Borouk Stolard est né le 28 avril 1897 à Stopnica (Pologne). Son épouse Reina Charpak est née le 3 juillet 1894 à Debrowica en Pologne. Borouk dirige une fabrique de bière à Sarny (actuelle Ukraine). Ils ont trois enfants, David né en 1922, Maurice en 1926 et Laura en 1929, lorsqu’il décide d’émigrer en France pour fuir l’antisémitisme. Le 21 septembre 1930 il s’installe à Nîmes dans le Gard. En février 1932, son épouse, Rénia le rejoint avec ses quatre enfants (Berthe est née le 5 avril 1931).

La famille Stolard habite au 18 rue Vaissette, quartier populaire de Nîmes. Borouk a un emploi de manœuvre à la Fonderie Moderne, route d’Arles, il tient également un étal de forain autour des halles de Nîmes. Les enfants sont scolarisés à l’école Saint Charles. Le 7 septembre 1934 à Nîmes, naît leur cinquième enfant Albert, Avram.  À la déclaration de guerre en 1939, David l’aîné a un emploi de soudeur électrique chez Unic, route de Montpellier ; Maurice va passer le certificat d’études avant de devenir électro mécanicien dans la même entreprise que son frère aîné. Le 2 septembre 1942 David se marie. Les Allemands s’installent à Nîmes en novembre 1942. Comprenant le danger qui les menace avec l’aide des Éclaireurs Israélites de France, ils décident de confier leurs jeunes enfants à un réseau d’entraide. Berthe et Laura sont envoyées à Moissac dans le Tarn et Garonne, Albert est placé dans un préventorium près de Marvejols en Lozère. Maurice Stolard se réfugie trois mois à Nice puis revient près de ses parents et reprend son travail. Le lundi 15 mai fin d’après-midi alors qu’il rentre du travail, un camarade vient à sa rencontre et l’avertit de ne pas rentrer chez lui « tes parents sont arrêtés. » Maurice, son frère David et son épouse partent se réfugier en Haute-Loire.

Rénia Stolard est détenue quelques temps à Nîmes avant d’être transférée le 13 juin à Drancy (son n° matricule 23899). Elle est déportée le 30 juin 1944 par le convoi 76 qui arrive le 4 juillet à Auschwitz. Date de sa mort, le 5 juillet 1944, elle avait 50 ans.

Borouk Stolard aurait, d’après son fils Maurice, été employé au déblaiement des gravats des bombardements alliés avant d’être transféré le 24 juillet à Drancy. iI est déporté dans le dernier grand convoi n°77, parti le 31 juillet 1944 de la gare de Bobigny. Il est gazé à son arrivée à Auschwitz le 5 août, il avait 47 ans.

Monique Vézilier

Sources :

DAVCC Caen dossier 21 P 541 161 et 21 P 541 162

https://docplayer.fr/73352669-Temoignage-de-monsieur-maurice-stolard.html Jean-Philippe Gauvin