier Rothéa
Naturalisation selon sa carte de déportée politique établie en décembre 1951, fichier J indique décret n°15513×33 du 15 6 33, ROTHEA
Photographies : Collection personnelle Simone ANDRE – Yad Vashem.
[1]Marius Biosca, De la résistance à Dachau, Nîmes, imprimerie Richelieu, 1947
[2] Certificat d’appartenance aux FFI, établi à Bordeaux par le Général DUCHE, Commandant de la IVème région militaire, en date du 8 juin 1948. Homologué Forces françaises combattantes (FFC) pour la période du 25 avril 1944 au 26 mai 1945, avec le grade de capitaine, Croix de guerre, chevalier de la Légion d’honneur.
RECHERCHEZ
Marius est le fils de Julien et de Marie Antonie Dugas. Il épouse Brigitte, Eglantine Menard le 30 novembre 1917 dont il aura trois enfants. Mécanicien cheminot au dépôt de Nîmes depuis 1920, il y a été secrétaire du syndicat CGT des mécaniciens chauffeurs et délégué du personnel : c’est un communiste notoire, selon la police. Suspendu après la grève de novembre 1938, il est réintégré en juillet 1939 au dépôt de Clermont-Ferrand mais conserve un logement à Nîmes 25 rue Richelieu.
Incontestablement résistant, ce dont il a voulu témoigner[1], son parcours est cependant complexe et contesté par les historiens. Il est tout d’abord l’un des membres du réseau Résistance Fer en Auvergne et est considéré comme le premier FTP au dépôt de Clermont-Ferrand, saboteur spécialisé.[2] Dans le cadre de son service, il fait passer la ligne de démarcation à des personnes, du courrier, du matériel… Il est arrêté une première fois en février 1943, puis relâché et, à nouveau, arrêté le 2 mars mais parvient à s’échapper. C’est alors qu’il va rejoindre les maquis d’Auvergne.
En septembre 1943, il est en Corrèze au « camp Faïta » maquis qui porte le nom de Vincent Faïta, guillotiné à Nîmes le 21 avril 1943. Il y retrouve Edo Faïta, frère de Vincent, et prend pour pseudo, celui de Robert, en mémoire de Jean Robert, guillotiné aux côtés de V. Faïta. Il avait connu ces deux jeunes militants communistes nîmois.
Sous son commandement, le groupe est très actif : attaques de trains et convois allemands et/ou sabotages de voies ferrées, destruction d’usines (dont celle de Tuillières en février 1944), de barrages, de centrales électriques, de grues de relevage, etc. Le combat prend aussi des formes plus physiques : lutte à mains armées, quand le maquis est attaqué par 1200 allemands dans la nuit du 27 au 28 septembre 1943, tuant quatre maquisards et sept ennemis.
Le groupe se replie en mars 1944 dans les gorges de la Dordogne, sur la lisière des départements de la Corrèze et du Puy-de-Dôme. Le 25 avril, Marius Biosca est finalement arrêté avec ses camarades au Moulin de Vaizelle par les GMR de Darnand. Prisonnier, durement interrogé à Clermont-Ferrand, il est incarcéré à la prison de Riom, en attente d’un procès prévu le 29 juin 1944. Mais la veille du procès, les Allemands investissent la maison d’arrêt et récupèrent 157 prisonniers qui sont envoyés immédiatement en train pour Compiègne (numéro 42983). Biosca est déporté le 2 juillet 1944 vers Dachau par le convoi I 261 dit « train de la mort », où il restera jusqu’au 21 septembre 1944. Il est alors envoyé dans le kommando de Neckargerach (matricule 21828), jusqu’au 2 mars 1945, puis dans celui de Neckarelz, du 2 mars au 1er avril 1945, enfin renvoyé le 2 avril 1945 à Dachau, jusqu’à sa libération le 27 mai 1945.
Rapatrié le 3 juin 1945, il vécut, après-guerre, à Nîmes (Gard) et décéda le 5 février 1974, à Cavaillon (Var).
Frédérique Doat-Vincent
Sources
JO 129 du 4 juin 2008 – arrêté du 23 mai
Dossier SHD de David DECALO (témoignage)
Sources : Les judéo-Espagnols à Nîmes pendant la 2e guerre mondiale/MuestrosDezaparesidos – Xavier Rothéa
Naturalisation selon sa carte de déportée politique établie en décembre 1951, fichier J indique décret n°15513×33 du 15 6 33, ROTHEA
Photographies : Collection personnelle Simone ANDRE – Yad Vashem.
[1]Marius Biosca, De la résistance à Dachau, Nîmes, imprimerie Richelieu, 1947
[2] Certificat d’appartenance aux FFI, établi à Bordeaux par le Général DUCHE, Commandant de la IVème région militaire, en date du 8 juin 1948. Homologué Forces françaises combattantes (FFC) pour la période du 25 avril 1944 au 26 mai 1945, avec le grade de capitaine, Croix de guerre, chevalier de la Légion d’honneur.