RECHERCHEZ
Nativité Alvarez est née Natividad Fernandez le 24 décembre 1893 à Oviedo (Espagne). Orpheline, elle est élevée par des religieuses. Elle épouse Amador, Alvarez, mineur des Asturies, athée, anticlérical, syndicaliste qui a été emprisonné plusieurs fois. Il veut une société laïque et égalitaire pour l’Espagne. En 1928, un contrat de travail en poche, il émigre en France dans le bassin minier de Decazeville (Aveyron) avec son épouse et leurs 5 enfants : Camélia née en 1916, Amador né en 1920, Sabino en 1923, Ange en 1926 et Arlette née en 1928. Puis, espérant trouver du travail dans les filatures, la famille Alvarez se fixe quelque temps au Vigan dans le Gard. Au début des années 30, avec 6 enfants (Arthur est né en 1930), ils arrivent à Alès, ville où le député maire et les conseillers généraux sont communistes. Les parents et les deux enfants aînés, Camélia et Amador – souvent accompagnés par leurs frères, Sabino et Ange – sont très vite intégrés aux combats du PCF et de ses organisations (Jeunesses Communistes, Secours Rouge…). Amador, le père, expulsé de France en 1934 réussit à revenir mais en 1936, il rejoint volontairement l’Armée républicaine espagnole. Il aurait été tué à la bataille de Santa Quiteria en avril 1937. Nativité se retrouve seule pour élever leurs six enfants[1].
Dès 1940, le domicile de la famille Alvarez au 40 bis, rue Tisserie à Alès, devient un des lieux de rendez-vous de la résistance communiste et sert souvent de planque pour des résistants de passage et des équipes de sabotages. Entrée au Front National dès 1941, Nativité participe à la distribution de tracts, à la réception et à l’acheminement de courriers entre légaux et clandestins et aux manifestations de ménagères[2].
Après l’interpellation de ses deux fils, Amador et Ange, la perquisition de son logement et la découverte de tracts et de faux papiers d’identité, elle est arrêtée en avril 1943 par la brigade de gendarmerie d’Alès. Son fils, Amador, est torturé sous ses yeux ; personne ne flanche. Nativité est emprisonnée au fort Vauban d’Alès puis à la prison de Nîmes. Jugée le 27 juillet 1943, elle est condamnée à l’internement administratif pour hébergement de réfractaires et d’antinationaux et aide à une organisation terroriste. Sa fille Arlette 15 ans, arrêtée elle aussi, connaît le même sort. Toutes deux sont internées au camp de Brens (Tarn) d’août à décembre 1943 ensuite au camp de Noé (Haute-Garonne) [3] jusqu’au 31 juillet 1944 où depuis Toulouse, elles sont déportées dans le convoi I.252. Le 4 août 1944, elles arrivent à Ravensbrück et subissent le même traitement : désinfection, attribution du matricule 49687 pour Nativité et la quarantaine. Le camp est libéré le 30 avril 1945 par les troupes américaines. Les deux femmes sont rapatriées par la Croix Rouge par le Centre de Lille Nord, le 15 mai 1945[4]. Nativité Alvarez est décédée à Alès en 1980.
Monique Vézilier
Sources :
[1] AERI, cédérom la Résistance dans le Gard, les Espagnols antifascistes dans la Résistance : l’exemple de la famille Alvarez. 2009
[2] Témoignage, Ange Alvarez le 25 février 2022
[3] DAVCC Caen – dossier de déportée de Nativité Alvarez 21P 625370
[4] https://collections.arolsen-archives.org/en/search/person
RECHERCHEZ
Nativité Alvarez est née Natividad Fernandez le 24 décembre 1893 à Oviedo (Espagne). Orpheline, elle est élevée par des religieuses. Elle épouse Amador, Alvarez, mineur des Asturies, athée, anticlérical, syndicaliste qui a été emprisonné plusieurs fois. Il veut une société laïque et égalitaire pour l’Espagne. En 1928, un contrat de travail en poche, il émigre en France dans le bassin minier de Decazeville (Aveyron) avec son épouse et leurs 5 enfants : Camélia née en 1916, Amador né en 1920, Sabino en 1923, Ange en 1926 et Arlette née en 1928. Puis, espérant trouver du travail dans les filatures, la famille Alvarez se fixe quelque temps au Vigan dans le Gard. Au début des années 30, avec 6 enfants (Arthur est né en 1930), ils arrivent à Alès, ville où le député maire et les conseillers généraux sont communistes. Les parents et les deux enfants aînés, Camélia et Amador – souvent accompagnés par leurs frères, Sabino et Ange – sont très vite intégrés aux combats du PCF et de ses organisations (Jeunesses Communistes, Secours Rouge…). Amador, le père, expulsé de France en 1934 réussit à revenir mais en 1936, il rejoint volontairement l’Armée républicaine espagnole. Il aurait été tué à la bataille de Santa Quiteria en avril 1937. Nativité se retrouve seule pour élever leurs six enfants[1].
Dès 1940, le domicile de la famille Alvarez au 40 bis, rue Tisserie à Alès, devient un des lieux de rendez-vous de la résistance communiste et sert souvent de planque pour des résistants de passage et des équipes de sabotages. Entrée au Front National dès 1941, Nativité participe à la distribution de tracts, à la réception et à l’acheminement de courriers entre légaux et clandestins et aux manifestations de ménagères[2].
Après l’interpellation de ses deux fils, Amador et Ange, la perquisition de son logement et la découverte de tracts et de faux papiers d’identité, elle est arrêtée en avril 1943 par la brigade de gendarmerie d’Alès. Son fils, Amador, est torturé sous ses yeux ; personne ne flanche. Nativité est emprisonnée au fort Vauban d’Alès puis à la prison de Nîmes. Jugée le 27 juillet 1943, elle est condamnée à l’internement administratif pour hébergement de réfractaires et d’antinationaux et aide à une organisation terroriste. Sa fille Arlette 15 ans, arrêtée elle aussi, connaît le même sort. Toutes deux sont internées au camp de Brens (Tarn) d’août à décembre 1943 ensuite au camp de Noé (Haute-Garonne) [3] jusqu’au 31 juillet 1944 où depuis Toulouse, elles sont déportées dans le convoi I.252. Le 4 août 1944, elles arrivent à Ravensbrück et subissent le même traitement : désinfection, attribution du matricule 49687 pour Nativité et la quarantaine. Le camp est libéré le 30 avril 1945 par les troupes américaines. Les deux femmes sont rapatriées par la Croix Rouge par le Centre de Lille Nord, le 15 mai 1945[4]. Nativité Alvarez est décédée à Alès en 1980.
Monique Vézilier
Sources :
[1] AERI, cédérom la Résistance dans le Gard, les Espagnols antifascistes dans la Résistance : l’exemple de la famille Alvarez. 2009
[2] Témoignage, Ange Alvarez le 25 février 2022
[3] DAVCC Caen – dossier de déportée de Nativité Alvarez 21P 625370
[4] https://collections.arolsen-archives.org/en/search/person