MONGUILAN Louis

  • 60315 Mauthausen.

  • Né le 16 avril 1926 à Lyon

  • Décédé le 2 juin 2017 à Aix en Provence

     

Louis Frédéric Yves naît à Lyon le 16 avril 1926 dans une famille protestante, il s’engage très tôt dans la résistance à Nîmes, avant d’être arrêté et déporté à l’âge de 17 ans, alors en classe de 1ère au lycée Alphonse Daudet. « Je suis d’origine protestante, cela a certainement eu une influence dans mes choix tant cela implique une culture de lutte face au pouvoir central ».[1] A l’écoute de la déclaration du maréchal Pétain demandant l’armistice à l’ennemie nazi, il en pleure de rage et décide avec 5 camarades de lycée « d’inventer » les moyens de résister Il prend contact avec l’organisation « Combat » et distribue le journal de cette organisation clandestine au lycée. Par la suite, avec « les éclaireurs unionistes » de confession protestante, il participe au sauvetage de juifs et entre en liaison avec le réseau de renseignements « Goélette », l’un des réseaux du BCRA[2]. Malgré son jeune âge, le réseau lui fait confiance et dès le 1er avril 1943, il est chargé de mission de relevés topographiques et photographiques des mouvements allemands des Saintes Maries de la Mer au Grau du Roi. Il va jusqu’à parcourir 200 km en vélo pour transmettre ses observations ou faire parvenir des courriers à destination de Londres. Il est arrêté le 20 octobre 1943 sur dénonciation du photographe de la route d’Uzès (rue Vincent Faïta de nos jours) qui développait les photos. [3] Emprisonné à la caserne Vallongue à Nîmes, puis à la prison des Baumettes à Marseille, malgré les tortures il continue d’affirmer que les « photos prises l’étaient pour son plaisir ». Transféré à Compiègne le 15 février 1944, il est ensuite déporté à Mauthausen le 22 mars 1944 où il est affecté au Kommando de Gusen II le 9 mai 1944[4] comme bétonneur dans un tunnel devant abriter des usines de fabrication de composants d’armes, de moteurs et de fuselages d’avions.  Il affirmera dans un témoignage du 10 janvier 2004 qu’il doit sa survie : « à une condition physique particulièrement solide et un moral très élevé ». Il participe au désarmement at à l’arrestation des SS qui fuyaient dans les bois lors de la libération du camp le 5 mai 1945. A son retour en France, il pèse 35 kg pour 1,75m.
En 1948, il s’engage dans l’armée et est bientôt breveté parachutiste. Il est versé à sa demande dans l’Aviation légère de l’armée de terre (ALAT). Il réussit son brevet d’observateur-pilote d’avion et d’hélicoptère le 1er août 1956 et totalise plus de 8 000 heures de vol. En octobre 1976, il soutient une thèse de doctorat ès sciences à l’université de Provence sous la direction du professeur Chevallier et en rapport avec l’archéologie aérienne : « Observation et proposition d’interprétation ». Il est aussi plongeur sous-marin et probablement le seul pilote-plongeur archéologue. Il a mis au jour près de Fos-sur-Mer, une grande nécropole romaine ainsi qu’un port antique [5] En sa qualité de président de la FNDIRP des Bouches du Rhône et des Français libres, lors de la visite en 1983 du Camp des Milles, le souvenir de sa déportation lui revient brutalement à l’esprit. Il décide de se consacrer à la sauvegarde du site pour faire connaitre l’horreur de ce camp où 1928 femmes, enfants et hommes furent parqués pour être déportés par Vichy. Il devient Co-Président de l’Association du Wagon-Souvenir et du Site Mémorial des Milles. Durant 30 ans il a œuvré sans relâche pour cet objectif aujourd’hui atteint.
Louis Monguilan est promu au grade de Commandeur de la Légion d’Honneur le 4 mai 2014.
Sa devise ; « vouloir aller là où le vent allait l’envoyer, là-haut, toujours plus haut, vers le grand, vers le beau, vers le pur ».
Il décède le 2 juin 2017 A Aix en Provence.
Son épouse Hélène demeure très active pour faire vivre sa mémoire.

Jean-Paul Boré

[1] Témoignage de Louis Monguilan 20 mai 1945

[2] Le Bureau central de renseignements et d’action était pendant la Seconde Guerre mondiale, le service de renseignement et d’actions clandestines de la France libre

[3] Témoignage Jean Boré, Vivre Obstinément, p. 159. 2007

[4] Gusen II Sankt Georgen camps annexe de Mauthausen. Source : https://campmauthausen.org/histoire/le-camp/camps-a-kommandos/

[5] http://lhistoireenrafale.lunion.fr/2014/01/01/louis-monguilan-commandeur-de-la-legion-dhonneur/

Sources :

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.

MONGUILAN Louis

  • 60315 Mauthausen.

  • Né le 16 avril 1926 à Lyon

  • Décédé le 2 juin 2017 à Aix en Provence

     

Louis Frédéric Yves naît à Lyon le 16 avril 1926 dans une famille protestante, il s’engage très tôt dans la résistance à Nîmes, avant d’être arrêté et déporté à l’âge de 17 ans, alors en classe de 1ère au lycée Alphonse Daudet. « Je suis d’origine protestante, cela a certainement eu une influence dans mes choix tant cela implique une culture de lutte face au pouvoir central ».[1] A l’écoute de la déclaration du maréchal Pétain demandant l’armistice à l’ennemie nazi, il en pleure de rage et décide avec 5 camarades de lycée « d’inventer » les moyens de résister Il prend contact avec l’organisation « Combat » et distribue le journal de cette organisation clandestine au lycée. Par la suite, avec « les éclaireurs unionistes » de confession protestante, il participe au sauvetage de juifs et entre en liaison avec le réseau de renseignements « Goélette », l’un des réseaux du BCRA[2]. Malgré son jeune âge, le réseau lui fait confiance et dès le 1er avril 1943, il est chargé de mission de relevés topographiques et photographiques des mouvements allemands des Saintes Maries de la Mer au Grau du Roi. Il va jusqu’à parcourir 200 km en vélo pour transmettre ses observations ou faire parvenir des courriers à destination de Londres. Il est arrêté le 20 octobre 1943 sur dénonciation du photographe de la route d’Uzès (rue Vincent Faïta de nos jours) qui développait les photos. [3] Emprisonné à la caserne Vallongue à Nîmes, puis à la prison des Baumettes à Marseille, malgré les tortures il continue d’affirmer que les « photos prises l’étaient pour son plaisir ». Transféré à Compiègne le 15 février 1944, il est ensuite déporté à Mauthausen le 22 mars 1944 où il est affecté au Kommando de Gusen II le 9 mai 1944[4] comme bétonneur dans un tunnel devant abriter des usines de fabrication de composants d’armes, de moteurs et de fuselages d’avions.  Il affirmera dans un témoignage du 10 janvier 2004 qu’il doit sa survie : « à une condition physique particulièrement solide et un moral très élevé ». Il participe au désarmement at à l’arrestation des SS qui fuyaient dans les bois lors de la libération du camp le 5 mai 1945. A son retour en France, il pèse 35 kg pour 1,75m.
En 1948, il s’engage dans l’armée et est bientôt breveté parachutiste. Il est versé à sa demande dans l’Aviation légère de l’armée de terre (ALAT). Il réussit son brevet d’observateur-pilote d’avion et d’hélicoptère le 1er août 1956 et totalise plus de 8 000 heures de vol. En octobre 1976, il soutient une thèse de doctorat ès sciences à l’université de Provence sous la direction du professeur Chevallier et en rapport avec l’archéologie aérienne : « Observation et proposition d’interprétation ». Il est aussi plongeur sous-marin et probablement le seul pilote-plongeur archéologue. Il a mis au jour près de Fos-sur-Mer, une grande nécropole romaine ainsi qu’un port antique [5] En sa qualité de président de la FNDIRP des Bouches du Rhône et des Français libres, lors de la visite en 1983 du Camp des Milles, le souvenir de sa déportation lui revient brutalement à l’esprit. Il décide de se consacrer à la sauvegarde du site pour faire connaitre l’horreur de ce camp où 1928 femmes, enfants et hommes furent parqués pour être déportés par Vichy. Il devient Co-Président de l’Association du Wagon-Souvenir et du Site Mémorial des Milles. Durant 30 ans il a œuvré sans relâche pour cet objectif aujourd’hui atteint.
Louis Monguilan est promu au grade de Commandeur de la Légion d’Honneur le 4 mai 2014.
Sa devise ; « vouloir aller là où le vent allait l’envoyer, là-haut, toujours plus haut, vers le grand, vers le beau, vers le pur ».
Il décède le 2 juin 2017 A Aix en Provence.
Son épouse Hélène demeure très active pour faire vivre sa mémoire.

Jean-Paul Boré

[1] Témoignage de Louis Monguilan 20 mai 1945

[2] Le Bureau central de renseignements et d’action était pendant la Seconde Guerre mondiale, le service de renseignement et d’actions clandestines de la France libre

[3] Témoignage Jean Boré, Vivre Obstinément, p. 159. 2007

[4] Gusen II Sankt Georgen camps annexe de Mauthausen. Source : https://campmauthausen.org/histoire/le-camp/camps-a-kommandos/

[5] http://lhistoireenrafale.lunion.fr/2014/01/01/louis-monguilan-commandeur-de-la-legion-dhonneur/

Sources :

Vous avez un complément d’informations ? N’hésitez pas nous le faire savoir.