AIGON Louis – Hinzert

  • Hinzert

  • Né le 12 juillet 1893 à Nîmes
  • Décédé en juillet 1943 à Hinzert (Allemagne)

Louis, Antoine Aigon est né le 12 juillet 1893 à Nîmes au 17, rue de la Treille, fils de Louis Aigon, mécanicien âgé de 36 ans et Marie-Louise Flautier âgée de 30 ans. Il suit les pas de son père et devient lui aussi ouvrier mécanicien, quand il ne s’adonne pas à son loisir préféré, la pêche à la truite. Il est incorporé en 1913 comme sapeur au 2° puis au 9° régiment du génie et rejoint l’armée coloniale en Tunisie du 29 novembre 1913 au 2 octobre 1914. Il est ensuite incorporé à l’armée du Nord et Nord-Est du 3 octobre 1914 au 2 septembre 1919 où il se « distingue par sa bravoure devant le feu violent ennemi le 4 septembre 1918 ». La Croix de guerre lui est décernée.

Le 29 avril 1920, il épouse Juliette Larrière à Nîmes où il s’installe jusqu’en 1926, ensuite à Luxeuil (Haute-Saône) au 5, rue Pasteur et au 10, rue des Vosges, où naît sa fille Blanche le 18 août 1921. A la mobilisation de 1939, il est affecté à l’usine du Saut-du-Tarn et démobilisé le 31 juillet 1940 avant de revenir chez lui à Luxeuil à la démobilisation.

A partir de mai 1941, il pratique une résistance isolée et met ses compétences professionnelles au service d’organisations clandestines. Dénoncé pour détention d’armes, il est arrêté le 5 janvier 1943 à Luxeuil-les-Bains par la Gestapo. Son domicile est perquisitionné et les armes de guerre qu’il entretenait et réparait pour des groupes de résistance en formation sont découvertes. De plus, il est accusé du sabotage d’un car allemand qui devait transporter des troupes.

A 49 ans, il est conduit à Lure (Haute-Saône) puis interné successivement aux prisons de Vesoul (Haute-Saône) et de Fresnes (Paris) où il reste environ 3 semaines. Le 5 février 1943, il est déporté par convoi I.77 [1]en Allemagne au camp de concentration de Hinzert[2], sous la mention NN (Nuit et Brouillard)
Malgré les soins du docteur français Jean-Pierre Maillard et de Naël Riou pendant un mois, il ne survit pas à une blessure au pied qu’une souche de sapin a provoquée en lui tombant dessus lors d’un travail forcé de transport. Il décède début juillet 1943.

Les démarches de sa veuve Juliette ne permettront pas de retrouver sa dépouille à l’infirmerie du camp de Hinzert. A titre posthume, la Commission Nationale lui attribuera le grade de sergent de la Résistance intérieure française et la mention « Mort pour la France ».

André Francisco

Sources :

Archives Caen
Registre matriculaire n°467 classe 1913 – archives départementales du Gard
Livre Mémorial FMD
Témoignage de Goisset (Luxeuil) et Chappuis (Saint Sauveur)


[1]Le train I.77 a pour destination finale Berlin. Cependant, arrivé à la gare de Trèves, il stoppe et les hommes descendent sous la garde des autorités allemandes. Après un moment d’attente, ils remontent dans un autre train qui les emmène jusqu’au village de Reinsfeld, dernière étape avant la marche forcée d’environ 7 kilomètres jusqu’au camp spécial d’Hinzert.

[2] Le séjour au camp spécial d’Hinzert est un passage obligé pour les « Nacht und Nebel « NN » venant de France et destinés à être jugés par le tribunal spécial de Breslau. Ils sont déjà quelques centaines à y être passés depuis mai 1942.

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

AIGON Louis – Hinzert

  • Hinzert

  • Né le 12 juillet 1893 à Nîmes
  • Décédé en juillet 1943 à Hinzert (Allemagne)

Louis, Antoine Aigon est né le 12 juillet 1893 à Nîmes au 17, rue de la Treille, fils de Louis Aigon, mécanicien âgé de 36 ans et Marie-Louise Flautier âgée de 30 ans. Il suit les pas de son père et devient lui aussi ouvrier mécanicien, quand il ne s’adonne pas à son loisir préféré, la pêche à la truite. Il est incorporé en 1913 comme sapeur au 2° puis au 9° régiment du génie et rejoint l’armée coloniale en Tunisie du 29 novembre 1913 au 2 octobre 1914. Il est ensuite incorporé à l’armée du Nord et Nord-Est du 3 octobre 1914 au 2 septembre 1919 où il se « distingue par sa bravoure devant le feu violent ennemi le 4 septembre 1918 ». La Croix de guerre lui est décernée.

Le 29 avril 1920, il épouse Juliette Larrière à Nîmes où il s’installe jusqu’en 1926, ensuite à Luxeuil (Haute-Saône) au 5, rue Pasteur et au 10, rue des Vosges, où naît sa fille Blanche le 18 août 1921. A la mobilisation de 1939, il est affecté à l’usine du Saut-du-Tarn et démobilisé le 31 juillet 1940 avant de revenir chez lui à Luxeuil à la démobilisation.

A partir de mai 1941, il pratique une résistance isolée et met ses compétences professionnelles au service d’organisations clandestines. Dénoncé pour détention d’armes, il est arrêté le 5 janvier 1943 à Luxeuil-les-Bains par la Gestapo. Son domicile est perquisitionné et les armes de guerre qu’il entretenait et réparait pour des groupes de résistance en formation sont découvertes. De plus, il est accusé du sabotage d’un car allemand qui devait transporter des troupes.

A 49 ans, il est conduit à Lure (Haute-Saône) puis interné successivement aux prisons de Vesoul (Haute-Saône) et de Fresnes (Paris) où il reste environ 3 semaines. Le 5 février 1943, il est déporté par convoi I.77 [1]en Allemagne au camp de concentration de Hinzert[2], sous la mention NN (Nuit et Brouillard)
Malgré les soins du docteur français Jean-Pierre Maillard et de Naël Riou pendant un mois, il ne survit pas à une blessure au pied qu’une souche de sapin a provoquée en lui tombant dessus lors d’un travail forcé de transport. Il décède début juillet 1943.

Les démarches de sa veuve Juliette ne permettront pas de retrouver sa dépouille à l’infirmerie du camp de Hinzert. A titre posthume, la Commission Nationale lui attribuera le grade de sergent de la Résistance intérieure française et la mention « Mort pour la France ».

André Francisco

Sources :

Archives Caen
Registre matriculaire n°467 classe 1913 – archives départementales du Gard
Livre Mémorial FMD
Témoignage de Goisset (Luxeuil) et Chappuis (Saint Sauveur)


[1]Le train I.77 a pour destination finale Berlin. Cependant, arrivé à la gare de Trèves, il stoppe et les hommes descendent sous la garde des autorités allemandes. Après un moment d’attente, ils remontent dans un autre train qui les emmène jusqu’au village de Reinsfeld, dernière étape avant la marche forcée d’environ 7 kilomètres jusqu’au camp spécial d’Hinzert.

[2] Le séjour au camp spécial d’Hinzert est un passage obligé pour les « Nacht und Nebel « NN » venant de France et destinés à être jugés par le tribunal spécial de Breslau. Ils sont déjà quelques centaines à y être passés depuis mai 1942.

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.