BARRAND Edouard

BARRAND Edouard alias Sequana

  • 34933 Neuengamme

  • Né le 31 mars 1914 à Nîmes

  • Décédé le 3 mai 1945 sur le « Cap Arcona » baie de Lubeck

Fils de Marius Barrand, comptable, et de Marcelline Rozier, piqueuse, Edouard Jules Victor Barrand est né le 31 mars 1914 à Nîmes. Après la guerre, la famille est installée en Isère où le père résidait déjà en 1911. Par jugement du tribunal civil de Saint-Marcellin (Isère) du 11 mars 1922, Edouard est adopté par la Nation en raison de l’impossibilité de son père de pourvoir à ses obligations et charges de famille du fait de troubles de santé aggravés par la guerre de 1914-1918. Ce dernier décède le 15 avril 1924 à Saint-Paul d’Izeaux en Isère. Reçu en 1928 au concours d’admission à l’école nationale professionnelle de Voiron, Edouard Barrand obtient en 1932 le diplôme d’élève breveté. Par devancement d’appel, il est affecté le 15 octobre 1934 à l’intendance militaire de Grenoble (1er groupe d’aviation d’Afrique) et envoyé à la base aérienne d’Algérie n°201 du 25 octobre 1934 au 17 septembre 1935. En 1938, il est domicilié à Lyon où il exerce la profession de contrôleur des installations électromécaniques du central télégraphique de Lyon ; il épouse cette même année Hélène Rozière, dactylographe. Il pratique le rugby et le jardinage, et est membre actif de la Société Nationale de Secours Mutuels des Médaillés Militaires à compter de janvier 1938. Membre de la Résistance dès 1942, plus précisément du réseau N.A.P[1] – P.T.T. de la France Combattante, il participe activement à la distribution de tracts et de journaux clandestins. Il est par ailleurs chargé de la censure des télégrammes officiels. Cette mission lui permet de fournir au Service de Renseignement de la Résistance de précieuses informations. Le 19 octobre 1943 Edouard Bontoux, chef de la Résistance au central télégraphique de Lyon est arrêté ; Edouard Barrand le remplace avant d’être à son tour arrêté par la Gestapo à Lyon le 18 mars 1944, au cours d’un rendez-vous avec un officier du maquis du Vercors.  Sous l’inculpation « de faire partie d’un groupe de terroristes »[2], il est incarcéré à la prison du Fort-Montluc où il est torturé. Transféré à Compiègne le 14 avril 1944, il est déporté au camp de Neuengamme par le convoi du  4 juin 1944. Du mois d’août 1944 au 15 avril 1945, il est affecté comme ouvrier-tourneur à l’usine Carl Jastram Motorenfabrik installée à Neuengamme. Celle-ci fabrique des pièces de sous-marins, répare les moteurs de navires et produit des bateaux torpilleurs. A l’approche des forces britanniques, le 19 avril 1945 les SS évacuent 7 000 prisonniers vers Lübeck, sur la mer Baltique. Ils sont entassés dans trois bateaux arborant le drapeau nazi, le Cap Arcona, le Thielbek et l’Athen. Embarqué sur la Cap Arcona, Edouard Barraud meurt dans la baie de Lübeck le 3 mai 1945 sous les bombardements de la Royal Air Force. Sur les 4 500 déportés à bord du Cap Arcona,  350 environ échappent à la mort. Plusieurs dizaines de Français disparaissent dans le naufrage du paquebot et onze d’entre eux seulement s’en sortent vivants. A titre posthume, par décret du 24 avril 1946, il est médaillé de la Résistance française et en juillet 1947, il est homologué au grade de lieutenant des forces françaises combattantes de l’intérieur. L’année suivante, il est cité à l’ordre de la Nation (août) et nommé (octobre) au grade de chevalier dans l’ordre national de la Légion d’honneur.

Eric BERNARD

Sources :

Service historique de la défense, département des fonds d’archives, division des archives des victimes des conflits contemporains.

Archives départementales du Rhône, fonds prison de Montluc 3335W, dossier Barrand Edouard, Jules, Victor – 3335w23, 3335W8, disponible sur le site : https://archives.rhone.fr/ark:/28729/3p9vcmsw06r8/1deecf7a-a500-4216-8ca7-e9a270673bbf


[1] Noyautage des Administrations Publiques

[2] Courrier du préfet régional de Lyon adressé au directeur départemental des P.T.T. le 19 avril 1944

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.
BARRAND Edouard

BARRAND Edouard alias Sequana

  • 34933 Neuengamme

  • Né le 31 mars 1914 à Nîmes

  • Décédé le 3 mai 1945 sur le « Cap Arcona » baie de Lubeck

Fils de Marius Barrand, comptable, et de Marcelline Rozier, piqueuse, Edouard Jules Victor Barrand est né le 31 mars 1914 à Nîmes. Après la guerre, la famille est installée en Isère où le père résidait déjà en 1911. Par jugement du tribunal civil de Saint-Marcellin (Isère) du 11 mars 1922, Edouard est adopté par la Nation en raison de l’impossibilité de son père de pourvoir à ses obligations et charges de famille du fait de troubles de santé aggravés par la guerre de 1914-1918. Ce dernier décède le 15 avril 1924 à Saint-Paul d’Izeaux en Isère. Reçu en 1928 au concours d’admission à l’école nationale professionnelle de Voiron, Edouard Barrand obtient en 1932 le diplôme d’élève breveté. Par devancement d’appel, il est affecté le 15 octobre 1934 à l’intendance militaire de Grenoble (1er groupe d’aviation d’Afrique) et envoyé à la base aérienne d’Algérie n°201 du 25 octobre 1934 au 17 septembre 1935. En 1938, il est domicilié à Lyon où il exerce la profession de contrôleur des installations électromécaniques du central télégraphique de Lyon ; il épouse cette même année Hélène Rozière, dactylographe. Il pratique le rugby et le jardinage, et est membre actif de la Société Nationale de Secours Mutuels des Médaillés Militaires à compter de janvier 1938. Membre de la Résistance dès 1942, plus précisément du réseau N.A.P[1] – P.T.T. de la France Combattante, il participe activement à la distribution de tracts et de journaux clandestins. Il est par ailleurs chargé de la censure des télégrammes officiels. Cette mission lui permet de fournir au Service de Renseignement de la Résistance de précieuses informations. Le 19 octobre 1943 Edouard Bontoux, chef de la Résistance au central télégraphique de Lyon est arrêté ; Edouard Barrand le remplace avant d’être à son tour arrêté par la Gestapo à Lyon le 18 mars 1944, au cours d’un rendez-vous avec un officier du maquis du Vercors.  Sous l’inculpation « de faire partie d’un groupe de terroristes »[2], il est incarcéré à la prison du Fort-Montluc où il est torturé. Transféré à Compiègne le 14 avril 1944, il est déporté au camp de Neuengamme par le convoi du  4 juin 1944. Du mois d’août 1944 au 15 avril 1945, il est affecté comme ouvrier-tourneur à l’usine Carl Jastram Motorenfabrik installée à Neuengamme. Celle-ci fabrique des pièces de sous-marins, répare les moteurs de navires et produit des bateaux torpilleurs. A l’approche des forces britanniques, le 19 avril 1945 les SS évacuent 7 000 prisonniers vers Lübeck, sur la mer Baltique. Ils sont entassés dans trois bateaux arborant le drapeau nazi, le Cap Arcona, le Thielbek et l’Athen. Embarqué sur la Cap Arcona, Edouard Barraud meurt dans la baie de Lübeck le 3 mai 1945 sous les bombardements de la Royal Air Force. Sur les 4 500 déportés à bord du Cap Arcona,  350 environ échappent à la mort. Plusieurs dizaines de Français disparaissent dans le naufrage du paquebot et onze d’entre eux seulement s’en sortent vivants. A titre posthume, par décret du 24 avril 1946, il est médaillé de la Résistance française et en juillet 1947, il est homologué au grade de lieutenant des forces françaises combattantes de l’intérieur. L’année suivante, il est cité à l’ordre de la Nation (août) et nommé (octobre) au grade de chevalier dans l’ordre national de la Légion d’honneur.

Eric BERNARD

Sources :

Service historique de la défense, département des fonds d’archives, division des archives des victimes des conflits contemporains.

Archives départementales du Rhône, fonds prison de Montluc 3335W, dossier Barrand Edouard, Jules, Victor – 3335w23, 3335W8, disponible sur le site : https://archives.rhone.fr/ark:/28729/3p9vcmsw06r8/1deecf7a-a500-4216-8ca7-e9a270673bbf


[1] Noyautage des Administrations Publiques

[2] Courrier du préfet régional de Lyon adressé au directeur départemental des P.T.T. le 19 avril 1944

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