RECHERCHEZ
Il nait le 6 avril 1911 à Strasbourg (Bas-Rhin annexé), fils de Moïse, Aaron (dit Max), et de Selma Marguliès. Il épouse, le 30 août 1939, Simone Claudine Musset et ont deux enfants, Jean Pierre, né le 29 avril 1940 à Paris et Aline, née le 8 avril 1941 dans le Gard.
Il est diplômé de la faculté de médecine de Strasbourg avec une thèse soutenue en 1939 : « Les ruptures sous-cutanées de la longue portion du biceps brachial ».
Après avoir exercé la médecine en Lorraine, auprès des mineurs de fer puis à l’hôpital psychiatrique de Clermont, dans l’Oise, il gagne la zone sud où ses beaux-parents sont établis et on le retrouve au 35 quai du maréchal Pétain à Beaucaire (Gard). Ne pouvant s’engager dans l’armée du fait de ses origines juives et des lois antisémites en vigueur, il envisage un temps de passer en Angleterre pour finalement se retrouver du côté d’Issigeac où il est connu dans le Maquis sous le nom de « Demoiselle ».
Quelques jours après le débarquement, René Fontaine qui dirige l’équipe médicale de l’hôpital civil de Strasbourg et qui a été son professeur à la faculté de Strasbourg, met en place une ambulance chirurgicale, laissant ainsi partir douze de ses élèves ou assistants dans tous les secteurs où l’on se bat. Lucien est l’un de ceux-là. Venu assister les maquisards à la bataille de Mouleydier, il installe son hôpital de campagne à Lamonzie-Montastruc.
Le 21 juin 1944, il est fait prisonnier par les Allemands dans la région de Vergt. Transféré à Périgueux où il est interné à la caserne Daumesnil, Il est sans égard pour le brassard de la croix rouge qu’il porte et sa qualité de médecin, fusillé, comme l’indique l’acte de décès n° 689, en date du 25 août 1944, « le 17 août 1944, vers dix-huit heures trente ».
Dès la Libération, la dépouille de Lucien Schiffmann est exhumée et ses cendres transférées dans la capitale alsacienne, au cimetière israélite de Cronenbourg.
Bien que né en Allemagne – l’Alsace-Lorraine ayant été annexée par l’Empire allemand en application du traité de Francfort, signé le 10 mai 1871 après la défaite française – il est déclaré « mort pour la France » (mention faite le 5 novembre 1944), reçoit la nationalité française et la Légion d’honneur à titre posthume. Il est homologué au grade de capitaine de la Résistance intérieure française, selon la citation à l’ordre de l’Armée qu’il reçoit à titre posthume, ainsi que la Croix de Guerre avec étoiles d’argent.
Son nom est inscrit sur le Mur des Fusillés à Périgueux, à Strasbourg sur une plaque commémorative à l’Université et à Paris sur la plaque commémorative 1939-1945 à l’entrée de l’université Paris-Descartes.
André FRANCISCO
Sources :
SHD-PAVCC, Caen, cote AC 21 P 148327 et Vincennes GR 16 P 539582
Le Maitron
Bernard Reviriego, Les Juifs en Dordogne, 1939-1944, Archives départementales de la Dordogne-Fanlac, Périgueux, 2003, p. 446-447.
Laurent Cardonnet, Contribution à l’étude des étudiants de médecine et des médecins Morts pour la France pendant la seconde guerre mondiale, thèse pour le doctorat de médecine, Paris Descartes, 2010, p. 84.
Arch. dép. Dordogne. — Archives privées de l’auteur.
Guy Penaud, Histoire de la Résistance en Périgord, Bordeaux, Éditions Sud-Ouest, 2013.
Mémorial GenWeb. —état civil.
Jean-Paul Bedoin, Dominique Tantin
RECHERCHEZ
Il nait le 6 avril 1911 à Strasbourg (Bas-Rhin annexé), fils de Moïse, Aaron (dit Max), et de Selma Marguliès. Il épouse, le 30 août 1939, Simone Claudine Musset et ont deux enfants, Jean Pierre, né le 29 avril 1940 à Paris et Aline, née le 8 avril 1941 dans le Gard.
Il est diplômé de la faculté de médecine de Strasbourg avec une thèse soutenue en 1939 : « Les ruptures sous-cutanées de la longue portion du biceps brachial ».
Après avoir exercé la médecine en Lorraine, auprès des mineurs de fer puis à l’hôpital psychiatrique de Clermont, dans l’Oise, il gagne la zone sud où ses beaux-parents sont établis et on le retrouve au 35 quai du maréchal Pétain à Beaucaire (Gard). Ne pouvant s’engager dans l’armée du fait de ses origines juives et des lois antisémites en vigueur, il envisage un temps de passer en Angleterre pour finalement se retrouver du côté d’Issigeac où il est connu dans le Maquis sous le nom de « Demoiselle ».
Quelques jours après le débarquement, René Fontaine qui dirige l’équipe médicale de l’hôpital civil de Strasbourg et qui a été son professeur à la faculté de Strasbourg, met en place une ambulance chirurgicale, laissant ainsi partir douze de ses élèves ou assistants dans tous les secteurs où l’on se bat. Lucien est l’un de ceux-là. Venu assister les maquisards à la bataille de Mouleydier, il installe son hôpital de campagne à Lamonzie-Montastruc.
Le 21 juin 1944, il est fait prisonnier par les Allemands dans la région de Vergt. Transféré à Périgueux où il est interné à la caserne Daumesnil, Il est sans égard pour le brassard de la croix rouge qu’il porte et sa qualité de médecin, fusillé, comme l’indique l’acte de décès n° 689, en date du 25 août 1944, « le 17 août 1944, vers dix-huit heures trente ».
Dès la Libération, la dépouille de Lucien Schiffmann est exhumée et ses cendres transférées dans la capitale alsacienne, au cimetière israélite de Cronenbourg.
Bien que né en Allemagne – l’Alsace-Lorraine ayant été annexée par l’Empire allemand en application du traité de Francfort, signé le 10 mai 1871 après la défaite française – il est déclaré « mort pour la France » (mention faite le 5 novembre 1944), reçoit la nationalité française et la Légion d’honneur à titre posthume. Il est homologué au grade de capitaine de la Résistance intérieure française, selon la citation à l’ordre de l’Armée qu’il reçoit à titre posthume, ainsi que la Croix de Guerre avec étoiles d’argent.
Son nom est inscrit sur le Mur des Fusillés à Périgueux, à Strasbourg sur une plaque commémorative à l’Université et à Paris sur la plaque commémorative 1939-1945 à l’entrée de l’université Paris-Descartes.
André FRANCISCO
Sources :
SHD-PAVCC, Caen, cote AC 21 P 148327 et Vincennes GR 16 P 539582
Le Maitron
Bernard Reviriego, Les Juifs en Dordogne, 1939-1944, Archives départementales de la Dordogne-Fanlac, Périgueux, 2003, p. 446-447.
Laurent Cardonnet, Contribution à l’étude des étudiants de médecine et des médecins Morts pour la France pendant la seconde guerre mondiale, thèse pour le doctorat de médecine, Paris Descartes, 2010, p. 84.
Arch. dép. Dordogne. — Archives privées de l’auteur.
Guy Penaud, Histoire de la Résistance en Périgord, Bordeaux, Éditions Sud-Ouest, 2013.
Mémorial GenWeb. —état civil.
Jean-Paul Bedoin, Dominique Tantin