ADAM Marcel

ADAM Marcel

  • 31281 Buchenwald

  • Né le 8 janvier 1920 à Nîmes

  • Décédé le 17 octobre 1999 à Nîmes

Marcel, René Adam est né à Nîmes le 8 janvier 1920 de Paul, Ernest Adam et de Marie, Augustine Echinard. Jeune mécanicien, célibataire habitant chez ses parents, 25 rue du Grand Couvent, il travaille chez Lachazette-Cammal, une entreprise nîmoise de machines agricoles.
Son profil intéresse beaucoup les Allemands qui ont besoin de nombreux ouvriers spécialisés étrangers pour remplacer dans les usines d’armement les hommes mobilisés sous le drapeau nazi. Suite au décret du 10 novembre 1942 requérant l’envoi de spécialistes en Allemagne, il est convoqué au titre de cette « Relève », censée permettre le retour de prisonniers français. Décidé à ne pas donner suite, il ne se présente pas à cette convocation.

Le 8 janvier 1943, il est prévenu in extremis par sa mère que la police va l’arrêter en tant que réfractaire. Il se cache aussitôt et arrive à gagner Marseille où il espère trouver un passage pour l’Algérie. L’affaire tourne court. Il revient dans les environs de Nîmes, pour essayer de trouver asile auprès de la Résistance. Mais à cette époque, dans le Gard, les filières ne sont pas encore organisées :
elles ne le seront qu’à partir de l’institution du S.T.O, à la mi-février 1943. Il finit par rencontrer quelques patriotes courageux qui le conduisent au maquis Aigoual-Cévennes où il prend le nom de « Michel », s’initiant à la lutte clandestine. Le 1er juillet 1943, le cantonnement, installé à Aire-de-Côte, est encerclé par environ deux compagnies de parachutistes allemands. A l’issu d’un combat inégal, une quarantaine de résistants sont arrêtés.

A ses côtés, il y a notamment : Germain Berrard, matricule 31059, Fernand Borgne, Denis Galinier, matricule 30989 et Eugène Masneuf, matricule 30617. Ils passent tous brièvement par la prison d’Alès avant d’être incarcérés à celle de Vallongue à Nîmes, jusqu’au 22 septembre 1943. Puis c’est le camp de Compiègne et la déportation à Buchenwald le 28 octobre suivant. Arrêté avec eux, Fernand Borgne, ne sera déporté que le 16 janvier 1944, d’abord vers la prison de Karlsruhe, puis vers celle de Rheinbach et enfin à Kassel. Marcel Adam, qui est déporté au titre de l’opération « Meerschaum » (écume de mer), intègre dès le 5 novembre le kommando de Schönebeck pour un travail forcé dans l’usine de fabrication des avions Junkers. Il y reste jusqu’au 12 avril 1945, date à laquelle il parvient à s’évader de la colonne d’évacuation du camp, partie la veille en direction de Sachsenhausen. Il arrive à traverser les lignes allemandes et à rejoindre les troupes américaines, qui le rapatrient le 26 avril.
Il rentre au pays très diminué : il bénéficie d’une pension militaire d’invalidité de 100 %.
Il se marie avec Renée Moreau le 1er juin 1946 à Nîmes, où le couple habite d’abord au 15 puis au 27 rue de la Paix.

Proposé à la croix d’officier de la Légion d’honneur en 1977, Marcel Adam s’éteint le 17 octobre 1999.

Gérard Krebs et Georges Muller

Sources :
Photo : En 1943, à son arrivée à Buchenwald (photo Arolsen)
Archives Arolsen, novembre 2021
Archives Caen dont EC
Aimé Vielzeuf, « Au temps des longues nuits » et « On les appelait ‘les Bandits’ »

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.
ADAM Marcel

ADAM Marcel

  • 31281 Buchenwald

  • Né le 8 janvier 1920 à Nîmes

  • Décédé le 17 octobre 1999 à Nîmes

Marcel, René Adam est né à Nîmes le 8 janvier 1920 de Paul, Ernest Adam et de Marie, Augustine Echinard. Jeune mécanicien, célibataire habitant chez ses parents, 25 rue du Grand Couvent, il travaille chez Lachazette-Cammal, une entreprise nîmoise de machines agricoles.
Son profil intéresse beaucoup les Allemands qui ont besoin de nombreux ouvriers spécialisés étrangers pour remplacer dans les usines d’armement les hommes mobilisés sous le drapeau nazi. Suite au décret du 10 novembre 1942 requérant l’envoi de spécialistes en Allemagne, il est convoqué au titre de cette « Relève », censée permettre le retour de prisonniers français. Décidé à ne pas donner suite, il ne se présente pas à cette convocation.

Le 8 janvier 1943, il est prévenu in extremis par sa mère que la police va l’arrêter en tant que réfractaire. Il se cache aussitôt et arrive à gagner Marseille où il espère trouver un passage pour l’Algérie. L’affaire tourne court. Il revient dans les environs de Nîmes, pour essayer de trouver asile auprès de la Résistance. Mais à cette époque, dans le Gard, les filières ne sont pas encore organisées :
elles ne le seront qu’à partir de l’institution du S.T.O, à la mi-février 1943. Il finit par rencontrer quelques patriotes courageux qui le conduisent au maquis Aigoual-Cévennes où il prend le nom de « Michel », s’initiant à la lutte clandestine. Le 1er juillet 1943, le cantonnement, installé à Aire-de-Côte, est encerclé par environ deux compagnies de parachutistes allemands. A l’issu d’un combat inégal, une quarantaine de résistants sont arrêtés.

A ses côtés, il y a notamment : Germain Berrard, matricule 31059, Fernand Borgne, Denis Galinier, matricule 30989 et Eugène Masneuf, matricule 30617. Ils passent tous brièvement par la prison d’Alès avant d’être incarcérés à celle de Vallongue à Nîmes, jusqu’au 22 septembre 1943. Puis c’est le camp de Compiègne et la déportation à Buchenwald le 28 octobre suivant. Arrêté avec eux, Fernand Borgne, ne sera déporté que le 16 janvier 1944, d’abord vers la prison de Karlsruhe, puis vers celle de Rheinbach et enfin à Kassel. Marcel Adam, qui est déporté au titre de l’opération « Meerschaum » (écume de mer), intègre dès le 5 novembre le kommando de Schönebeck pour un travail forcé dans l’usine de fabrication des avions Junkers. Il y reste jusqu’au 12 avril 1945, date à laquelle il parvient à s’évader de la colonne d’évacuation du camp, partie la veille en direction de Sachsenhausen. Il arrive à traverser les lignes allemandes et à rejoindre les troupes américaines, qui le rapatrient le 26 avril.
Il rentre au pays très diminué : il bénéficie d’une pension militaire d’invalidité de 100 %.
Il se marie avec Renée Moreau le 1er juin 1946 à Nîmes, où le couple habite d’abord au 15 puis au 27 rue de la Paix.

Proposé à la croix d’officier de la Légion d’honneur en 1977, Marcel Adam s’éteint le 17 octobre 1999.

Gérard Krebs et Georges Muller

Sources :
Photo : En 1943, à son arrivée à Buchenwald (photo Arolsen)
Archives Arolsen, novembre 2021
Archives Caen dont EC
Aimé Vielzeuf, « Au temps des longues nuits » et « On les appelait ‘les Bandits’ »

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