ABOUT Henri

ABOUT Henri

  • 59479 Mauthausen

  • Né le 24 mars 1884 à Loisy sur Moselle

  • Décédé en 1964 à Saint-Hippolyte-du-Fort

Henri About, célibataire, est né le 24 mars 1884 à Loisy-sur-Moselle (Meurthe-et-Moselle) de Jules About, instituteur, et Cécile Mansuy. A la veille de la guerre, il est professeur agrégé de Lettres au lycée de Metz.
Devant la menace allemande, il est « replié » en 1939 au lycée Alphonse Daudet de Nîmes.

Farouchement opposé au régime nazi, il est approché par son collègue Henri Bertrand, mais renonce à rejoindre son réseau : il se sait surveillé et sa haute taille comme sa barbe abondante, sont trop reconnaissables. Par l’intermédiaire d’un autre collègue, René Vaïsse, il adhère dès sa formation au groupe Combat qui est intégré début 1943 aux Mouvements Unis de Résistance. Il se met alors au service d’Etienne Saintenac lorsque celui-ci est nommé à la tête des MUR du Gard. Très actif, il distribue des journaux clandestins. A chaque fois qu’il le peut, il soutire aux militaires allemands, avec qui il discute dans leur langue, des renseignements qu’il transmet à ses deux collègues au lycée. Il cache également chez lui des personnes recherchées, dont M. Brunschwig, membre de l’Institut, traqué en vertu des lois raciales.

En mai 1943, il échappe de justesse à une interpellation par la police française pour « propagande gaulliste ». Pour le protéger, E. Saintenac prépare une opération d’enlèvement qui serait lancée dès qu’une arrestation s’annoncerait imminente. Malheureusement, l’information arrive trop tard. Henri About est arrêté par la Gestapo à son domicile, 8 rue Suger à Nîmes, le 20 octobre 1943.

Après un court passage par la caserne Vallongue, il est envoyé à la prison Saint-Pierre à Marseille, puis transféré à Compiègne quatre jours plus tard. Il y reste jusqu’au 22 mars 1944, date à laquelle il est déporté vers Mauthausen, en même temps que Charles Bedos (matricule 59548), son compagnon de prison puis de captivité. Arrivé le 25 mars, il est rapidement affecté au sous-camp de Loibl-Pass pour y creuser un tunnel entre l’Autriche et la Yougoslavie. Il y reste jusqu’en novembre 1944, dans des conditions très dures. Les mauvais traitements des kapos et des gardiens sont un peu compensés par l’entraide qui règne dans le camp ; un Comité de Résistance est formé, dont le serment se conclut par ces mots : « Vive la Solidarité internationale, vive la Liberté ! ».

Ses compagnons de déportation soulignent son courage et l’immense soutien moral qu’il leur apporte. Renvoyé au camp central de Mauthausen à la mi-novembre, il est admis à l’infirmerie le 2 décembre d’où il échappe miraculeusement au sort réservé aux plus faibles : l’extermination.

Le camp de Mauthausen est libéré le 5 mai 1945 par la 11e division blindée de Patton, permettant son rapatriement. Il arrive à l’Hôtel Lutetia le 1er juin., mais son état physique nécessite une longue période de soins à Paris. Quand il retrouve ses amis dans le Gard, en 1946, ceux-ci sont épouvantés de le voir si faible et amaigri.

Bénéficiaire d’une pension d’invalidité, il s’installe à Saint-Hippolyte-du-Fort, cours Gambetta, où il s’éteint à l’âge de 80 ans.

Gérard Krebs et Georges Muller

Sources :
Henri About en 1965, photo transmise par J. Crespy Dossier ONAC pour l’obtention de la carte de Combattant volontaire de la Résistance.
Témoignage d’Henri About : « Le repas fraternel des survivants de Loibl-Pass, le 6 octobre 1963 », dans le bulletin de l’Amicale de Mauthausen, décembre 1963.
Archives de Caen, dont témoignages de Henri Bertrand et René Vaïsse.
Informations communiquées par sa petite-nièce Jacqueline Crespy.

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.
ABOUT Henri

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  • 59479 Mauthausen

  • Né le 24 mars 1884 à Loisy sur Moselle

  • Décédé en 1964 à Saint-Hippolyte-du-Fort

Henri About, célibataire, est né le 24 mars 1884 à Loisy-sur-Moselle (Meurthe-et-Moselle) de Jules About, instituteur, et Cécile Mansuy. A la veille de la guerre, il est professeur agrégé de Lettres au lycée de Metz.
Devant la menace allemande, il est « replié » en 1939 au lycée Alphonse Daudet de Nîmes.

Farouchement opposé au régime nazi, il est approché par son collègue Henri Bertrand, mais renonce à rejoindre son réseau : il se sait surveillé et sa haute taille comme sa barbe abondante, sont trop reconnaissables. Par l’intermédiaire d’un autre collègue, René Vaïsse, il adhère dès sa formation au groupe Combat qui est intégré début 1943 aux Mouvements Unis de Résistance. Il se met alors au service d’Etienne Saintenac lorsque celui-ci est nommé à la tête des MUR du Gard. Très actif, il distribue des journaux clandestins. A chaque fois qu’il le peut, il soutire aux militaires allemands, avec qui il discute dans leur langue, des renseignements qu’il transmet à ses deux collègues au lycée. Il cache également chez lui des personnes recherchées, dont M. Brunschwig, membre de l’Institut, traqué en vertu des lois raciales.

En mai 1943, il échappe de justesse à une interpellation par la police française pour « propagande gaulliste ». Pour le protéger, E. Saintenac prépare une opération d’enlèvement qui serait lancée dès qu’une arrestation s’annoncerait imminente. Malheureusement, l’information arrive trop tard. Henri About est arrêté par la Gestapo à son domicile, 8 rue Suger à Nîmes, le 20 octobre 1943.

Après un court passage par la caserne Vallongue, il est envoyé à la prison Saint-Pierre à Marseille, puis transféré à Compiègne quatre jours plus tard. Il y reste jusqu’au 22 mars 1944, date à laquelle il est déporté vers Mauthausen, en même temps que Charles Bedos (matricule 59548), son compagnon de prison puis de captivité. Arrivé le 25 mars, il est rapidement affecté au sous-camp de Loibl-Pass pour y creuser un tunnel entre l’Autriche et la Yougoslavie. Il y reste jusqu’en novembre 1944, dans des conditions très dures. Les mauvais traitements des kapos et des gardiens sont un peu compensés par l’entraide qui règne dans le camp ; un Comité de Résistance est formé, dont le serment se conclut par ces mots : « Vive la Solidarité internationale, vive la Liberté ! ».

Ses compagnons de déportation soulignent son courage et l’immense soutien moral qu’il leur apporte. Renvoyé au camp central de Mauthausen à la mi-novembre, il est admis à l’infirmerie le 2 décembre d’où il échappe miraculeusement au sort réservé aux plus faibles : l’extermination.

Le camp de Mauthausen est libéré le 5 mai 1945 par la 11e division blindée de Patton, permettant son rapatriement. Il arrive à l’Hôtel Lutetia le 1er juin., mais son état physique nécessite une longue période de soins à Paris. Quand il retrouve ses amis dans le Gard, en 1946, ceux-ci sont épouvantés de le voir si faible et amaigri.

Bénéficiaire d’une pension d’invalidité, il s’installe à Saint-Hippolyte-du-Fort, cours Gambetta, où il s’éteint à l’âge de 80 ans.

Gérard Krebs et Georges Muller

Sources :
Henri About en 1965, photo transmise par J. Crespy Dossier ONAC pour l’obtention de la carte de Combattant volontaire de la Résistance.
Témoignage d’Henri About : « Le repas fraternel des survivants de Loibl-Pass, le 6 octobre 1963 », dans le bulletin de l’Amicale de Mauthausen, décembre 1963.
Archives de Caen, dont témoignages de Henri Bertrand et René Vaïsse.
Informations communiquées par sa petite-nièce Jacqueline Crespy.

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.