ALABART PASCUAL Josep

ALABART PASCUAL Josep

  • 39612 – Neuengamme Kaltenkirchen

  • Né le 4 avril 1913 à La Serra D’Almos (Espagne)

  • Décédé le 23 juillet 1944 à Neuengamme Kaltenkirchen

Josep Alabart Pascual est né le 4 avril 1913 en Espagne dans le village de La Serra d’Almos, dans une famille d’agriculteurs. Son père José Alabart Margalef et sa mère Rosa Pascual Margalef possèdent une petite exploitation où il travaille avec son frère Domingo.

Situé en Catalogne, près du fleuve Ebre, le village a une vie culturelle riche et possède un théâtre, un café et une bibliothèque. Il a aussi une société de Secours Mutuel et une épicerie coopérative « la maison du peuple », d’où l’engagement politique d’une partie de la population.

Josep épouse Maria Casado Sancho (née le 9 septembre 1914) au début des années 1930, leur fils Floréal nait le 29 juillet 1932. La famille d’obédience anarchiste adhère à la CNT (Confédération Nationale du Travail).

Le destin du village catalan et de cette famille va basculer après la victoire du Frente Popular en 1936, suivie du coup d’État du général Franco et de la guerre civile. Josep prend les armes dans le camp des Républicains jusqu’à la défaite. Pour la famille Alabart ce sera le chemin de l’exil.

Il arrive en France avec sa femme et son fils en février 1939, au titre de réfugiés. Autorisé à se rendre chez l’un de ses oncles, Domingo Pascual, domicilié à la ferme du château de Montcaud (Combes-Sabran, Gard), et il y demeure jusqu’en avril 1940. Il est ensuite dirigé sur le camp de Miramas et travaille à la poudrerie de Sorgues puis aux chantiers de L’Ardoise.

En 1941, il est versé au Groupement de Travailleurs Etrangers 803 et s’établit à Bagnols-sur-Cèze avec sa famille, d’abord rue Four Canilhac puis rue Léon-Alègre.

En 1943, il intègre le réseau de résistance du capitaine Ferri (capitaine Jacques) des FTPF (Francs-Tireurs Partisans Français) membres du Front National de Libération, comme chef d’un groupe de son détachement de sabotage dans la région de Bagnols-sur-Cèze et de Pont-Saint-Esprit.

Arrêté sur dénonciation le 9 février 1944, en même temps que ses deux camarades bagnolais Louis Thomas (matricule 74047) et Damian Ruiz (matricule 73976), il est « accusé avec Ferri d’avoir à Saint-Nazaire, le 7 février 1944, détruit deux pylônes électriques à l’aide d’une substance explosive, d’avoir détenu et transporté des explosifs et détenu indûment une mitraillette et un pistolet automatique ». Trois autres membres de ce réseau, d’origine étrangère, Vladimir Morozow (Polonais-déporté à Neuengamme), Ladislas Kanik (Polonais-déporté à Neuengamme) et Wassili Wasilewiecz (Russe) sont arrêtés le même jour. Ils seront tous jugés et condamnés à différentes peines par la section spéciale de la cour d’appel de Nîmes, le 14 avril 1944.

Josep est condamné à un an de prison pour actes de sabotage et détention d’armes en vue de favoriser le terrorisme. À noter que le chef de réseau, Louis Ferri, parvient à prendre la fuite et est condamné à 20 ans de travaux forcés par défaut dans le même jugement. Ces condamnations seront toutes révisées et annulées par la cour d’appel de Nîmes le 24 avril 1945.

Josep est interné à Nîmes puis aux Baumettes à Marseille du 6 mai au 18 juillet 1944. Enfin transféré à Compiègne (matricule 45497) jusqu’au 28 juillet date du départ du convoi pour Neuengamme.

Arrivé au camp le 31 juillet, matricule 39612, il est affecté en août 1944 au Kommando de Kaltenkirchen où il travaille à l’agrandissement d’une base aérienne pour la Luftwaffe. 700 prisonniers vont y mourir, Josep est un de ceux-là.

On ne sait rien de la date de son décès ni des circonstances. Les dernières nouvelles reçues par sa femme Maria datent du 18 juillet 1944 depuis les Baumettes. Cependant il est mentionné dans les dossiers de recherche que « un déporté a écrit à Maria lui disant que son mari était avec lui au mois de mars 1945 au camp de Neuengamme. » Maria fera de nombreuses démarches pour tenter de connaître la vérité puis obtenir un acte de décès.

Un acte de disparition est établi le 12 octobre 1946 par le ministère des Anciens Combattants et Victimes de guerre. Un jugement du Tribunal de première instance d’Uzès, en date du 19 janvier 1950, acte le décès de Josep et mentionne : « déporté le 18 juillet 1944 à Neuengamme (Allemagne)-que depuis il n’a pas reparu à son domicile, ni donné de ses nouvelles-que cinq ans étant écoulés il y a lieu de déclarer judiciairement son décès et d’en fixer la date au 23 juillet 1944. »

À noter que, en 1959, le ministère des Anciens Combattants prend en compte comme période de déportation la période du 28 juillet au 2 août 1944. Aucun jugement rectificatif concernant sa date de décès n’a été établi.

Plus tard, Maria et son fils partent vivre dans les Pyrénées Orientales à Vinça.  Elle décède à Prades le 26 décembre 1998. Floréal décède le 29 juin 2014 à Perpignan.

Mireille Justamond, Valérie Frac, Patricia Franco

Sources :

Archives départementales du Gard, séries W et U
Dossier SHD Caen
Hommage au résistant Josep Alabart Pascual (1913-1945) mort en déportation, Rhodanie n° 146 (Élian Cellier)

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.
ALABART PASCUAL Josep

ALABART PASCUAL Josep

  • 39612 – Neuengamme Kaltenkirchen

  • Né le 4 avril 1913 à La Serra D’Almos (Espagne)

  • Décédé le 23 juillet 1944 à Neuengamme Kaltenkirchen

Josep Alabart Pascual est né le 4 avril 1913 en Espagne dans le village de La Serra d’Almos, dans une famille d’agriculteurs. Son père José Alabart Margalef et sa mère Rosa Pascual Margalef possèdent une petite exploitation où il travaille avec son frère Domingo.

Situé en Catalogne, près du fleuve Ebre, le village a une vie culturelle riche et possède un théâtre, un café et une bibliothèque. Il a aussi une société de Secours Mutuel et une épicerie coopérative « la maison du peuple », d’où l’engagement politique d’une partie de la population.

Josep épouse Maria Casado Sancho (née le 9 septembre 1914) au début des années 1930, leur fils Floréal nait le 29 juillet 1932. La famille d’obédience anarchiste adhère à la CNT (Confédération Nationale du Travail).

Le destin du village catalan et de cette famille va basculer après la victoire du Frente Popular en 1936, suivie du coup d’État du général Franco et de la guerre civile. Josep prend les armes dans le camp des Républicains jusqu’à la défaite. Pour la famille Alabart ce sera le chemin de l’exil.

Il arrive en France avec sa femme et son fils en février 1939, au titre de réfugiés. Autorisé à se rendre chez l’un de ses oncles, Domingo Pascual, domicilié à la ferme du château de Montcaud (Combes-Sabran, Gard), et il y demeure jusqu’en avril 1940. Il est ensuite dirigé sur le camp de Miramas et travaille à la poudrerie de Sorgues puis aux chantiers de L’Ardoise.

En 1941, il est versé au Groupement de Travailleurs Etrangers 803 et s’établit à Bagnols-sur-Cèze avec sa famille, d’abord rue Four Canilhac puis rue Léon-Alègre.

En 1943, il intègre le réseau de résistance du capitaine Ferri (capitaine Jacques) des FTPF (Francs-Tireurs Partisans Français) membres du Front National de Libération, comme chef d’un groupe de son détachement de sabotage dans la région de Bagnols-sur-Cèze et de Pont-Saint-Esprit.

Arrêté sur dénonciation le 9 février 1944, en même temps que ses deux camarades bagnolais Louis Thomas (matricule 74047) et Damian Ruiz (matricule 73976), il est « accusé avec Ferri d’avoir à Saint-Nazaire, le 7 février 1944, détruit deux pylônes électriques à l’aide d’une substance explosive, d’avoir détenu et transporté des explosifs et détenu indûment une mitraillette et un pistolet automatique ». Trois autres membres de ce réseau, d’origine étrangère, Vladimir Morozow (Polonais-déporté à Neuengamme), Ladislas Kanik (Polonais-déporté à Neuengamme) et Wassili Wasilewiecz (Russe) sont arrêtés le même jour. Ils seront tous jugés et condamnés à différentes peines par la section spéciale de la cour d’appel de Nîmes, le 14 avril 1944.

Josep est condamné à un an de prison pour actes de sabotage et détention d’armes en vue de favoriser le terrorisme. À noter que le chef de réseau, Louis Ferri, parvient à prendre la fuite et est condamné à 20 ans de travaux forcés par défaut dans le même jugement. Ces condamnations seront toutes révisées et annulées par la cour d’appel de Nîmes le 24 avril 1945.

Josep est interné à Nîmes puis aux Baumettes à Marseille du 6 mai au 18 juillet 1944. Enfin transféré à Compiègne (matricule 45497) jusqu’au 28 juillet date du départ du convoi pour Neuengamme.

Arrivé au camp le 31 juillet, matricule 39612, il est affecté en août 1944 au Kommando de Kaltenkirchen où il travaille à l’agrandissement d’une base aérienne pour la Luftwaffe. 700 prisonniers vont y mourir, Josep est un de ceux-là.

On ne sait rien de la date de son décès ni des circonstances. Les dernières nouvelles reçues par sa femme Maria datent du 18 juillet 1944 depuis les Baumettes. Cependant il est mentionné dans les dossiers de recherche que « un déporté a écrit à Maria lui disant que son mari était avec lui au mois de mars 1945 au camp de Neuengamme. » Maria fera de nombreuses démarches pour tenter de connaître la vérité puis obtenir un acte de décès.

Un acte de disparition est établi le 12 octobre 1946 par le ministère des Anciens Combattants et Victimes de guerre. Un jugement du Tribunal de première instance d’Uzès, en date du 19 janvier 1950, acte le décès de Josep et mentionne : « déporté le 18 juillet 1944 à Neuengamme (Allemagne)-que depuis il n’a pas reparu à son domicile, ni donné de ses nouvelles-que cinq ans étant écoulés il y a lieu de déclarer judiciairement son décès et d’en fixer la date au 23 juillet 1944. »

À noter que, en 1959, le ministère des Anciens Combattants prend en compte comme période de déportation la période du 28 juillet au 2 août 1944. Aucun jugement rectificatif concernant sa date de décès n’a été établi.

Plus tard, Maria et son fils partent vivre dans les Pyrénées Orientales à Vinça.  Elle décède à Prades le 26 décembre 1998. Floréal décède le 29 juin 2014 à Perpignan.

Mireille Justamond, Valérie Frac, Patricia Franco

Sources :

Archives départementales du Gard, séries W et U
Dossier SHD Caen
Hommage au résistant Josep Alabart Pascual (1913-1945) mort en déportation, Rhodanie n° 146 (Élian Cellier)

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