BENOLIEL Abraham

  • Sobibor

  • Né le 26 février 1901 à Aïn Temouchent (Algérie)

  • Décédé le 28 mars 1943 à Sobibor

C’est à Aïn Temouchent, ville d’Oranie, que vivent les Benoliel, juifs d’Algérie devenus français depuis le décret Crémieux. La famille se compose des parents : Judas, commerçant, et Simih (ou Semha) et leurs sept enfants, sans compter les trois morts en bas âge. Abraham est le benjamin, né le 26 février 1901.

Après une enfance et une adolescence passées en Algérie, Abraham s’installe à Paris probablement au début des années 1920. A cette époque, il se fait appeler Albert et travaille comme employé de commerce. Le 4 décembre 1924, il épouse la fille d’un marchand ambulant : Renée Ephraïm, née le 10 septembre 1897 à Paris 10ème. La    cérémonie a lieu le même jour àla mairie du 19ème et à la synagogue de la rue Nazareth, puis le couple s’installe chez Abraham, 23 rue Trézel, dans le 17ème arrondissement. En 1927, un garçon vient couronner cette union : Gilbert, qui voit le jour le 17 mars à Paris 12ème.

L’Occupation et ses menaces contre la communauté juive détruit la vie familiale : Abraham part seul de son côté, sa femme et son fils de l’autre. Fin 1940 ou début 1941, il se réfugie dans le Gard, à Saint-Hippolyte-du-Fort. On lui connaît aussi une adresse à Nîmes, 58 boulevard Gambetta. Il préfère ensuite habiter à Marseille, 7 rue Coin de Reboul. C’est une ruelle discrète et animée, qui débouche directement au Vieux-Port, sur ce qui s’appelle alors le quai Maréchal Pétain.

Dès les premiers jours de 1943, les Allemands sont décidés à « nettoyer » cette partie de la ville où ils contrôlent difficilement la population. Après avoir bouclé le Vieux-Port, ils organisent le 22 janvier une grande rafle qui dure plusieurs jours, avant de dynamiter tout le quartier le 1er février. Abraham est, lui, arrêté à son domicile le 27 janvier, par des policiers allemands et français.

Il est interné à Compiègne le 9 mars, avec le matricule 9511, puis envoyé à Drancy trois jours plus tard. De là il est déporté en Pologne le 23 mars, par le convoi 52. Pendant de nombreuses années, on pensera qu’il a été envoyé à Lublin-Maïdanek. Finalement, il sera établi que c’était au camp d’extermination de Sobibor. Il y est gazé dès son arrivée ; la date de son décès sera administrativement fixée au 28 mars 1943.

A la même époque, son épouse Renée est elle aussi arrêtée par les Allemands [1]. Elle meurt à Argenton-sur-Creuse (Indre) le 17 octobre 1943, laissant leur fils Gilbert orphelin à 16 ans. On ignore comment celui-ci a pu échapper aux persécutions. En 1945, il retrouve le domicile familial, dans une rue qui a entre-temps changé de nom : 23 rue du Docteur Heulin.

Gérard KREBS

Sources :

Service historique de la défense à Caen N° 21 P 423 692 (dont photo) ;
Archives Départementales du Gard : Fichier des juifs du Gard

Arbre généalogique de Pierre Benoliel

(Genéanet : https://gw.geneanet.org/pierrebenoliel?lang=fr&iz=845&p=abraham&n=benoliel&oc=16)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Rafle_de_Marseille ; http://lesvieuxquartiers.free.fr/html/les_rues.html


[1] Il existe au service historique de la Défense à Caen un dossier (N° AC 21 P 423696) au nom de Renée Benoliel, née Ephraïm.

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

BENOLIEL Abraham

  • Sobibor

  • Né le 26 février 1901 à Aïn Temouchent (Algérie)

  • Décédé le 28 mars 1943 à Sobibor

C’est à Aïn Temouchent, ville d’Oranie, que vivent les Benoliel, juifs d’Algérie devenus français depuis le décret Crémieux. La famille se compose des parents : Judas, commerçant, et Simih (ou Semha) et leurs sept enfants, sans compter les trois morts en bas âge. Abraham est le benjamin, né le 26 février 1901.

Après une enfance et une adolescence passées en Algérie, Abraham s’installe à Paris probablement au début des années 1920. A cette époque, il se fait appeler Albert et travaille comme employé de commerce. Le 4 décembre 1924, il épouse la fille d’un marchand ambulant : Renée Ephraïm, née le 10 septembre 1897 à Paris 10ème. La    cérémonie a lieu le même jour àla mairie du 19ème et à la synagogue de la rue Nazareth, puis le couple s’installe chez Abraham, 23 rue Trézel, dans le 17ème arrondissement. En 1927, un garçon vient couronner cette union : Gilbert, qui voit le jour le 17 mars à Paris 12ème.

L’Occupation et ses menaces contre la communauté juive détruit la vie familiale : Abraham part seul de son côté, sa femme et son fils de l’autre. Fin 1940 ou début 1941, il se réfugie dans le Gard, à Saint-Hippolyte-du-Fort. On lui connaît aussi une adresse à Nîmes, 58 boulevard Gambetta. Il préfère ensuite habiter à Marseille, 7 rue Coin de Reboul. C’est une ruelle discrète et animée, qui débouche directement au Vieux-Port, sur ce qui s’appelle alors le quai Maréchal Pétain.

Dès les premiers jours de 1943, les Allemands sont décidés à « nettoyer » cette partie de la ville où ils contrôlent difficilement la population. Après avoir bouclé le Vieux-Port, ils organisent le 22 janvier une grande rafle qui dure plusieurs jours, avant de dynamiter tout le quartier le 1er février. Abraham est, lui, arrêté à son domicile le 27 janvier, par des policiers allemands et français.

Il est interné à Compiègne le 9 mars, avec le matricule 9511, puis envoyé à Drancy trois jours plus tard. De là il est déporté en Pologne le 23 mars, par le convoi 52. Pendant de nombreuses années, on pensera qu’il a été envoyé à Lublin-Maïdanek. Finalement, il sera établi que c’était au camp d’extermination de Sobibor. Il y est gazé dès son arrivée ; la date de son décès sera administrativement fixée au 28 mars 1943.

A la même époque, son épouse Renée est elle aussi arrêtée par les Allemands [1]. Elle meurt à Argenton-sur-Creuse (Indre) le 17 octobre 1943, laissant leur fils Gilbert orphelin à 16 ans. On ignore comment celui-ci a pu échapper aux persécutions. En 1945, il retrouve le domicile familial, dans une rue qui a entre-temps changé de nom : 23 rue du Docteur Heulin.

Gérard KREBS

Sources :

Service historique de la défense à Caen N° 21 P 423 692 (dont photo) ;
Archives Départementales du Gard : Fichier des juifs du Gard

Arbre généalogique de Pierre Benoliel

(Genéanet : https://gw.geneanet.org/pierrebenoliel?lang=fr&iz=845&p=abraham&n=benoliel&oc=16)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Rafle_de_Marseille ; http://lesvieuxquartiers.free.fr/html/les_rues.html


[1] Il existe au service historique de la Défense à Caen un dossier (N° AC 21 P 423696) au nom de Renée Benoliel, née Ephraïm.

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