RECHERCHEZ
Né le 11 novembre 1896 à Mulhouse (Haut-Rhin), de Jules Metzger et Lucie Haas, Ivan est négociant. En juin 1932, il épouse Suzanne Blum, fille de René Blum et Camille Levy, qui a vu le jour à Morhange (Moselle) le 29 juin 1909. Le couple a deux enfants : Colette en juin 1933 et Jeanine deux ans plus tard. Toute la famille est de nationalité française.
En vertu d’une décision du 13 juillet 1940, tous les juifs vivant en Alsace-Moselle – région intégrée au Reich – sont expulsés et leurs biens saisis. C’est ainsi que les Metzger doivent quitter leur domicile du 18 rue des fleurs à Mulhouse. Ils emmènent avec eux la mère d’Ivan et le père de Suzanne.
Les réfugiés s’installent à Nîmes, 43 rue Notre-Dame. Ivan établit son activité de marchand de chaussures en gros, boulevard Sergent Triaire. A la fin 1942, l’arrivée des Allemands en zone libre les pousse à tout quitter pour un endroit qui leur semble plus sûr. Ils choisissent la Savoie, alors occupée par les Italiens qui interdisent les arrestations de juifs dans les territoires sous leur contrôle.
Ainsi, le 26 décembre, ils posent leurs valises dans un petit village d’environ 500 habitants : Mouxy, où ils louent à Andréa et Marius Bertin une petite maison dépendante de leur ferme. Dans ce village, vit déjà une communauté israélite de plus de quatre-vingts personnes. Forts de la tolérance italienne, les familles juives y pratiquent ouvertement leur culte. Ainsi, fin 1943, Ivan Metzger organise à Aix-les Bains les obsèques de sa mère, selon le rite israélite.
Mais la situation change en septembre 1943 : suite à la capitulation italienne, la Savoie passe sous occupation allemande ; les rafles commencent. Le 23 février 1944, la Gestapo se présente au domicile familial. Elle arrête Suzanne Metzger et son père, seuls à la maison. Ivan et ses filles sont partis faire des courses. Apprenant ce qui se passe, il laisse les deux petites chez un commerçant et se précipite chez lui, persuadé – à tort – que s’il se rend, cela sauvera sa femme et son beau-père.
De leur côté, Colette et Jeanine que la femme du commerçant ne veut pas garder, courent rejoindre leurs parents au moment où ceux-ci sont en train de monter dans un fourgon cellulaire. Leurs propriétaires, les Bertin, ont tout juste le temps de les intercepter et de les dissimuler dans une grange. Ils les placent ensuite dans divers lieux discrets avant d’arriver à les confier à un passeur qui les conduira en Suisse.
Tandis que les enfants sont sauvés, leurs parents et leur grand-père sont internés quelques jours à la villa Ménager, siège de la Gestapo à Chambéry, puis transférés à Drancy le 27 février. Ils sont déportés à Auschwitz le 7 mars, par le convoi n°69.
Curieusement, juste après-guerre, leur décès est administrativement fixé au 1er juillet 1946. Mais la réalité est autre. Selon le témoignage d’un compagnon du même convoi, Ivan part malade de Drancy et, arrivé à la gare de destination, est laissé mourant sur la voie ferrée. Suzanne, elle, poussée dans un camion, est tout de suite gazée et brûlée à Birkenau.
Gérard Krebs
Sources :
Site de l’AJPN, http://www.ajpn.org/commune-Mouxy-en-1939-1945-73182.html
http://www.ajpn.org/juste-Marius-Bertin-238.html
Archives SHD Caen
RECHERCHEZ
Né le 11 novembre 1896 à Mulhouse (Haut-Rhin), de Jules Metzger et Lucie Haas, Ivan est négociant. En juin 1932, il épouse Suzanne Blum, fille de René Blum et Camille Levy, qui a vu le jour à Morhange (Moselle) le 29 juin 1909. Le couple a deux enfants : Colette en juin 1933 et Jeanine deux ans plus tard. Toute la famille est de nationalité française.
En vertu d’une décision du 13 juillet 1940, tous les juifs vivant en Alsace-Moselle – région intégrée au Reich – sont expulsés et leurs biens saisis. C’est ainsi que les Metzger doivent quitter leur domicile du 18 rue des fleurs à Mulhouse. Ils emmènent avec eux la mère d’Ivan et le père de Suzanne.
Les réfugiés s’installent à Nîmes, 43 rue Notre-Dame. Ivan établit son activité de marchand de chaussures en gros, boulevard Sergent Triaire. A la fin 1942, l’arrivée des Allemands en zone libre les pousse à tout quitter pour un endroit qui leur semble plus sûr. Ils choisissent la Savoie, alors occupée par les Italiens qui interdisent les arrestations de juifs dans les territoires sous leur contrôle.
Ainsi, le 26 décembre, ils posent leurs valises dans un petit village d’environ 500 habitants : Mouxy, où ils louent à Andréa et Marius Bertin une petite maison dépendante de leur ferme. Dans ce village, vit déjà une communauté israélite de plus de quatre-vingts personnes. Forts de la tolérance italienne, les familles juives y pratiquent ouvertement leur culte. Ainsi, fin 1943, Ivan Metzger organise à Aix-les Bains les obsèques de sa mère, selon le rite israélite.
Mais la situation change en septembre 1943 : suite à la capitulation italienne, la Savoie passe sous occupation allemande ; les rafles commencent. Le 23 février 1944, la Gestapo se présente au domicile familial. Elle arrête Suzanne Metzger et son père, seuls à la maison. Ivan et ses filles sont partis faire des courses. Apprenant ce qui se passe, il laisse les deux petites chez un commerçant et se précipite chez lui, persuadé – à tort – que s’il se rend, cela sauvera sa femme et son beau-père.
De leur côté, Colette et Jeanine que la femme du commerçant ne veut pas garder, courent rejoindre leurs parents au moment où ceux-ci sont en train de monter dans un fourgon cellulaire. Leurs propriétaires, les Bertin, ont tout juste le temps de les intercepter et de les dissimuler dans une grange. Ils les placent ensuite dans divers lieux discrets avant d’arriver à les confier à un passeur qui les conduira en Suisse.
Tandis que les enfants sont sauvés, leurs parents et leur grand-père sont internés quelques jours à la villa Ménager, siège de la Gestapo à Chambéry, puis transférés à Drancy le 27 février. Ils sont déportés à Auschwitz le 7 mars, par le convoi n°69.
Curieusement, juste après-guerre, leur décès est administrativement fixé au 1er juillet 1946. Mais la réalité est autre. Selon le témoignage d’un compagnon du même convoi, Ivan part malade de Drancy et, arrivé à la gare de destination, est laissé mourant sur la voie ferrée. Suzanne, elle, poussée dans un camion, est tout de suite gazée et brûlée à Birkenau.
Gérard Krebs
Sources :
Site de l’AJPN, http://www.ajpn.org/commune-Mouxy-en-1939-1945-73182.html
http://www.ajpn.org/juste-Marius-Bertin-238.html
Archives SHD Caen