ANGOSTO François

ANGOSTO François

  • 76429 Dachau

  • Né le 12 juin 1923 à St Gilles (Gard)

  • Décédé le 30 mai 2015 à St Gilles

Il est le fils de Joaquino, journalier agricole et de Margueritte Deslys, et commence à travailler dès son adolescence, dans les mas de la Camargue, pour les saisons de « la sagne », la récolte des roseaux qui se déroulait en barque ou en cuissardes dans les marais du delta et de la petite Camargue. C’est dans l’atelier de transformation de ces sagnes qu’il rencontre Raymonde Giannotti avec qui il se marie le 28 octobre 1948 à St Gilles.

Très habile de ses mains, il fabrique des chaussures de cuir et des espadrilles qui ont un tel succès qu’il ouvre une petite boutique de cordonnerie près des halles de St Gilles, quelques mois avant son internement.

Il est arrêté le 9 juin 1944 en gare de Toulouse en désertant le groupement 23 des chantiers de jeunesse à la poudrerie nationale de Toulouse avec 12 autres camarades pour rejoindre la Résistance (dont Roland Bourguet, matricule 76555 Dachau).

Transféré à Compiègne du 18 juin 1944 au 1er juillet 1944 (matricule 41587), il est envoyé à Dachau par le tristement célèbre « convoi de la mort » I.240, où plus de 500 déportés périront du fait d’une chaleur étouffante et d’absence d’eau. Il arrivera à Dachau le 5 juillet 1944.

Il restera à Dachau jusqu’au 21 juillet 1944, ensuite à Natzveiller jusqu’au 1er avril 1945 et retournera à Dachau jusqu’au 29 avril 1945 où il sera libéré par les Américains. Il croisera le chemin d’autres compagnons d’infortune, dont Gauthier Maurice – matricule Dachau 65698.

Il répètera souvent « j’ai survécu à Dachau parce que je savais attraper les taupes avec des collets, des oiseaux en bricolant des pièges électriques sur les barbelés électrifiés ou en faisant germer puis en cultivant sous les baraquements les épluchures de pommes de terre volées dans les poubelles des officiers allemands et des Kapos» et il rajoutait  généralement avec une fierté de classe « ce sont les notables, les bourgeois et les riches, tous ceux qui n’avaient jamais manqué de rien avant la guerre qui mouraient à Dachau après quelques semaines d’internement. Tous ceux qui avaient appris à survivre en se privant de beaucoup de choses bien avant la guerre, comme les ouvriers, tenaient le coup car ils maîtrisaient l’art de la débrouille et avaient une habitude des privations qui forgeait leur résistance physique »

Après une longue convalescence de plus de deux années après son retour d’Allemagne, il devient régisseur agricole dans deux grands mas du plateau de Garons, et travaillera ensuite comme chef d’équipe pour la construction du canal du Bas Rhône. Vers 1963, après un grave accident de travail, il prendra un travail dans l’usine  MPA spécialisée dans la fabrication d’équipements d’irrigation jusqu’à sa retraite en 1983. Il décède le 30 mai 2015 à St Gilles.

André Francisco

Sources :

Archives familiales
Archives Arolsen
Archives Caen- dossier 6118
Convoi de la mort : http://www.bddm.org/liv/details.php?id=I.240

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.
ANGOSTO François

ANGOSTO François

  • 76429 Dachau

  • Né le 12 juin 1923 à St Gilles (Gard)

  • Décédé le 30 mai 2015 à St Gilles

Il est le fils de Joaquino, journalier agricole et de Margueritte Deslys, et commence à travailler dès son adolescence, dans les mas de la Camargue, pour les saisons de « la sagne », la récolte des roseaux qui se déroulait en barque ou en cuissardes dans les marais du delta et de la petite Camargue. C’est dans l’atelier de transformation de ces sagnes qu’il rencontre Raymonde Giannotti avec qui il se marie le 28 octobre 1948 à St Gilles.

Très habile de ses mains, il fabrique des chaussures de cuir et des espadrilles qui ont un tel succès qu’il ouvre une petite boutique de cordonnerie près des halles de St Gilles, quelques mois avant son internement.

Il est arrêté le 9 juin 1944 en gare de Toulouse en désertant le groupement 23 des chantiers de jeunesse à la poudrerie nationale de Toulouse avec 12 autres camarades pour rejoindre la Résistance (dont Roland Bourguet, matricule 76555 Dachau).

Transféré à Compiègne du 18 juin 1944 au 1er juillet 1944 (matricule 41587), il est envoyé à Dachau par le tristement célèbre « convoi de la mort » I.240, où plus de 500 déportés périront du fait d’une chaleur étouffante et d’absence d’eau. Il arrivera à Dachau le 5 juillet 1944.

Il restera à Dachau jusqu’au 21 juillet 1944, ensuite à Natzveiller jusqu’au 1er avril 1945 et retournera à Dachau jusqu’au 29 avril 1945 où il sera libéré par les Américains. Il croisera le chemin d’autres compagnons d’infortune, dont Gauthier Maurice – matricule Dachau 65698.

Il répètera souvent « j’ai survécu à Dachau parce que je savais attraper les taupes avec des collets, des oiseaux en bricolant des pièges électriques sur les barbelés électrifiés ou en faisant germer puis en cultivant sous les baraquements les épluchures de pommes de terre volées dans les poubelles des officiers allemands et des Kapos» et il rajoutait  généralement avec une fierté de classe « ce sont les notables, les bourgeois et les riches, tous ceux qui n’avaient jamais manqué de rien avant la guerre qui mouraient à Dachau après quelques semaines d’internement. Tous ceux qui avaient appris à survivre en se privant de beaucoup de choses bien avant la guerre, comme les ouvriers, tenaient le coup car ils maîtrisaient l’art de la débrouille et avaient une habitude des privations qui forgeait leur résistance physique »

Après une longue convalescence de plus de deux années après son retour d’Allemagne, il devient régisseur agricole dans deux grands mas du plateau de Garons, et travaillera ensuite comme chef d’équipe pour la construction du canal du Bas Rhône. Vers 1963, après un grave accident de travail, il prendra un travail dans l’usine  MPA spécialisée dans la fabrication d’équipements d’irrigation jusqu’à sa retraite en 1983. Il décède le 30 mai 2015 à St Gilles.

André Francisco

Sources :

Archives familiales
Archives Arolsen
Archives Caen- dossier 6118
Convoi de la mort : http://www.bddm.org/liv/details.php?id=I.240

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