BABINOT Pierre

BABINOT Pierre

  • 73038 Dachau – Mauthausen

  • Né le 9 avril 1896 à St-Laurent- d’Aigouze (Gard)

  • Décédé le 16 avril 1945 à Linz

Il est le fils de Louis et de Mathilde Chapelle. Alors qu’il est employé au tramway, il est incorporé le 3 septembre 1917 au 19ème régiment d’artillerie puis au 30ème et 176ème le 25 août 1918.

Il épouse le 8 février 1919 Jeanne Audemard, et auront un fils Louis, né le 15 novembre 1919 à St- Laurent- d’Aigouze. Il réside à Nîmes au 38 rue Bachalas en 1932 et 4 rue de Metz en 1936.

Il milite au Front National depuis le 21 décembre 1940, et alors qu’il est manutentionnaire, il est arrêté le 21 juin 1943 par police française sur son lieu de travail à la boulangerie Galibert, rue des Halles à St- Laurent-d ’Aigouze par la police de Marseille (section des affaires politiques) car soupçonné de sabotage de véhicules allemands et attentats sur la voie ferrée.

Il est condamné à un an de prison et 100F d’amende par la cour spéciale de Nîmes le 12 août 1943, coupable d’activité communiste. Il reste emprisonné à Nîmes jusqu’au 16 octobre 1943 date à laquelle il sera transféré à la prison d’Eysses jusqu’au 2 juin 1944 sous le matricule 2587.

Membre de l’organisation militaire clandestine des patriotes emprisonnés, il participe à la bataille de la centrale d’Eysses des 19 et 20 février 1944 contre les forces de Vichy soutenues par l’artillerie allemande, et à la tentative d’évasion afin de rejoindre les FFI.

Il y rédigera le poème « Aurore nouvelle » qui relate le climat morose de l’année 1943 et les conséquences de l’occupation allemande : « asservir les peuples, conquérir l’Orient » et de l’oppression qui en découle « le brasier infernal qui au loin flambe ». L’évocation de la bataille de Stalingrad en février 1943 « vers les steppes, les neiges…un grand peuple s’est dressé criant halte-là ! » montre l’espoir qu’a fait naître cette première grande défaite allemande, un tournant dans la guerre. Le poème se poursuit sur un ton combatif et tous ses espoirs se tournent désormais vers l’année 1944 naissante « saluons l’aurore nouvelle ».

Dans la centrale d’Eysses, il côtoiera deux camarades gardois : Jean Chauvet qui, capturé les armes à la main, sera fusillé après avoir participé à l’insurrection de la centrale, ainsi qu’Aimé Jacquerod, étudiant en théologie, lui aussi fusillé pour mutinerie le 23 février 1944.

Envoyé à Compiègne le 2 juin 1944, il est déporté à Dachau par le convoi du 18 juin 1944 avec ses codétenus (matricule 73038) et ensuite à Mauthausen le 18 août 1944 au Kommando des usines Herman Goering à Linz où il décède le 16 avril 1945 des suites de privations et mauvais traitements subis dans le camp.

Dans le camp de Linz il côtoiera également deux gardois : Fortuné Louvion de Sommières (73690 Dachau et Mauthausen) et Ferdinand Bonnefoi (59605 Mauthausen)

De par ses activités de résistance (son nom de guerre est « Gilles »,) il recevra le grade fictif de sergent pour services accomplis du 21 décembre 1940 au 16 avril 1945.

Une rue de St-Laurent-d’Aigouze porte son nom

André Francisco

Sources :

Archives Arolsen
Archives SHD Caen :  dossier 21 P 420 160

Dictionnaire en ligne des résistants d’Eysses : https://www.resistants-eysses.fr/
Poème « Aurore nouvelle » : Musée de la résistance ; Auteurs : Aurélie Pol, Gérard Michaut
Armée 
: matricule 1677 classe 1916 ; archives départementales du Gard

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.
BABINOT Pierre

BABINOT Pierre

  • 73038 Dachau – Mauthausen

  • Né le 9 avril 1896 à St-Laurent- d’Aigouze (Gard)

  • Décédé le 16 avril 1945 à Linz

Il est le fils de Louis et de Mathilde Chapelle. Alors qu’il est employé au tramway, il est incorporé le 3 septembre 1917 au 19ème régiment d’artillerie puis au 30ème et 176ème le 25 août 1918.

Il épouse le 8 février 1919 Jeanne Audemard, et auront un fils Louis, né le 15 novembre 1919 à St- Laurent- d’Aigouze. Il réside à Nîmes au 38 rue Bachalas en 1932 et 4 rue de Metz en 1936.

Il milite au Front National depuis le 21 décembre 1940, et alors qu’il est manutentionnaire, il est arrêté le 21 juin 1943 par police française sur son lieu de travail à la boulangerie Galibert, rue des Halles à St- Laurent-d ’Aigouze par la police de Marseille (section des affaires politiques) car soupçonné de sabotage de véhicules allemands et attentats sur la voie ferrée.

Il est condamné à un an de prison et 100F d’amende par la cour spéciale de Nîmes le 12 août 1943, coupable d’activité communiste. Il reste emprisonné à Nîmes jusqu’au 16 octobre 1943 date à laquelle il sera transféré à la prison d’Eysses jusqu’au 2 juin 1944 sous le matricule 2587.

Membre de l’organisation militaire clandestine des patriotes emprisonnés, il participe à la bataille de la centrale d’Eysses des 19 et 20 février 1944 contre les forces de Vichy soutenues par l’artillerie allemande, et à la tentative d’évasion afin de rejoindre les FFI.

Il y rédigera le poème « Aurore nouvelle » qui relate le climat morose de l’année 1943 et les conséquences de l’occupation allemande : « asservir les peuples, conquérir l’Orient » et de l’oppression qui en découle « le brasier infernal qui au loin flambe ». L’évocation de la bataille de Stalingrad en février 1943 « vers les steppes, les neiges…un grand peuple s’est dressé criant halte-là ! » montre l’espoir qu’a fait naître cette première grande défaite allemande, un tournant dans la guerre. Le poème se poursuit sur un ton combatif et tous ses espoirs se tournent désormais vers l’année 1944 naissante « saluons l’aurore nouvelle ».

Dans la centrale d’Eysses, il côtoiera deux camarades gardois : Jean Chauvet qui, capturé les armes à la main, sera fusillé après avoir participé à l’insurrection de la centrale, ainsi qu’Aimé Jacquerod, étudiant en théologie, lui aussi fusillé pour mutinerie le 23 février 1944.

Envoyé à Compiègne le 2 juin 1944, il est déporté à Dachau par le convoi du 18 juin 1944 avec ses codétenus (matricule 73038) et ensuite à Mauthausen le 18 août 1944 au Kommando des usines Herman Goering à Linz où il décède le 16 avril 1945 des suites de privations et mauvais traitements subis dans le camp.

Dans le camp de Linz il côtoiera également deux gardois : Fortuné Louvion de Sommières (73690 Dachau et Mauthausen) et Ferdinand Bonnefoi (59605 Mauthausen)

De par ses activités de résistance (son nom de guerre est « Gilles »,) il recevra le grade fictif de sergent pour services accomplis du 21 décembre 1940 au 16 avril 1945.

Une rue de St-Laurent-d’Aigouze porte son nom

André Francisco

Sources :

Archives Arolsen
Archives SHD Caen :  dossier 21 P 420 160

Dictionnaire en ligne des résistants d’Eysses : https://www.resistants-eysses.fr/
Poème « Aurore nouvelle » : Musée de la résistance ; Auteurs : Aurélie Pol, Gérard Michaut
Armée 
: matricule 1677 classe 1916 ; archives départementales du Gard

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