Albin Bernard Il nait le 16 novembre 1894 à la Grand Combe (Gard) fils de Pierre, charpentier âgé de 37 ans et d’Egloée Barbier âgée de 30 ans. Alors qu’il est ajusteur au service de la traction ferroviaire à Argenteuil, il est incorporé le 5 septembre 1914 au dépôt des équipages de la Flotte où il accomplira tout son service militaire dans la marine. A sa démobilisation il part s’installer à Bizerte (Tunisie) où il se marie au vice consulat de France avec Germaine Queussier le 29 juin 1920. Après son veuvage, il épouse en secondes noces Renée Bastian à Chagny (Seine et Marne) le 5 octobre 1946. Il travaille au dépôt d’Achères (Seine et Oise) et  devient secrétaire de la section du parti communiste de la commune, secrétaire du syndicat C.G.T. des cheminots et il est élu maire communiste d’Achères en 1929 jusqu’à sa suspension en octobre 1939, puis la déchéance de ses mandats de maire et conseiller général en janvier 1940 pour son engagement communiste  et à sa détention à la prison de la Santé (Paris).
Il s’évade en juillet 1940 et passe dans la clandestinité à l’Organisation Spéciale pour la reconstitution du PCF clandestin. Le 10 juin 1941, sa femme est arrêtée comme communiste par la police française pour la deuxième fois et emprisonnée à Meaux (Seine et Marne) et transférée à la prison de Fresnes (Seine / Val-de-Marne) pour y donner le jour à sa fille Bernadette, le 13 septembre 1941.
Il est arrêté dans une rafle le 19 octobre 1941 « comme otage par l’Armée d’occupation à la suite de nombreux incendies de meules et d’exploitations agricoles en Seine-et-Marne ».
Détenu à Compiègne le jour même il est déporté à destination du camp de Birkenau le 6 juillet 1942 par transport I-42 dit des « 45 000 » [i] (matricule 45466) et transféré pour être ramené au Camp Central d’Auschwitz.
Il est déclaré décédé avec 19 autres « 45000 » le 10 août 1942, par l’administration SS du camp.
Une rue d’Achères, inaugurée le 25 avril 1982 honore son souvenir. Son nom figure sur les stèles commémoratives SNCF Achères et Saint-Sulpice-Laurière et sur les monuments aux morts d’Achères et Thorigny sur Marne.

André FRANCISCO

[i] Le transport du 6 juillet 1942 doit, en principe déporter vers l’Est  les otages communistes. Ceux-ci sont soigneusement choisis dans chaque département de la zone occupée par les Feldkommandant, selon les directives du Commandant militaire en France (MBF) relatives au mode de désignation des otages à exécuter et/ou à déporter. Cette sélection a pu se réaliser grâce aux renseignements fournis par les autorités françaises. Il est le premier convoi de déportation de répression à quitter Compiègne et le seul de l’année 1942

Sources :

Archives Caen
Livre mémorial FMD
Maitron : Robert Balland et Claude Pennetier, version mise en ligne le 30 juin 2008, modification du 9 février 2012.
Genweb : https://www.memorialgenweb.org/memorial3/html/fr/index.php
Registre matriculaire n° 728 classe 1914 – archives départementales Gard
Mémoire vive : http://www.memoirevive.org/albin-desmazes-45466/  (dernière mise à jour, le 29-12-2016)