RECHERCHEZ
Emile Frédéric est né le 31 juillet 1890 au 4, ruelle de la Calade à Nîmes, domicile de ses parents Pierre Jacques Allier (employé) et Emilie Hébrard. Il rencontre Juliette, Félicie Fabre qu’il épouse le 19 avril 1913 et tous deux s’installent au 11, rue du Cadereau à Nîmes. De cette union naît leur fils unique, Pierre, en 1924. Emile est peintre en bâtiment et fait partie du conseil municipal. Il s’engage comme volontaire le 22 février 1916 au 19° régiment d’infanterie en tant que peintre au dépôt de ce corps, mais il est reformé le 21 mars 1917 pour raisons de santé.
Dès juin 1940, il pratique une propagande active en faveur de la Résistance, puis en 1942, il héberge les camarades clandestins de « Capitaine Mistral », pseudonyme d’Antonin Combarmond, à qui il fournit de précieux renseignements. En avril 1943, il intègre le mouvement Franc-tireur dans lequel il devient membre de l’état-major spécialement chargé du service NAP (Noyautage des Administrations Publiques.).
Le 4 septembre 1943 à 22 heures, il est appréhendé à Nîmes par la Gestapo lors d’une réunion clandestine où sont arrêtés, en même temps que lui, les responsables de l’état-major gardois du mouvement de résistance Franc-Tireur[1] chez Jean Villon dit « l’Espérance », chef départemental du groupe, domicilié au 6, rue de la Crucimèle. Les 4 résistants arrêtés ce jour-là avec Emile sont : Elie Desplan, responsable de l’AS, matricule 41993, mort en déportation à Buchenwald, Henri Gallard, chef du service de renseignements du mouvement, matricule 41821 à Buchenwald, Jean Villon matricule 41897 à Buchenwald et Martial Pellecuer, chef départemental du groupe franc des FTP, matricule 38457 à Buchenwald.
Sont saisis 500 exemplaires du journal « Franc-tireur » et 500 tracts gaullistes contre Pétain et la légion. Tous les 5 sont internés à la caserne Montcalm de Nîmes jusqu’au 20 septembre 1943, avant d’être transférés à la prison Saint-Pierre-de-Marseille puis au camp de Compiègne le 20 décembre 1943. Là, Emile allier côtoie le futur député Pierre Gamel, déporté à Buchenwald sous le matricule 43380. Ils sont finalement déportés au camp de concentration de Buchenwald en Allemagne par transport de Compiègne du 22 janvier 1944. Emile ne rentre pas et meurt en déportation le 29 mars 1944 à la suite des mauvais traitements qui lui ont été infligés. Il faudra attendre le 19 décembre 1946 pour la reconnaissance officielle de son décès.
Pierre Gamel le décrit comme « un patriote ardent et convaincu, mort pour la France », et ceux de ses compagnons de déportation issus du mouvement Franc-Tireur le décrivent comme « dévoué, toujours animé du plus pur esprit de sacrifice ».
La médaille de la Résistance lui est décernée à titre posthume le 6 décembre 1946, et la Commission Nationale reconnaît sa fonction militaire en lui attribuant le grade de sous-lieutenant du MLN [2] le 7 septembre 1948. Une rue de Nîmes porte son nom.
Aude Francisco
Sources :
Archives Caen
Dossier matricule 2262 classe 2010 – cote 1R191, archives du Gard
[1] Les trois grands mouvements de résistance de la zone Sud : Franc-Tireur, Combat et Libération sud se regroupent dans le M.U.R (Mouvements Unis de Résistance) en janvier 1943
[2] M.L.N. : Mouvement de Libération Nationale issu du regroupement du MUR, Défense de la France, Résistance et Lorraine en décembre 1943
RECHERCHEZ
Emile Frédéric est né le 31 juillet 1890 au 4, ruelle de la Calade à Nîmes, domicile de ses parents Pierre Jacques Allier (employé) et Emilie Hébrard. Il rencontre Juliette, Félicie Fabre qu’il épouse le 19 avril 1913 et tous deux s’installent au 11, rue du Cadereau à Nîmes. De cette union naît leur fils unique, Pierre, en 1924. Emile est peintre en bâtiment et fait partie du conseil municipal. Il s’engage comme volontaire le 22 février 1916 au 19° régiment d’infanterie en tant que peintre au dépôt de ce corps, mais il est reformé le 21 mars 1917 pour raisons de santé.
Dès juin 1940, il pratique une propagande active en faveur de la Résistance, puis en 1942, il héberge les camarades clandestins de « Capitaine Mistral », pseudonyme d’Antonin Combarmond, à qui il fournit de précieux renseignements. En avril 1943, il intègre le mouvement Franc-tireur dans lequel il devient membre de l’état-major spécialement chargé du service NAP (Noyautage des Administrations Publiques.).
Le 4 septembre 1943 à 22 heures, il est appréhendé à Nîmes par la Gestapo lors d’une réunion clandestine où sont arrêtés, en même temps que lui, les responsables de l’état-major gardois du mouvement de résistance Franc-Tireur[1] chez Jean Villon dit « l’Espérance », chef départemental du groupe, domicilié au 6, rue de la Crucimèle. Les 4 résistants arrêtés ce jour-là avec Emile sont : Elie Desplan, responsable de l’AS, matricule 41993, mort en déportation à Buchenwald, Henri Gallard, chef du service de renseignements du mouvement, matricule 41821 à Buchenwald, Jean Villon matricule 41897 à Buchenwald et Martial Pellecuer, chef départemental du groupe franc des FTP, matricule 38457 à Buchenwald.
Sont saisis 500 exemplaires du journal « Franc-tireur » et 500 tracts gaullistes contre Pétain et la légion. Tous les 5 sont internés à la caserne Montcalm de Nîmes jusqu’au 20 septembre 1943, avant d’être transférés à la prison Saint-Pierre-de-Marseille puis au camp de Compiègne le 20 décembre 1943. Là, Emile allier côtoie le futur député Pierre Gamel, déporté à Buchenwald sous le matricule 43380. Ils sont finalement déportés au camp de concentration de Buchenwald en Allemagne par transport de Compiègne du 22 janvier 1944. Emile ne rentre pas et meurt en déportation le 29 mars 1944 à la suite des mauvais traitements qui lui ont été infligés. Il faudra attendre le 19 décembre 1946 pour la reconnaissance officielle de son décès.
Pierre Gamel le décrit comme « un patriote ardent et convaincu, mort pour la France », et ceux de ses compagnons de déportation issus du mouvement Franc-Tireur le décrivent comme « dévoué, toujours animé du plus pur esprit de sacrifice ».
La médaille de la Résistance lui est décernée à titre posthume le 6 décembre 1946, et la Commission Nationale reconnaît sa fonction militaire en lui attribuant le grade de sous-lieutenant du MLN [2] le 7 septembre 1948. Une rue de Nîmes porte son nom.
Aude Francisco
Sources :
Archives Caen
Dossier matricule 2262 classe 2010 – cote 1R191, archives du Gard
[1] Les trois grands mouvements de résistance de la zone Sud : Franc-Tireur, Combat et Libération sud se regroupent dans le M.U.R (Mouvements Unis de Résistance) en janvier 1943
[2] M.L.N. : Mouvement de Libération Nationale issu du regroupement du MUR, Défense de la France, Résistance et Lorraine en décembre 1943