RECHERCHEZ
Née dans une famille ouvrière – son père était employé du PLM – engagée dans les luttes sociales, elle entre dès l’adolescence dans le combat politique. Ainsi, au moment de la Guerre d’Espagne (1936-1939), avec les Jeunes Filles de France, elle apporte son aide aux familles de républicains espagnols réfugiées à Nîmes.
Militante communiste, elle participe à l’activité clandestine du PCF, après sa dissolution et l’arrestation de ses principaux responsables gardois fin 1940. Avec son frère Franck, lui aussi membre des Jeunesses Communistes clandestines, elle distribue tracts et journaux pour dénoncer le régime de Vichy. En 1941, elle est chargée, par le Front National de Lutte pour la Liberté et l’Indépendance de la France, de diffuser la presse clandestine sur la région nîmoise et d’aider les militants pourchassés par le régime. Au sein du groupe qui l’entoure, nous trouvons Jean Chauvet (son fiancé), Henri et Andrée Julien, Odette Gonzalès.
Le 28 avril 1942, elle est arrêtée sur dénonciation chez elle, au 21 rue Berthelot, en même temps que deux des membres de son groupe. Elle est transférée à la prison Vauban de Nîmes, puis celle des Présentines à Marseille. Condamnée à huit ans de travaux forcés par le tribunal militaire de Marseille, elle est incarcérée aux Baumettes, puis à la Centrale de Rennes, où elle apprend le supplice de son fiancé Jean Chauvet, fusillé à Eysses le 23 février 1944. Le 6 juin 1944, elle est déportée à Ravensbrück (42253), via le fort de Romainville, avec ses amies nîmoises. Le 20 juillet, elle est transférée dans une usine d’armement de Leipzig, le Kommando HASAG. Le 13 mars 1945, le kommando est évacué dans une « marche de la mort » vers l’Est puis le Sud-Est, en direction de la Tchécoslovaquie. Elle parvient à s’évader et, libérée par l’armée américaine, sera rapatriée en France en mai 1945.
Après la Libération, malgré toutes les épreuves subies, elle reprend son travail à l’usine Dewatcher à Nîmes et son activité militante au sein de l’Union des Jeunes Filles de France, de l’Union des Femmes Françaises et du Parti communiste. Mariée, elle est mère de trois enfants.
Profondément marquée par trois années de détention et de déportation, mais restée toujours fidèle à ses idéaux, elle est décédée en octobre 1999.
Jacqueline Vigne / Fabrice Sugier
Sources
Décorations : Eliette Rigon, titulaire de la Médaille Militaire depuis le 10 juillet 1991, a été promue Chevalier de la Légion d’Honneur au titre de la Résistance, par décret du 24 juin 1998.
RECHERCHEZ
Née dans une famille ouvrière – son père était employé du PLM – engagée dans les luttes sociales, elle entre dès l’adolescence dans le combat politique. Ainsi, au moment de la Guerre d’Espagne (1936-1939), avec les Jeunes Filles de France, elle apporte son aide aux familles de républicains espagnols réfugiées à Nîmes.
Militante communiste, elle participe à l’activité clandestine du PCF, après sa dissolution et l’arrestation de ses principaux responsables gardois fin 1940. Avec son frère Franck, lui aussi membre des Jeunesses Communistes clandestines, elle distribue tracts et journaux pour dénoncer le régime de Vichy. En 1941, elle est chargée, par le Front National de Lutte pour la Liberté et l’Indépendance de la France, de diffuser la presse clandestine sur la région nîmoise et d’aider les militants pourchassés par le régime. Au sein du groupe qui l’entoure, nous trouvons Jean Chauvet (son fiancé), Henri et Andrée Julien, Odette Gonzalès.
Le 28 avril 1942, elle est arrêtée sur dénonciation chez elle, au 21 rue Berthelot, en même temps que deux des membres de son groupe. Elle est transférée à la prison Vauban de Nîmes, puis celle des Présentines à Marseille. Condamnée à huit ans de travaux forcés par le tribunal militaire de Marseille, elle est incarcérée aux Baumettes, puis à la Centrale de Rennes, où elle apprend le supplice de son fiancé Jean Chauvet, fusillé à Eysses le 23 février 1944. Le 6 juin 1944, elle est déportée à Ravensbrück (42253), via le fort de Romainville, avec ses amies nîmoises. Le 20 juillet, elle est transférée dans une usine d’armement de Leipzig, le Kommando HASAG. Le 13 mars 1945, le kommando est évacué dans une « marche de la mort » vers l’Est puis le Sud-Est, en direction de la Tchécoslovaquie. Elle parvient à s’évader et, libérée par l’armée américaine, sera rapatriée en France en mai 1945.
Après la Libération, malgré toutes les épreuves subies, elle reprend son travail à l’usine Dewatcher à Nîmes et son activité militante au sein de l’Union des Jeunes Filles de France, de l’Union des Femmes Françaises et du Parti communiste. Mariée, elle est mère de trois enfants.
Profondément marquée par trois années de détention et de déportation, mais restée toujours fidèle à ses idéaux, elle est décédée en octobre 1999.
Jacqueline Vigne / Fabrice Sugier
Sources
Décorations : Eliette Rigon, titulaire de la Médaille Militaire depuis le 10 juillet 1991, a été promue Chevalier de la Légion d’Honneur au titre de la Résistance, par décret du 24 juin 1998.